14 avril 2010

Le criminel polonais, le poète palestinien et Paris la prétentieuse

[ 13/04/2010 ]

Par Raja Chemayel

La municipalité de Paris voudrait dédier un jardin public à David Ben Gourion et une avenue à Mahmoud Darwish…
C’est un peu comme si on dédicaçait
Un monument à Jack-l’Eventreur,
Et un autre monument à ses victimes,
Dans la même ville,
Ou
Un monument à Adolf Hitler et un autre
A Anne Frank,
Un à l’Empereur Néron et un autre à la ville de Rome,
Un au volcan Etna et un autre à Pompei.

Pourquoi Paris pourrait-elle, elle, commémorer la mémoire
D’un voleur polonais, en même temps que celle
D’un poète palestinien dépossédé… victime du premier ?


Depuis quand un maire de Paris honore-t-il un poète arabe ?
Depuis quand un voleur polonais mérite-t-il une forme quelconque d’honneur ?
Et depuis quand les voleurs et les poètes se partagent-ils
Un seul et même comité d’honneur ?


Ce poète serait-il, lui aussi, devenu un criminel ?
Ou bien serait-ce que les criminels doivent être honorés, de nos jours,
Exactement comme le sont les poètes ?!?

Dans ses mémoires, Ben Gourion a écrit ceci :
« Tout Arabe qui, un jour, nous pardonnerait, à nous, les Israéliens, serait un cinglé… » (fin de citation).

Pourquoi prétendre que Mahmoud Darwish serait mort fou ?
Pourquoi le maire de Paris pense-t-il que nous sommes tous cinglés ?

Si la municipalité de Paris était un tantinet plus honnête,
Elle dédierait un monument… à Mahmoud Darwish, et à lui seul,
Lui qui n’a jamais volé le pays de personne !
Lui qui n’a jamais fait la moindre veuve ni le moindre orphelin !

Raja Chemayel
Un francophile… qui cesse de l’être quand il s’agit des politicards hexagonaux.


Photo ci-dessus : Ben Gourion, volontaire dans la Légion juive.


Traduction : Marcel Charbonnier

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