07 avril 2010

Sayed Nasrallah: nous n'accepterons aucune accusation politique du TSL



31/03/2010

Dans une interview exclusive sur notre chaîne al-Manar, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé que des membres et des partisans du Hezbollah ont été convoqués pour être interrogés par le bureau du juge du Tribunal spécial pour le Liban, chargé d'enquêter dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en tant que témoins, soulignant que ce n'est pas la première fois qu'une telle convocation a lieu.



Amr Nassif : Nous allons entrer dans le vif du sujet et parler des fuites que certains médias ont rapportées concernant la convocation de certains membres du Hezbollah et /ou des proches du Hezbollah, est-ce que ces informations sont vraies ?
Sayed Hassan Nasrallah : Oui, elles le sont. C’est vrai le bureau du procureur général du TSL à Beyrouth a contacté certains membres du Hezbollah et certains partisans du Hezbollah pour les interroger.

AN : Peut-on savoir leur nombre ?
SHN : Environ 12 personnes ont été convoquées, et six autres le seront.
AN : Est-ce la première fois que des membres du Hezbollah sont convoqués dans le cadre de l’enquête du TSL?
SHN : Non ce n’est pas la première fois ; cela a eu lieu en 2005, puis en 2008 et en 2009 ; des membres et des partisans du Hezbollah ont été convoqués, mais ce qui est étrange c’est que c’est la première fois qu’on en fait tout ce bruit médiatique…

AN : Pouvez-vous nous dire si des cadres du Hezbollah ont été interrogés ?

SHN : Oui il y a eu deux cadres du Hezbollah qui ont été convoqués,…, il s’agit d’un responsable culturel et d’un autre aussi qui travaille dans le domaine du jihad et qui travaille avec les frères Palestiniens,…

AN : quelle est votre réaction ?

SHN : Je vais en parler plus tard ; Ce que nous réclamons c’est de garder le secret et ce pour l’intérêt de l’enquête...Nous aussi allons garder le secret, et nous n’allons pas divulguer ni les noms de ceux qui ont été interrogés, ni la teneur des interrogatoires.

AN : est-ce vous pensez qu’il y aura d’autres convocations ?
SHN : nous n’avons pas d’informations précises mais tout est possible. En fonction de ce qui est dit dans certains salons politiques et médiatiques, nous pouvons deviner ce qui va se passer.

AN: Ces convocations se font à la base de quelles accusations ?
SHN : jusqu'à maintenant ce que nous savons par le biais des qu’en dit-on dans les médias et la teneur des rencontres qui ont eu lieu entre les membres du bureau du procureur général et ceux qui ont été convoqués, tous nous ont assuré que ceux qui sont convoqués sont interrogés en tant que témoins et non en tant qu’accusés.

AN: Que disent les médias ?

SHN : Nous avons deux suppositions pour comprendre les visées de ces rumeurs répandues non seulement dans les médias, mais aussi dans des déclarations et des ambassades et des services de renseignements étrangers et arabes : soit elles ont pour but de lancer des accusations politiques, soit elles sont liées à la commission d’enquête du TSL. Ces deux volets peuvent très bien être liés l’un à l’autre...

Mais moi je m’arrête sur le timing d’une telle campagne ; ainsi le premier épisode qui a parlé du Hezbollah, … a été le journal français le Figaro, et ce en aout 2006, c'est-à-dire après la guerre de juillet,…. Le Figaro a évoqué des détails, des mises sur écoute, des décisions d’assassinat, des motifs, un groupe de pays régionaux impliqués;…
La deuxième fois c’est le quotidien koweitien « as-Syasat » (la politique) qui a repris cette version en mars 2009, c‘est-à-dire au moment où les quatre hauts officiers libanais devaient être libérés ; rappelons qu’en 2005, c’est ce même quotidien qui avait dressé un scénario détaillé sur une soi-disante implication des quatre hauts- officiers dans cet assassinat,…
Puis en 2009, Der spiegel a repris à peu près la même version à la veille des élections législatives, puis Le Monde français en a reparlé en 2010.
Ce sont des articles qui tentent de diriger l’enquête pour diriger les accusations vers une direction précise,… Ils prétendent avoir recueilli leurs informations à partir de sources proches du TSL ! Tout ce qui a été dit sont des accusations politiques; et je vous rappelle que dès les premières heures de l’assassinat de Rafic Hariri, des voix se sont élevées au Liban et ailleurs pour accuser la Syrie, le régime de sécurité libano-syrien, les services de renseignements syriens etc. ! Et cela s’est poursuivi jusqu’à la visite toute récente de Saad Hariri en Syrie.

AN : Est-ce qu’il y a eu des accusations dirigées contre le Hezbollah ou ses membres ?
SHN : jusqu’ a présent, aucune accusation n’a été dirigée contre nous ! Il se peut qu’il y en ait dans le futur. Je vous réponds maintenant en fonction des faits.


AN : Comment comprenez-vous les sources qui sont derrière ce qui a été propagé dans les médias ?
SHN : dans les médias,(…) nous voyons ce qui se passe à présent à la lumière de ce qui s’est passé en 2005 à l’encontre de la Syrie, du système sécuritaire libano-syrien (qui était sur place) et des 4 officiers libanais.
Nous parlons d’accusations politiques, parce que nous sommes une cible depuis bien longtemps... Je me souviens très bien, dès l’assassinat d’Hariri, il y avait des forces politiques locales, régionales et internationales qui avaient immédiatement accusé la Syrie et les officiers... En ce moment, des responsables et des médias israéliens ont pointé du doigt le Hezbollah.
Ceux qui ont accusé la Syrie avaient un problème avec la Syrie et voulait en finir… Il en est de même avec l’accusation dirigée maintenant contre le Hezbollah.
Comme cela d’ailleurs s’était passé avec les évènements du 11 septembre, des Israéliens s’étaient attelés à accuser le Hezbollah, mais cette accusation n’a pas été prise en compte, parce qu’il y avait un autre projet derrière ces attentats : celui d’envahir l’Afghanistan, puis l’Irak, …
Des Israéliens ont pourtant longuement évoqué une coordination entre Al-Qaïda et le Hezbollah dans ces attentats, parlant de rencontres qui ont réuni Hajj Imad Moughniyé à Ben Laden sur les frontières pakistano-iraniennes…
Il était prévu que les changements perpétrés contre la Syrie et ses alliés et toutes les tentatives pour l’isoler et l’exclure auraient dû en même temps mettre fin à la résistance, mais en vain.
Il y a eu par la suite la guerre 2006, pour lui mettre fin; et j’assure à cet égard qu’il y avait un projet qui prévoyait un changement démographique au Liban, dans une moindre mesure au Sud ; mais la résistance est sortie victorieuse et ce projet a échoué...Puis il y a eu les tentatives de provoquer une discorde confessionnelle à travers les évènements du 5 et du 7 mai ; et nous avons aussi dépassé cette situation...
C’est pour cela que la Résistance est plus que jamais la cible, car son influence est importante aussi bien dans l’équation locale que régionale, c’est une source de fierté pour les Libanais.
Quels sont les moyens qu’il faut utiliser pour l’affronter : pas la guerre car ses résultats ne sont pas garantis,…
Alors il faut y aller par une campagne de déformation, en voulant porter atteinte à l’image de cette résistance, en l’accusant de terrorisme, trafic de drogue, de blanchiment d’argent, d’être impliquée dans des affaires douteuses de faux monnaies.
Ces moyens déployés pour ternir l’image resplendissante de la résistance ne sont pas nouveaux , mais c’est la dernière cartouche, la dernière balle contre la résistance est celle de recourir à accuser le Hezbollah, depuis l’article du Figaro ; ni le TSL, ni les forces politiques ne sont loin de cela..
AN : Comment comprenez-vous les sources qui sont derrière ce qui a été propagé dans les médias ?
SHN : dans les médias,…nous voyons ce qui se passe à présent à la lumière de ce qui s’est passé en 2005 à l’encontre de la Syrie, du système sécuritaire libano-syrien (qui était sur place) et des 4 officiers libanais.
Nous parlons d’accusations politiques, parce que nous sommes une cible depuis bien longtemps.. Je me souviens très bien, dès l’assassinat d’Hariri, il y avait des forces politiques locales, régionales et internationales qui avaient immédiatement accusé la Syrie et les officiers.. En ce moment, des responsables et des médias israéliens ont pointé du doigt le Hezbollah
Ceux qui ont accusé la Syrie avaient un problème avec la Syrie et voulait en finir… Il en est de même avec l’accusation dirigée maintenant contre le Hezbollah
Comme cela d’ailleurs s’était passé avec les évènements du 11 septembre, des israéliens s’étaient attelés à accuser le Hezbollah, mais cette accusation n’a pas été prise en compte, parce qu’il y avait un autre projet derrière ces attentats : celui d’envahir de l’Afghanistan, puis l’Irak, …
Des Israéliens ont pourtant longuement évoqué une coordination entre Al-Qaïda et le Hezbollah dans ces attentats, parlant de rencontres qui ont réuni Hajj Imad Moughniyé à Ben Laden sur les frontières pakistano-iraniennes…
Il était prévu que les changements perpétrés contre la Syrie et ses alliés et toutes les tentatives pour l’isoler et l’exclure auraient du en même temps mettre fin à la résistance, mais en vain
Il y a eu par la suite la guerre 2006, pour lui mettre fin ; et j’assure à cet égard qu’il y avait un projet qui prévoyait un changement démographique au Liban, dans une moindre mesure au Sud ; mais la résistance est sortie victorieuse et ce projet a échoué...Puis il y a eu les tentatives de provoquer une discorde confessionnelle à travers les évènements du 5 et du 7 mai ; et nous avons aussi dépassé cette situation...
C’est pour cela que la Résistance est plus que jamais la cible, car son influence est importante aussi bien dans l’équation locale que régionale, c’est une source de fierté pour le Libanais
Quels sont les moyens qu’il faut utiliser pour l’affronter : pas la guerre car ses résultats ne sont pas garantis,…
Alors il faut y aller par une campagne de déformation, en voulant porter atteinte à l’image de cette résistance, en l’accusant de terrorisme, trafic de drogue, de blanchiment d’argent, d’être impliquée dans des affaires douteuses de faux monnaies
Ces moyens ne sont pas nouveaux pour ternir l’image resplendissante de la résistance, mais c’est la dernière cartouche, la dernière balle contre la résistance est celle de recourir à accuser le Hezbollah, depuis l’article du Figaro ; ni le TSL, ni les forces politiques ne sont loin de cela..


AN : Vous parlez donc d’un plan mis au point

SHN : ce qui est dit dans les médias et certains cercles politiques n’est pas nouveau. Mais les assertions se sont accentuées dernièrement... ? Des responsables politiques et sécuritaires, ainsi que certains cercles avancent que le TSL va accuser des membres du Hezbollah. Ce ne sont pas des spéculations, car ils fondent leur dires sur des sources liées au TSL ; ils parlent même que le bureau du procureur va décréter un acte d’accusation. En mai 2009, c’était écrit que l’acte d’accusation allait être décrété dans trois semaines, mais ceci n’a pas eu lieu.
En principe, le Hezbollah n’a rien à craindre. Dans les échéances précédentes, nous n’avons pas traité avec sensibilité avec ce sujet, et ils n’ont même pas coordonné avec nous pour convoquer des membres du Hezbollah. Nous avons dit aux frères de répondre aux demandes d’interrogatoires.
Mais lorsque les convocations surviennent en même temps que des informations disant que durant le mois d’Avril, l’enquête va aboutir à des accusations contre le Hezbollah, comment les expliquer ?
AN : Pourquoi vous écartez les spéculations ?
SHN : Il y a trois explications possibles : la première est que ces responsables et journaliste spéculent en prévoyant un scénario auquel, comme par hasard est suivi à la lettre par la commission d’enquête.
Soit il y a vraiment des fuites venant de certaines parties du TSL qui font passer ces informations à certaines parties politiques et médiatiques pour réaliser des visées politiques
Soit ces parties connaissent l’inconnu…
Personnellement, j’adopte la deuxième éventualité ;
J’ai étudié le communiqué de monsieur Bellemare, et je l’invite à être plus méticuleux ; Car il a des employés hauts placés ou moins et qui entretiennent des liens avec ces services, des courtans et des partis politiques qui sont derrière les fuites.
Le premier responsable de ces fuites est le bureau du procureur général
NH : quels sont les fondements de cette campagne médiatique ?

SHN : Je parle de fuites ; des scénarios, des débats suscités dans les salons et rapportés par des journaux. Ce qui confirme encore plus notre lecture est qu’il y a eu des antécédents. Depuis la formation de la première commission d’enquête, tout ce qui s’y passait, nous le lisions dans les journaux et les médias. Nombreux sont ceux qui avaient été accusés par les médias puis convoqués par la commission d’enquête…
L’histoire du tribunal regorge de fuites ; ce n’est pas un cadre homogène, il est formé de gens venus de plusieurs régions, qui peuvent être en conflit entre eux, comment expliquer sinon le grand nombre de démissions qui ont entaché ce tribunal dans un temps aussi court??
Un tribunal pareil, est un fourre-tout, où chacun a une place, à l’exception des forces du 8 mars, …

q- Vous dites que certaines parties politiques et médiatiques insistent pour accuser le Hezbollah ; pour quelles raison ? Pour le supprimer ?
SHN : La suppression du Hezbollah n’est qu’un rêve. Le minimum requis est de déformer l’image du Hezbollah qui jouit du respect et du soutien de beaucoup. Toutes les tentatives de déformations ont été vouées à l’échec, même le discours confessionnel n’a pas fait ses preuves. Maintenant, ils essaient ce moyen ; ils veulent réduire à néant l’image resplendissante d’un dirigeant dont les qualités sont inégalables ; je signifie par là le martyr Imad Moughniyé. Ils ont commencé à le faire dès maintenant parce qu’ils veulent gagner du temps ; Peut-être voudraient-ils aussi effectuer un arrangement avec le Hezbollah, en contre partie de son armement par exemple…
AN : Le timing des campagnes de fuites semblent prendre la forme de punition contre le Hezbollah ?
SHN : J’ai déjà répondu à cette question dans le contexte des autres réponses. Sinon comment expliquer qu’elles sont survenues après la guerre de juillet, après les évènements internes et après la libération des quatre officiers ; c’est clair ;
AN : Comme si d’aucuns cherchent à entraver cette résistance
SHN : Sachez que ces efforts n’ont aucun impact ; depuis les pressions de 2005, ils ont cru pouvoir divertir le Hezbollah, je les rassure qu’ils n’y parviendront pas ; nous sommes un grand parti ; ceux qui se chargent du dossier politique ne sont pas ceux qui se chargent du dossier de la résistance et réciproquement… Alors que nous sommes en pleine débat, vous et moi, certains ne sont nullement concernés par ce débat et œuvrent nuit et jour pour que la résistance soit la plus forte. Personne ne peut affaiblir la résistance.


AN: A quoi sert une telle accusation si elle n'est que politique?


SHN: c'est une bonne question. En 2005, il y a eu des accusations politiques dont les séquelles politiques et sociales ont été de grande gravité. Les pressions ont provoqué le retrait des forces syriennes, moi je ne dis pas que ce sont les manifestations qui ont contraint les Syriens à se retirer; mais ce sont les pressions internationales qui ont été exercées contre elle qui l'ont amenée à un tel retrait et parce que la direction syrienne est sage et ne veut pas entrer en conflit.

Il y a eu un grand changement politique au Liban; en fonction duquel mêmes les élections législatives de 2005 ont été menées; certains disaient que ceux qui votent pour l'autre liste sont en train de voter pour les assassins de Rafic Hariri;

Le parlement libanais a été mis en place en fonction de cette accusation; toute la région a risqué de sombrer dans l'abime en raison de cette accusation;

Voilà ce qu'est advenu en raison d'une accusation politique; il ne faut pas sous-estimer une accusation politique. Nous n'accepterons aucune accusation politique ou médiatique qui sera adressée contre nous, ceci doit être clair.
Même si elle est simplifiée; même si elle est présentée comme étant une accusation contre des membres du Hezbollah et non contre le Hezbollah; l'accusation politique n'est certes pas quelque chose de facile, elle a contribué à l'assassinat d'ouvriers syriens innocents;

Il se peut que la réalité aujourd'hui ne soit pas aussi difficile, sinon ils vont pousser le pays vers une situation difficile. Nous n'acceptons aucune accusation politique; aucune tentative de porter atteinte à notre image, même si le TSL n'en dit rien.
AN: Quel est votre évaluation sur la commission d'enquête et sa façon d'agir?


SHN: chacun dans le pays a le droit d'évaluer à sa façon et nous ne voulons pas entrer dans une controverse. à un certain moment, il faut amorcer un débat juridique, éthique et législatif ; j'ai lu l'interview de Mohammad Bahij Tabbara pour asSafir qui est très pondérée et scientifique et qui parle de cette étape; bref je ne vais pas en discuter parce que nous sommes devant un fait accompli qui s'appelle le Tribunal spécial pour le Liban et le bureau du procureur qui s'appelait dans le passé la commission d'enquête. A notre avis, tout ceci ne fait qu'un; et nous avons beaucoup de remarques à faire sur sa façon d'agir.

D'abord, la commission d'enquête doit observer une totale discrétion, s'agissant des témoins, ou de la teneur de l'enquête; ce dont elle n'a jamais respecté; raison pour laquelle sa crédibilité a été bafouée car elle a été exploitée politiquement.
Dès le début, nous avons considéré que la commission n'a pas travaillé de façon impartiale: elle s'est basée sur une seule supposition et elle a agi uniquement en fonction d'elle; ce qui montre qu'elle est politisée. Toutes les autres éventualités ont été exclues; celle du Hezbollah, d'Al-Qaïda, voire même celle d'Israël ou de tout autre service de renseignements qui aurait voulu semer le chaos au Liban; une seule supposition a été retenue celle de la Syrie et des officiers libanais.

Je n'accuse pas Israël parce que je n'ai pas d'indices, mais je peux analyser comme les autres le font. Le fait d'exclure l'éventualité qu'Israël ait pu tuer le martyr Rafic Hariri constitue une humiliation à son encontre.
Et puis quand il y a eu l'hypothèse de la bande de 13 ( d'Al-Qaïda), la commission a refusé de la prendre en considération; le dossier a directement été clos par la commission pourtant il y avait des aveux de la part des membres de cette bande comme quoi ils sont responsables et ils ont donné des preuves; mais après ils ont dit qu'ils ont retiré leurs aveux; personne ne sait comment ce dossier a été clos et qu'en est-il advenu de cette bande et pourquoi la commission d'enquête l'a réfuté.
Parce vraisemblablement, il ne sert pas les objectifs de l'enquête.

Jusqu'à présent, la commission travaille en fonction d'une seule hypothèse; après avoir épuisé celle des hauts officiers, elle brandit celle du Hezbollah, des membres du Hezbollah avec ou sans directives syriennes; peut-être vont-ils prendre pour cible deux ou trois membres ensemble.

Le quatrième constat à l'encontre de cette commission concerne les faux-témoins et qui se sont avérés être des menteurs; le TSL dit qu'il n'a rien contre eux, pourtant ils ont fourvoyé l'enquête, de plus ils ont été recrutés par des parties qui devraient être dévoilées et interrogées et qui semble-t-il les protègent toujours.

La cinquième remarque que nous avons est la façon d'agir avec les suspects qui ont été convoqués et le traitement qui leur a été consacré; deux d'entre eux sont restés en prison pendant deux années et 7 mois pour la simple raison qu'ils ne savaient pas à qui ils ont vendu des cartes téléphoniques. Où est donc cette enquête juste et équitable?
Deux autres sont restés en prison quelques deux années et huit mois parce qu'ils appartenaient à une partie politique, et parce que l'un d'entre eux avait contacté un des hauts officiers libanais qui ont été arrêtés.

D'aucuns ont été jetés en prison pendant plus de 3 ans et 8 mois sur la base d'informations recueillies par de faux-témoins, et ces derniers n'ont jamais été préoccupés et se trouvent toujours en liberté. Ceci se poursuit même avec Bellemare qui rien n'a changé.

L'accusation politique a fini par s'effondrer seulement grâce à la lutte persévérante des hauts officiers libanais et de la Syrie et de tous ceux qui ont été injustement arrêtés, et grâce aux efforts astronomiques qui ont été déployés pour dévoiler les erreurs commises; c'est pour cela qu'ils ne pouvaient plus continuer dans leur arrestation.

Je pense que ceci suffit pour soupçonner le tribunal s'il veut dévoiler la vérité ou servir les objectifs d'un grand projet.

Rappelons à cet égard qu'un officier avait suggéré au général Jamil AsSayed (qui fait partie des quatre hauts officiers libanais qui avaient été arrêtés) un accord, pour le relâcher. Imaginez que serait-il advenu s'il avait accepté.

Toutes ces données nous permettent de conclure que ce tribunal n'a aucune crédibilité et nous assurent qu'il n'œuvrera jamais en toute honnêteté ; c'est cela notre évaluation.




AN : au cas où on ne tient pas compte de ces remarques, allez-vous déclarer la fin de votre coopération avec le TSL ?
SHN : c’est la question à laquelle tout le monde attend une réponse.. malgré tous nos doutes, malgré toute notre amère expérience avec la commission d’enquête internationale, nous avons des considérations, d’abord nous sommes tout autant concernés comme chaque Libanais par l’assassinat de Rafic Hariri et c’est nous qui avons été les premiers à utiliser le terme de tremblement de terre pour qualifier cet assassinat et nous avons considéré que c’était le début du projet du nouveau Moyen- Orient, nous sommes concernés par Rafic Hariri comme tous les Libanais, car c’était notre premier ministre et durant les dernières années, notre relation avec lui s’était améliorée et promettait un radieux avenir, oui nous voulons coopérer pour empêcher tout égarement, par loyauté envers Rafic Hariri, par loyauté à la vérité nous voulons coopérer.. Il faut dire que personne nous a adressé jusqu’à maintenant une quelconque accusation, on va coopérer car on ne craint rien : pourquoi on ne veut pas coopérer ? Nous n’avons aucune objection à ce que des membres du Hezbollah soient convoqués mais demandez-moi si on va coopérer jusqu’à la fin des temps ?!? Quand même ! Nous allons voir comment le processus de l’enquête sera conduit, dans quel sens va-t-il évolué, est-ce que l’enquête va tenir compte sur ce qui a été écrit ? alors non là je dois prendre mes distances pour décider dans quel sens je vais poursuivre notre coopération..
AN : et si des hauts cadres sont convoqués ?
SHN : il ne faut pas anticiper.. pour l’instant nous sommes prêts à coopérer..


AN : nous allons parler des ingérences notamment à travers la signature d’un accord de sécurité libano-américaine. Que pensez-vous de cet accord, surtout qu’on vous accuse d’exploiter cette question pour détourner l’attention ?
SHN : le pays est fait comme ça, il aime ce genre de ragots.. L’accord existe, il ne va pas influencer le tribunal, mais quand il y a des accusations on fuit en avant pour détourner l’attention, or ce qui est encore plus dérisoire c’est qu’aujourd’hui on nous dit que celui qui s’en prend aux forces de sécurité libanaises, veut garder les réseaux d’espionnage actives, je vous le demande est-ce que le Hezbollah veut ainsi ?!? Arrêtons cette absurdité et discutons de l’accord, de ses finalités, plusieurs avocats ont examiné l’accord, il y a des spécialistes qui vont examiner sa constitutionnalité, moi je veux discuter du contenu, il y a des choses dangereuses, mais auparavant je souhaite demander aux autres ministres et aux responsables libanais de ne pas insulter l’intelligence des Libanais, dire que cet accord n’est pas un accord alors que l’introduction de l’accord le qualifie en tant que tel !.. dans le texte que j’ai devant moi, on parle d’engagements de part et d’autre des deux côtés, c’est-à-dire libanais et américain, et il y a des devoirs et des droits, le contenu évoque trois grands titres, la sécurité, le terrorisme, et la dignité nationale. Sous le titre de la sécurité, les USA ont un droit d’accès vers tous les centres de sécurité libanais, ils ont le droit d’inspecter les lieux, de voir qui porte les équipements, mais de quel droit ils le font ? cela veut dire que les USA ont un droit de surveillance et d’inspection totale, les USA ont le droit de garder en leur possession une liste des équipements et du matériel, de visiter les centres sans obstacles or imaginons qu’un jour le département des renseignements des FSL réussisse à démasquer un réseau d’espionnage alors les USA ont le droit de participer à l’enquête !! Sous le titre du terrorisme , l’accord précise que l’Etat libanais doit s’assurer que les membres des FSL qui suivent un entraînement ne font pas partie d’une organisation que les USA considèrent comme terroriste et même l’accord va plus loin, il exige des membres des FSL de n’avoir aucun lien avec des organisations telles que le Hezbollah, or admettons qu’un membre des FSL a un frère au sein du Hezbollah, on en fait quoi ? Le plus dangereux c’est que l’ONU a refusé une telle qualification, des pays ont refusé une telle qualification et les membres des FSL sont actuellement entrainés ainsi, enfin le titre de la dignité nationale, l’accord impose à l’Etat libanais de déployer tous ses efforts pour que la somme qui lui a été offerte, soit 50 millions de dollars ce qui n’est rien dans les calculs militaires, ne soit pas utilisée ni dans le trafic de drogue, ni dans quelconque action illicite , comme c’est insultant !

AN : quel est le but de remettre en question cet accord ? Où voulez-vous en venir ?

SHN : nous ne visons personne, ni nous voulons blesser quiconque, ou porter atteinte à quiconque ! nous avons lu l’info dans le quotidien as-safir, et nous avons présenté le dossier au gouvernement , la solution c’est d’annuler l’accord ou de le corriger, nous nous avons des remarques à faire c’est tout, j’ai un fascicule devant moi, c’est celui qu’on distribue aux stagiaires des FSL : dans l’article 3 on cite parmi les organisations terroristes : les fanatiques religieux, ceux qui ont des relations avec des organisations terroristes, et les Etats terroristes ! A la tête de la liste, figure Al-Qaeda, puis en second plan, le Hezbollah, c’est bien on est au second plan (sourire), puis vient le Hamas, ensuite le Jihad islamique, etc, bien sûr Israël ne figure pas parmi les terroristes, ainsi on entraine les hommes des FSL à penser que le Hezbollah est le terroriste, quand aux pays qui soutiennent le terrorisme, il s’agit de Cuba, la Syrie l’Iran le Soudan et pas Israël.. il y a eu de la part du chef des FSL des tentatives pour corriger le contenu : il a envoyé une lettre à l’ambassade des USA affirmant que le Hezbollah est un parti politique, qu’il a des députés. Dans toute cette affaire, le plus grave c’est ce qu’on essaie d’inculquer aux membres des FSL des notions erronées, tout ce qu’on veut c’est qu’on corrige cela, comment ? je ne sais pas, un projet sera présenté au président du parlement qui va examiner la constitutionalité de cet accord, le président de la république aussi a le droit de le faire, le premier ministre aussi, il peut demander qu’on discute l’accord.. je souligne : personne ne veut affaiblir les forces de sécurité libanaises au contraire..

AN : pensez-vous que la tenue de la table de dialogue interlibanaise est liée à la réunion du trio( Assad, Sayyed Hassan et Ahmadinejad) en Syrie ?

SHN : non, je ne pense pas, car selon mes informations, les préparatifs pour la table de dialogue nationale libanaise étaient déjà en cours..

AN : est-ce que vous pensez que la table de dialogue nationale s’est tenue sous pression américaine ?

SHN : peut être que oui, car les USA et Ban Ki Moon n’ont autre chose à faire que de s’occuper des armes de la résistance. Ils ne cessent de demander les autorités libanaises où en êtes-vous avec ces armes? Alors, si se réunir autour d’une table de dialogue réduit la pression sur l’Etat libanais pourquoi pas ?

AN : autour de la table de dialogue nationale, il y a des personnes qui s’opposent aux armes de la résistance, qui veulent détruire les armes de la résistance, pourquoi donc y participer ?

SHN : l’Homme ne doit pas désespérer du dialogue, souvent le dialogue en soi offre un certain intérêt, il apaise les gens, il aide à baisser la tension, il calme le jeu, tel est son intérêt minimum, maintenant allons à l’extrême, si les opinions restent profondément opposées, alors avec le dialogue on peut argumenter, discuter, confronter les idées, celui qui refuse le dialogue, fuit le dialogue parce qu’il le craint, par contre celui qui veut le dialogue ne le craint pas..

AN : mais ces parties veulent montrer au monde qu’il n’y a pas d’accord sur le dialogue même?
SHN : aucun problème, telle est la réalité ! ce n’est pas nouveau, c’est ainsi depuis 1948, depuis 1982.. Dans l’Histoire contemporaine il y a toujours des gens qui sont sous occupation avec la résistance, il y a ceux qui sont dans la résistance, il y a ceux qui se mettent de côté, ni pour ni contre, et il y a ceux qui sont avec l’occupation !

AN: pourquoi le Hezbollah n’a pas présenté sa stratégie de défense nationale ?

SHN : en vérité avant la guerre on nous a demandé de présenter notre stratégie de défense nationale, moi j’ai parlé spontanément, je n’avais pas rien préparer, j’ai parlé de quelque chose que je connais par cœur, j’ai expliqué notre vision militaire et tout le monde était entrain de prendre des notes, puis après on a appliqué cette vision dans la guerre de 2006, ensuite une autre table de dialogue s’est tenue , il y a des gens qui n’ont rien présenté encore, alors ce n’est pas vrai de dire que nous n’avons rien présenté encore, nous étions les premiers à exposer notre stratégie certes oralement, mais au moins nous l’avons présenté mais on peut présenter notre vision militaire par écrit, en y ajoutant notre expérience durant la guerre de 2006 et la guerre de Gaza !

AN : certains exigent qu’on élargisse les sujets de discussion, d’autres sont contre, et vous ?

SHN : nous avons aucune objection de discuter d’autres points autour de la table de dialogue nationale, car le sujet de la discussion c’est la stratégie de défense, certains n’y voient que le côté militaire ; or la stratégie de défense implique d’autres domaines, il y a la stratégie économique, sécuritaire, médiatique, sociale..

AN : nous constatons que le ton menaçant israélien continue de baisser, est-ce le calme avant la tempête ?

SHN : je suis toujours convaincu que ce n’est pas le calme avant la tempête, mais quand les Israéliens voient qu’il y a une position forte au Liban, en Syrie, et ailleurs il refait ses calculs, je pense qu’Israël est dans une impasse stratégique, et toute guerre israélienne doit comporter une garantie, celle de la victoire israélienne, chose qui n’est plus garantie !




AN: Walid Joumblatt est allé à Damas. Qui devons-nous féliciter: Joumblatt ou votre Eminence?

SHN: Il ne s'agit pas de félicitations, mais d'un intérêt commun pour les relations libano-syriennes, nous devons toujours aller de l'avant tout en profitant des expériences du passé. Mais les défis persistent. Pour moi, c'est un bon exploit, et c'est une occasion pour remercier le Président Bachar elAssad parce que je réalisais que ce sujet n'était pas facile au début, il y avait toute une polémique, mais le président Assad a agi sans aucune considération personnelle, comme le font d'habitude certains dirigeants et présidents. Il a agi en tant qu'un grand leader arabe responsable qui possède une vision stratégique pour la nature du conflit dans la région et des relations qui peuvent être établies pour surmonter les incidents du passé.

AN: Assad a parlé des relations de la Syrie avec certaines parties libanaises et vous a chargé de ce dossier.

SHN: J'ai vu l'interview télévisée avec le président. La Syrie a des normes: 1- le sujet de l'ennemi israélien, donc, Damas veut que le Liban soit fort et protégé face à toute agression et ceci fait partie de son engagement national et patriotique, parce que ce qui nuit au Liban, nuit à la Syrie. Pour cette raison, la Syrie était toujours aux côtés de la résistance surtout dans les conditions les plus difficiles, et elle n'a jamais accepté de comploter contre elle.

Je me rappelle qu'en 2004, lorsqu'on parlait de pressions sur la résistance, un haut dirigeant est venu proposer au président Assad ce qui suit: Si vous vous engagez à mettre fin à la résistance libanaise et à la désarmer, nous vous donnerons un engagement international de vous livrer le Liban et de vous laisser le libre choix de le gouverner. Mais Assad a rejeté cette transaction.

Le sujet de la résistance est un souci pour la Syrie, tout comme les relations distinguées entre les deux pays, stipulées par l'accord de Taëf et le fait de ne pas agresser la Syrie à partir du Liban. A la base de ces priorités, la Syrie établit ses relations avec les différentes parties. Est-ce que ceci signifie que la relation libano-syrienne passe par la voie du Hezbollah? Ce n'est pas vrai. Le président Assad entretient des relations directes avec les trois chefs de la République, c'est une relation entre deux pays, il y a aussi des relations avec des forces et des personnalités influentes. Certains parlent de deux peuples dans deux pays, mais en effet il s'agit d'un peuple vivant dans deux pays. Je ne pense pas que la relation avec la Syrie peut être restreinte par une seule voie, bien qu'elle soit proche de la direction syrienne.

AN: Comment évaluez-vous la relation libano-syrienne dans l'avenir?

SHN: Il faut qu'il y ait plus de coopération entre les deux pays dans l'avenir, et c'est possible. Je rappelle ce qu'a dit Al Assad une fois: Je ne veux pas intervenir dans les affaires internes libanaises, et que les Libanais n'appellent pas les Syriens à y intervenir. Il a dit ceci avant 2005, et aujourd'hui la Syrie agit effectivement de la sorte. Je suis dans une position qui me permet d'affirmer que la Syrie n'intervient pas dans les détails et qu'elle s'occupe de ces priorités. Jamais les Syriens ne sont intervenus pour désigner tel directeur général ou tel autre. La Syrie a pris une initiative courageuse et audacieuse, et nous, les Libanais, devons tourner cette page. Le Liban a besoin de la Syrie plus que le besoin syrien du Liban.

AN: Passons au dossier libanais interne, et parlons des élections municipales. A quel point les élections municipales au Liban reflètent le poids réel des forces politiques?

Les élections municipales au Liban, comme ailleurs dans le monde, possèdent un aspect de développement, même les listes des candidats dépendent des familles plus que de la politique. Mais au Liban tout est politisé. Je ne pense pas toutefois que les élections municipales reflètent le poids des forces politiques. Tout dépend de la constitution et du poids des familles. Mais surement, certains vont profiter de ce scrutin pour le politiser.

AN: Voulez-vous que le scrutin ait eu lieu à sa date fixée?

SHN: Nous sommes ouverts à toutes les possibilités. Je lis dans les journaux que certaines parties veulent reporter les élections, mais personne ne veut assumer la responsabilité de cette décision. Eh bien, je suis prêt à le faire. Pour nous, rien ne nous inquiète, surtout que nous sommes en total accord avec nos frères au mouvement Amal, mais si vous me demandez: Pourquoi préférez-vous le report du scrutin? Parce que tout simplement il y aura des conflits dans les villages et les municipalités. Nous disons alors: donnez au gouvernement la chance de présenter au peuple un exploit quelconque. Pour ces raisons, nous n'avons aucun problème de tenir le scrutin à date ou de le reporter.

AN: Selon quelle loi électorale?

SHN: Il sera mieux d'attendre un ou deux mois pour tenir les élections en même temps que les réformes, il s'agit d'un report technique, c'est la position du général Michel Aoun et nous le soutenons. Mais si tout le monde préfère tenir le scrutin à la base de l'ancienne loi électorale, nous n'aurons aucun problème.

AN: Et par rapport à la proportionnelle?
SHN: Nous étions clairs sur ce point. La "proportionnelle" (loi) est bonne pour les grandes municipalités et nous sommes avec ce choix dans ce cas, mais nous ne le sommes pas au niveau des petites municipalités.

AN: Vous avez évoqué un accord avec Amal, il y aurait-il une alliance?

SHN: Nous nous sommes mis d'accord, je ne dis que nous allons le faire dans l'avenir. Le mouvement Amal et le Hezbollah se sont entendus à une alliance entière dans toutes les municipalités et il n'y aura pas de listes concurrentes. Il n'y aura que des listes unifiées, nous avons presque terminé le brouillon et mis les bases pour l'organisation de cette relation. Des commissions seront formées dans les municipalités et je pense que tout se déroulera calmement et facilement, chacun de nous mise sur la conscience de notre peuple dans les municipalités en question.

AN: En tous cas, ce qui se passe ne peut en aucun cas vous distraire de la Palestine, où les pires détails du projet israélien sont mis en œuvre à Al Qods et à la mosquée d'Al Aqsa. Qu'en dites-vous?

SHN: Nous avons pris l'habitude de parler franchement avec les gens, même si cette franchise s'avère dure. Il n'est plus permis que les peuples et les gouvernements gardent dans leurs esprits des illusions sur l'avenir d'Al Qods. Les Israéliens peuvent avoir des divergences sur Gaza ou le Golan, mais il y a deux points constants pour "Israël": l'Etat juif, et Al Qods en tant que capitale éternelle pour cet Etat. Pour cette raison, nous avons vu Netenyahu lancer un discours défiant aux Etats-Unis et lors du sommet de l'AIPAC, il a dit que la colonisation se poursuivra à Al Qods. Al Qods pour les Israéliens est quelque chose d'évident, ils projettent d'en faire une ville juive, en chassant les Arabes et les Palestiniens étape par étape.

Je pense que le projet israélien vise à détruire la mosquée d'Al Aqsa, et les Israéliens cherchent l'occasion propice. Comment la détruire? Si les creusements continuent, un jour nous verrons la mosquée toute détruite, et Israël dira qu'il n'a rien à faire avec ce sujet. Ils vont parvenir à ce résultat, et nous devons savoir que telle sera la situation finale si nous laissons passer les choses.

AN: Pourquoi n'adoptez-vous pas la vision des sommets arabes qui misent sur les Etats-Unis?

SHN: Je me rappelle qu'à la suite de la guerre de Gaza, un sommet important s'est tenu à Charm Cheikh en Egypte pour collecter des donations afin de reconstruire Gaza. Quelle la situation actuelle à Gaza? Ils ne permettent même pas l'acheminement des matières premières. Est-ce que ces sommes d'argent vont restaurer les maisons fissurées à Al Qods? Où ces sommes seront-elles distribuées? C'est une grande question pour y répondre. Le fait de miser sur les Etats-Unis et le processus de paix date depuis des dizaines d'années.

AN: Obama n'était pas président à l'époque?
SHN: Le choix de la résistance s'est avéré efficace au niveau de l'équilibre de la terreur et du danger qui guette le projet sioniste en entier. Alors que le choix des négociations donne aux sionistes le temps nécessaires pour mettre en œuvre leurs plans.
Obama n'ajoutera rien sur cette question. Qu'il veuille ou pas, le résultat est unique. Les Américains n'ont rien fait de concret pour stopper la colonisation même en Cisjordanie. Miser sur l'administration américaine équivaut à "récolter plus de déceptions".

AN: Avant de terminer notre rencontre, que dites-vous à notre peuple en Palestine?

SHN: Le peuple palestinien a démontré qu'il est un peuple formidable, exceptionnel et qu'il a des capacités inouïes à supporter et à endurer. Je dis au peuple palestinien de ne pas laisser le désespoir s'infiltrer en son intérieur, la situation régionale ne restera pas la même. La région, voire le monde entier, ont changé ces dernières années. Les choix, les visions, la prise de conscience, la vigilance, la crédibilité du choix de la résistance, la faiblesse du choix des négociations…Tout ceci devient de plus en plus clair.
Il n'y a aucun avenir pour Israël dans notre région, même les habitations en voie de construction à Al Qods dans le but de judaïser la ville seront habitées par le peuple autochtone. J'appelle à adopter le choix de la résistance de nouveau. Si l'intifada palestinienne était destinée à se poursuivre, elle aurait ébranlé le projet et l'entité sionistes. Mais en réalité l'intifada a été abandonnée. Il faut adopter de nouveau le véritable choix de la résistance et en charger les mouvements de résistance et les pays qui les soutiennent, seule voie pour sauver la Palestine et Al Qods. Nous, au Hezbollah, mettons la main dans la main des combattants en Palestine, et nous sommes leurs partenaires dans le Jihad, le sacrifice et le martyre.


FIN

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