Tunisie la répression contre les étudiants s’intensifie
Le 3 avril 2010, Wael Naouar, militant de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie fut arrêté et retenue lors d’un contrôle de papieher yadr. A sa grande surprise, il était depuis 2007 sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « avoir agressé un policier ». Durant l’année scolaire 2008-2009 de nombreux étudiants et militants ont occupé la faculté de Lettres et Sciences humaines de Sousse. Ils ont également occupé le Restaurant universitaire et distribué gratuitement des repas aux étudiants. Plusieurs étudiants et étudiantes ont fait l’objet de poursuites judiciaires suite à ce mouvement revendicatif. Certains, dont Naouar, ont été arrêtés pendant 3 mois dans la prison de Messadine avant d’être libérés grâce à une forte mobilisation de solidarité. Malgré ses arrestations fréquentes, ce mandat d’arrêt signifiant une affaire montée de toutes pièces ne lui a jamais été notifié. Le 8 avril 2010 le juge d’instruction libère provisoirement Naouar. Des étudiants venus témoigner ont été évacués du tribunal par les forces de l’ordre. A une semaine de l’ouverture du procès en appel des étudiants et étudiantes de Manouba, les autorités ont choisi de durcir le ton et continuer leur fuite en avant.
Le 10 avril 2010 s’ouvre à Manouba le procès en appel de 17 étudiants et étudiantes : 11 d’entre sont incarcéré depuis novembre 2009 et 6, dont les 4 étudiantes, comparaissent en état de liberté. Coupables d’avoir soutenue la revendication légitime de quelques 170 étudiantes vivant et étudiant sans toit. Ces étudiants payent le prix fort de l’absence totale de toute forme de liberté syndicale en Tunisie. L’occupation pacifiste de la résidence universitaire al-Bassatine (à Manouba) s’est soldée par une violente descente policière. La faculté, à son tour, n’a pas été épargnée. Les étudiants, harcelés, tracassés, torturés, ont été empêchés de parler et de se défendre lors de la séance du 14 décembre du procès. Le 22 décembre le tribunal de première instance de Manouba les a condamnés à de lourdes peines allant de 12 à 37 mois de prison ferme.(voir liste ci-dessous) Le procès en appel, longuement retardé a été fixé pour samedi 10 avril. La date n’a été communiquée que le lundi 5 avril soit, 5 jours avant le procès.
Nous condamnons fermement l’atteinte à la liberté syndicale, l’atteinte à l’indépendance de la justice et le traitement policier et judiciaire des problèmes sociaux et éducatifs. Les accusations formulées contre les étudiants visent en fait à sanctionner la revendication estudiantine et l’action syndicale. Nous appelons à la libération immédiate de tous les étudiants emprisonnés, à l’abandon des poursuites à leurs égards et à l’ouverture d’un dialogue sérieux avec la centrale syndicale estudiantine. La répression systématique ne résoudra pas les problèmes de la jeunesse et des étudiants tunisiens.
1- Zouhayir Zouidi : 37 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. Sachant que Zouhayir Zouidi a été condamné par le Tribunal Cantonal de Mannouba le 29 octobre à 9 mois de prison pour troubles, état d’ivresse sur la voie publique et agression de fonctionnaire dans l’affaire n° 49957. EN PRISON
2- Abdelkader Hechmi : 28 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. Sachant que le même tribunal a condamné Abdelkader Hechmi le 14/12/2009 dans l’affaire n°6920 à 2 mois de prison. EN PRISON
3- Sahbi Ibrahim : 28 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. Sachant que le même tribunal a condamné Sahbi Ibrahim le 14/12/2009 dans l’affaire n°6920 à 2 mois de prison. EN PRISON
4- Tarek Zahzah : 26 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
5- Abdelwaheb Arfaoui : 26 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
6- Dhamir ben Alayya : 12 mois de prison ; Non-lieu dans l’affaire n° 6921 ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
7- Anis Ben fraj : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
8- Monder Toumi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
9- Nabil Balti : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
10- Rafik Zghidi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
11- Omar Ilahi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. EN PRISON
12- Hamza Larbi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. En LIBERTE
13- Ridha ben Mansour : 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. En LIBERTE
14- Asma Ardhaoui : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. En LIBERTE
15- Amel Aloui : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois our dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. En LIBERTE
16- Amani Rizgallah : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. En LIBERTE
17- Haneine Dhahri : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. En LIBERTE
18- Acharaf Mbarki : Non-Lieu
19- Mohsen Bannani : Non-Lieu
20- Nazih Kahri : Non-Lieu
Paris, le 09 avril 2010
Le Comité de soutien aux militants de l’ UGET
Le CRLDHT
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