03 août 2010

Nasrallah : nous avons des données qui accusent Israël dans l’assassinat d'Hariri



03/08/2010

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a révélé détenir des données qui accusent Israël d’avoir tué l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février 2005.
« Dans les fois passées, nous évoquions la probabilité que le martyr Hariri ait été tué par Israël, mais sachez que nous avons des données qui vont ouvrir de nouvelles perspectives pour l’enquête et qui accusent l’ennemi israélien en personne » a-t-il clamé haut et fort lors d’une cérémonie qui a réuni des dizaines de milliers de Libanais, en présence de représentants du chef de l’état, du chef du parlement et du Premier ministre, réunis dans la banlieue sud de Beyrouth, pour commémorer la victoire du Liban contre l’ennemi israélien durant la guerre de juillet 2006. Et de préciser qu’il révélera ces données durant la conférence de presse qu’il tiendra le 9 août prochain.
Concernant l’agression israélienne perpétrée ce mardi dans la localité d’Adayssé, et les heurts qui ont éclaté entre les deux armées israélienne et libanaise, Sayed Nasrallah a révélé que les résistants étaient en pleine mobilisation et attendaient le feu vert pour porter assistance à l’armée. Signalant que la prochaine fois, la résistance ne restera pas les bras croisés.
Sur le troisième thème de son discours, celui de la prochaine guerre contre l’ennemi sioniste, le numéro un du Hezbollah s’est démarqué des fois précédentes au cours desquelles ils révélait au grand jour les ripostes militaires que la résistance est en train de préparer en cas d’attaques israéliennes, balistiques, maritimes, ou terrestres, déclarant entre autre l’équation de l’aéroport de ben Gourion à Tel Aviv, contre celui de Rafic Hariri au Liban.
Concernant les capacités anti aériennes de la résistance, les seules qu’il n’a pas évoquées, Sayed Nasrallah a préféré garder ce qu’il a qualifié être « l’ambigüité constructive », empruntant apparemment le procédé à l’ennemi israélien lequel l’applique pour son programme nucléaire militaire.

Idées essentielles du discours

Nous fêtons aujourd’hui la quatrième commémoration de la grande victoire réalisée par le Liban grâce à son peuple, son armée et sa résistance, contre l’armé la plus terroriste et la plus dangereuse au Moyen Orient. ..

Je voulais commencer par la guerre de juillet, mais ce qui s’est passé aujourd’hui sur la terre de l’héroïsme, de la persévérance et des sacrifices aux frontières avec la Palestine occupée,…, m’incombe d’aborder cet affrontement héroïque que notre armée nationale a mené …
Le 1er titre de mon discours sera lié à la poursuite de l’agression israélienne contre le Liban qui n’a jamais cessé depuis l’arrêt des hostilités, le 14 août 2006, de ses exemples, et des responsabilités qui en incombent aussi bien à l’état, qu’au peuple et à la résistance
Le deuxième titre abordera le dossier de l’assassinat du martyr Rafic hariri, du Tribunal spécial pour le Liban, et des visites et sommets arabes au Liban à ce sujet..
Quant au troisième titre, il aurait trait à la guerre contre l’ennemi sioniste et aux équations qui en ont découlé.

Premier titre :
L’agression israélienne persévère contre le Liban, elle ne s’est jamais arrêtée, ce sont seulement les hostilités militaires qui ont été interrompues. Mais il est de différentes formes d’agression contre le Liban, contre son peuple, contre sa souveraineté, contre sa stabilité et sa sécurité…
Le premier exemple en est les violations israéliennes incessantes de la souveraineté libanaise, depuis le 14 aout 2006, ce sont plus de 7000 violations israéliennes qui ont été répertoriées, sans que le monde ne bronche, ni le Conseil de sécurité, …
Chaque fois qu’ils venaient nous demander de respecter les résolutions onusiennes, nous leur répliquions que ce sont eux qui devraient le faire, que ce sont les israéliens qui devraient le faire…
Auxquels s’ajoutent les incursions israéliennes dans les territoires libanais, durant lesquelles les militaires de l’ennemi rentrent à leur guise et capturent comme bon leur semble des citoyens libanais …

Aujourd’hui, nous avons observé un exemple de ces violations israéliennes ; mais fort heureusement, une unité de l’armée, malgré le peu de moyens à sa disposition, en comparaison avec ce que les ennemis disposent et dont les soldats sont retranchés dans leurs fortifications, alors que nos soldats sont sans abris, une unité les a donc affrontés avec un courage et une bravoure louables. Elle a perdu des martyrs, ce qui n’est pas la première fois… il y a eu également un martyr de la presse libanaise et ce n’est pas la première fois que les médias libanais ont des martyrs…
Cet événement n’est pas minime…
Nous devons nous demander comment nous l’avons traité et en tirer comment nous devons faire dans le futur…
Dès le début de la confrontation, la résistance était en pleine mobilisation : nous avons demandé aux combattants de se tenir prêt, et de rien en faire en attendant les ordres…
Sachez que la résistance s’est mise au service de l’armée, nous avons contacté la direction de l’armée et lui avons dit que la résistance était prête à tout, qu’elle lui portera assistance et lui accordera son soutien
Nous avons téléphoné au chef de l’Etat, au chef du Parlement et au Premier ministre et les avons mis au courant …
Ces dernières heures étaient naturellement très sensibles et nécessitaient un comportement calme et pondéré…
Or, le message libanais de l’armé baptisé de sang était clair pour l’ennemi :
Le Liban, tout le Liban n’acceptera nullement toute atteinte à sa souveraineté
Le message d’aujourd’hui est claire : Le Liban ne vous craint pas et n’a nullement pour de vous ; il est tout entier prêt à vous combattre et à vous affronter...
Vous avez vu, l’insolence de l’ennemi est arrivée à un tel stade qu’il a imputé à l’armée et au gouvernement libanais la responsabilité de ce qui s’est passé, et de plus il a exprimé sa surprise devant cette réaction forte de la part de l’armée libanaise.
Mais à quoi donc s’attend cette ennemi : ces soldats sont les fils de cette terre, sont les enfants de la cette patrie, il est normal qu’ils réagissent ainsi…

Le 2ème message étant celui de la complémentarité de la résistance avec l’armée…
Et le 3ème message est que les habitants son attachés à leurs terres et sont restés sur place sans broncher et ne sont pas allés se cacher dans les abris comme cela été le cas de l’autre côté, chez les israéliens…
Ceci a été possible grâce à l’équation du peuple, de l’armée et de la résistance, consacrée par la guerre de juillet et par ses victoires
Nous saluons l’héroïsme de l’armée, de son commandant, et de ses officiers et ses soldats
Nous dans la résistance ne pouvons nous contenter de voire l’armé face à ces heurts sanglants
Aujourd’hui, nous avons suivi la situation et nous avons vu qu’il y a eu des martyrs, militaires et civils, des positions qui ont été bombardées, qu’il y a eu des blessés…
Oui, les résistants étaient sur le qui vive, à Kfar Kella, à Edayssé, et les gens ont bien raison de se demander pourquoi nous n’avons pas intervenu, et avons nous gardé notre sang froid
Nous avions en tête de nombreuses considérations
Celles liées à la situation sur le terrain, concernant l’armée ;… ; celles liées à la situation politique interne, face à ceux qui ont mauvaise foi au Liban, et qui auraient pu s’atteler à dire que la résistance veut surenchérir à l’armée ; d’aucuns auraient pu dire que le Hezbollah n’a fait qu’attendre l’occasion pour intervenir et faire exploser les choses sur fond du TSL
D’autres auraient pu dire que le Hezbollah est entré en guerre, et en fonction des déclarations syriennes et iraniennes sur une prochaine guerre dans la région…Et certains auraient pu affirmer que c’est une riposte iranienne aux sanctions votées au sein du Conseil de sécurité…
Hélas, j’étais de ceux qui étaient sous la pression de ces considérations…
Mais sachez que nous étions sur le qui vive, et finalement les choses se sont terminées..
Mais il est certes vrai que ce qui s’est passé est en dehors de notre comportement habituel..Oui cela est bien vrai
Cette fois-ci, les combattants sont restés des spectateurs…
Mais sachez que les soldats de l’armée sont nos fils et nos frères et ils sont de point de vue nationale le symbole de la dignité de tous les libanais.. Il n’est certes pas permis que nous restions comme des spectateurs à les voir ainsi comme aujourd’hui..
La prochaine fois si une agression a lieu, la résistance ne restera pas les mains croisées.
Toute main israélienne qui s’osera contre notre armée sera coupée par la résistance !!!
Que personne n’aille dire que Sayed ou le Hezbollah s’accapare la décision de la paix et de la guerre au Liban
Quand les corps des soldats sont déchiquetés, cela doit être la décision de toute partie honorable de participer pour les défendre…
L’armée défend la résistance et la résistance défend l’armée..
Cà c’est l’équation

Parmi les exemples de la poursuite des agressions israéliennes contre le Liban est les bombes à fragmentation qui ont disséminés par l’ennemi israélien dans le Liban sud. Il y a eu 44 martyrs femes et hommes et des enfants…Beaucoup de blessés ont été amputés des pieds et des mains…

L’armée libanaise et les ONG assistent la résistance pour démanteler quelques 200.000 bombes à fragmentation, amis jusqu’à présent il y a encore un million d’autres bombes…Combien ça devrait prendre de temps et combien de martyr ce la va coûter pour s’en débarrasser…
Ceci nécessite une pression politique et diplomatique de la part du gouvernement pour poursuivre Israël qui a toujours joui d’une impunité inébranlable…

3ème titre est lié au dossier des agents et des collaborations qui s’se sont infiltrés dans tous les secteurs clé du Liban : dans les secteurs militaire, politique, économiques, et dans celui des communications …
Le plus grave est celui des communications car il lui permet de recueillir des informations qui lui font défaut, ce qui est très important. Cette infiltration lui accorde une capacité de contrôle très forte
Face à ceci, il faut signaler que le Liban a lui aussi réalisé un exploit sécuritaire, en découvrant plus de 100 espions et agents en deux années : certains sont très anciens, d’aucuns ont hélas des postes très importants, hormis ceux qui ont pris la fuite
La découverte de ces espions est un coup virulent contre l’ennemi
Il faut donc poursuivre l’action dans tous les secteurs et en particulier celui des communications
Et il ne faut en aucun cas, quelque soient les critères, aucun calcul, aucune considération n’est admise
Le fait de se taire sur une espion est quelque chose de très dangereux car c’est lui accorder le moyen de faire passer des infos très importantes pour porter atteinte à tous les libanais…

Aussi nous demandions la peine capitale pour ces agents, dieu merci elles ont été prononcées…
Aujourd’hui, en votre nom, je me permets de demander qu’elles soient mises à exécution, car nous sommes dans une véritable guerre, surtout ceux qui ont donné des infos durant la guerre de 2006. Ils ne doivent nullement rester vivants…
Car l’ennemi sans info est un éléphant aveugle qui ne peut rien réaliser
Concernant le titre lié à la poursuite de l’occupation des fermes de Chébaa, des collines de Kfarchouba j’en exige de mettre au point une stratégie de libération
J’en conclus pour dire que l’état qui est en responsable et c’est un rôle que nous lui reconnaissons, et nous n’avons cessé de se plaindre de son absence… L’état est donc le premier concerné pour mettre au point une vision stratégique claire pour faire face à l’agression et libérer les terres…
Nous pouvons avoir ce qu’il y a de meilleur et nous avons l’une des expériences modernes les plus grandes pour réaliser les exploits…


Quant au deuxième titre, j’ai dit plusieurs fois que Liban fait face à plusieurs formes d’agressions
L’une d’entre elles, celle que nous connaissons depuis quelques années..
Durant les dernières semaines, nous avons tous entendu les propos d’Ashkenazi sur l’imminence de l’émission de l’acte d’accusation du TSL qui va accuser le Hezbollah, Ashkenazi n’est pas n’importe qui, c’est le chef d’état-major de l’armée la plus importante dans la région..
Nous avons tous entendu les médias israéliens, qui attendent les exploits du TSL … et qui évoquent avec un grand bonheur le sort qu’il réserve pour la résistance : ils emploient des termes comme la grande explosion, l’impasse de la résistance…
C’est pour cela que nous avons tiré la sonnette d’alarme pour prévenir les Libanais et les amis du Liban de la gravité de ce qui se prépare contre le Liban..
Nul doute que le fait de soulever une question aussi sensible, a suscité un débat dans le pays…Tout le monde en parle, dans les salons, mais pas dans les médias..
Puis il y a eu la visite commune pour le Liban du président syrien Bachar ElAssad et du roi saoudien Abdallah et que nous avons accueilli avec beaucoup de bonheur, car nous ressentons ce bonheur pour tout rapprochement, notamment syrien et saoudien et dont les bénédictions se répercutent sur le Liban et inversement…
Il y a eu aussi la visite de l’émir du Qatar pour les villages de la confrontation et les gens ont exprimé avec sincérité leur amour pour ceux qui les assistent et les soutiennent politiquement…
Et le Liban attend la visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui aura lieu après le mois de Ramadan, à l’Aïd Al-Fitr
Le sommet libano-syrien-saoudien a pour souci de protéger le Liban de ce qui se prépare : nous avons compris que des efforts seront déployés pour couper les ponts à ce qui se prépare pour la Liban et que nous devons collaborer entre nous et attendre les résultats…
Nous sommes favorables à ces efforts, et nous affirmons que nous voulons la vérité et nous voulons la justice qui est aussi bien un droit pour la famille du martyre que pour tous les Libanais qui ont beaucoup souffert des répercussions de cet assassinat…
Et nous voulons préserver la stabilité de notre pays et la sécurité civile
C’est pour cela que nous avons tiré le signal d’alarme…




Je vous avais promis de tenir une conférence de presse avant le début du mois de Ramadan, elle aura lieu le lundi 9 aout.

Dans cette conférence je ne parlerai pas d'hypothèse mais j'accuserai, preuves à l'appui, "Israël" d'avoir assassiné le Premier ministre martyr Rafic Hariri le 14 février 2005".

Je vais présenter des éléments tangibles qui vont dévoiler des pistes importantes au niveau de l'enquête en vue de parvenir à la vérité. Ça c'est la première partie.


Dans la 2ème partie, nous allons vous exposer notre évaluation et comment nous comprenons les choses conformément aux preuves tangibles, quelle est notre évaluation à l'égard de la commission d'enquête internationale, du TSL, et de l'acte d'accusation.



Certains voient que le fait de parler du TSL et de son acte d'accusation embrase les tensions au Liban, et il faut dans cette période calmer les tensions et accorder une chance aux efforts arabes.


Cette deuxième partie est déjà prête mais elle sera reportée sine die . Deux semaines, un mois, plus ou moins…



Ce lundi, je parlerai, de la première partie. J'aimerais vous dire quelque chose. Durant les derniers mois, nous avons déployé un grand effort après que la façon de gérer les choses s'est clarifiée.



Nous sommes retournés à nos archives, nous possédons des archives sur le conflit entre la résistance et Israël. Et nous remercions Dieu qu'elles sont restées sauves après la guerre de juillet. Nous avons formé une équipe spéciale chargée de revoir tous les détails. Ils ont travaillé de longues heures et pendant des mois et sont parvenus à des résultats.


Durant la conférence de presse de lundi 9 aout à 8:30, je vous présenterai une preuve concrète et audiovisuelle sur les tentatives d'Israël, à travers ses agents, de profiter de la rivalité politique qui existait entre Rafic Hariri et le Hezbollah pour convaincre son entourage, au Liban et à l'étranger, que le parti avait l'intention de l'assassiner.

Lors de cette conférence de presse, je m'adresserai à vous et à l'opinion publique, non pas pour appeler une commission d'enquête ici ou là pour qu'elle prenne en considération la piste israélienne. Mais, aujourd'hui à l'occasion de votre victoire lors de la guerre de juillet, chacun de nous a le droit d'accuser.


Avant ils nous disaient que nous n'avions pas le droit de proférer des accusations.
Mais, mes chers vous avez émis des accusations, sans preuves à l'appui, durant quatre ans, en vous basant sur des analyses politiques, et vous avez parlé d'accusation politique!

Par contre, moi je possède des preuves et des indices prouvant cela. Aujourd'hui, je vous dis que nous accusons l'ennemi israélien d'assassiner le premier ministre, le martyr, Rafic Hariri, le 14 février 2005.

Je présenterai lors de cette conférence de presse, des vidéos, des documents et des données, qui vont dévoiler des pistes importantes au niveau de l'enquête en vue de parvenir, au moins, à la vérité.

Et je répondrai, par conséquent, à tous ceux qui nous ont dit: prouvez vos accusations à l'encontre d'"Israël".


Je vous exposerai des données, basées sur des documents et des chiffres. Et je serai obligé, pour la première fois, de révéler d'importants secrets sur l'une des grandes opérations dans l'histoire de la résistance islamique au Liban, afin de prouver la crédibilité des données, que je vous exposerai.


Certes, après cette conférence de presse, le gouvernement libanais, qui est concerné, ne peut pas dire qu'il n'est pas concerné de parvenir à la vérité et à la justice. Et ne peut pas non plus dire que ce sujet est dans les mains du tribunal international.

Si le gouvernement voit que cela peut aider, il doit charger n'importe quelle partie, sécuritaire, judiciaire ou conjointe.

Nous sommes prêts à leur fournir ces données, ces documents, les copies originales et tout ce qu'ils veulent et de coopérer dans ce sens.

Si des efforts sérieux et une coopération sont déployés dans ce sens, nous n'allons pas sauver seulement le Liban et la région d'une zizanie israélienne aveugle, mais nous serons en mesure de découvrir le véritable tueur et de rétablir la justice, en tant que Libanais, inchallah.


Dans ce contexte, et avant de passer au troisième titre, je dois ajouter et affirmer et cela n'est pas lié au tribunal international et à l'enquête internationale et ne porte atteinte à personne. Le TSL prétend qu'il n'a pas la compétence d'étudier l'affaire des faux témoins, nous acceptons cela ou pas, c'est un autre sujet.

Beaucoup de Libanais et moi réitérons notre appel à la formation d'une commission d'enquête libanaise, judiciaire, parlementaire, ministérielle, ce que vous voulez.

Nous ne voulons punir personne, nous ne voulons juger personne, nous ne voulons couper la tête de personne. Nous voulons que cette commission poursuive ces faux témoins et discerne les identités de ce qui les ont cherchés et fabriqués. Peut-être cela aidera à déceler la vérité.

Où est le problème, si nous faisons cela en tant que Libanais, indépendamment du tribunal international et du procureur général.

Nous les Libanais, nous avons tous été touchés par l'affaire des faux témoins. Nous n'avons pas le droit en tant que citoyens libanais de demander à notre gouvernement de former une commission d'enquête, sous n'importe quelle forme, qui aide à parvenir à la vérité, à établir la justice, à protéger le Liban, la résistance et la paix civile?

Moi, je vous dis, cette soirée, que le Hezbollah serait à la tête de ceux qui plaide pour cette question.




Quant au troisième titre, il est en rapport avec la guerre ; en principe ce que je vais dire sur le sujet israélien ne devrait gêner personne, sauf si celui-ci voudrait défendre Israël…
En ce qui concerne le sujet de la guerre, et des équations qui ont été mises au point et la situation actuelle, nous savons tous quels étaient les objectifs de la guerre de juillet.
Son but principal consistait à écraser la résistance. Bien entendu, le fait d’écraser la résistance fait partie d’un projet plus global, c’est l’une des étapes de ce qui se prépare pour redessiner le Moyen Orient, comme l’avait expliqué Condolezza Rice.
C’est un des maillons de la chaîne, les autres sont liées à la Palestine, à l’Irak, à l’Iran, à l’Afghanistan..
Les premiers jours de la guerre 2006, un des dirigeants politiques libanais dont je ne dirais pas le nom pour ne pas l’embarrasser, et c’est quelqu’un qui est très solidaire à notre égard, m’a envoyé un message dans lequel il m’a dit que « le sujet est très grave, prenez garde, parce que j’ai contacté un dirigeant important d’un pays arabe important, pour lui demander d’intervenir, alors il m’a répondu de ne pas trop m’emballer car il y a une décision internationale pour écraser le Hezbollah ; le sujet n’est pas lié aux deux détenus israéliens (qui avaient été faits prisonniers par la résistance la veille de l’éclatement des hostilités, ndlr), ni à l’armement du Hezbollah, il y a une décision internationale pour l’écraser. »

Nous nous souvenons très bien comment le monde entier a soutenu l’agression israélienne, et a condamné la résistance, à l’exception d’une infime minorité de gens sincères ; nous nous souvenons que les grandes puissances se sont réunis pour condamner la résistance, et couvrir l’agression israélienne…

Un autre responsable arabe, (dont je n’indiquerai pas le nom non plus, et qui faisait partie de la délégation arabe qui s’est rendu au nom de la Ligue arabe au Conseil de sécurité à New York, pour stopper la guerre), m’a raconté plus tard que lorsqu’ils sont arrivés sur place, ils ont été accueillis par le représentant américain « notre cher » John Bolton, qui lui a demandé ce qu’ils étaient venus faire ; et lorsqu’ils lui ont dit qu’ils vont tenter de faire cesser la guerre, il leur alors répliqué : « pourquoi vous perdez votre temps, c’est la saison d’été, allez passer vos vacances quelque part, cette guerre ne sera stoppé qu’en deux cas : lorsque le Hezbollah sera écrasé et lorsqu’il aura déclaré qu’il a capitulé et livré son armement ; sinon la guerre ne stoppera pas ».
C’étaient les objectifs de cette guerre au cours de laquelle nous avons tous persévéré et que nous avons tous gagné !!
Je le répète et je le dis à notre ennemi : tes calculs étaient faux, et ils le sont et le seront toujours ; et tu vas découvrir que tu sombres dans les erreurs.

Durant la guerre de juillet, le monde dans sa majorité absolu soutenait l’ennemi israélien ; ce n’est pas comme aujourd’hui vu qu’ils disent qu’il souffre d’une isolation sur la scène internationale, et a un problème, hormis les exagérations arabes.
En ce jour, il a été sommé de déclencher une guerre et tout le temps lui a été donné pour ceci..
Selon un penseur américain qui aime le Liban et le visite souvent, Naomi Chomsky, « toutes les guerres contre le Liban qu’Israël a déclenchées étaient décidées par Israël et acceptées par les États-Unis, sauf la guerre de juillet qui a été décidée par les Américains …la question n’était certes pas liée aux deux détenus israéliens, comme elle n’est pas aujourd’hui liée aux arbres, comme pourraient certains le croire , …

Durant cette guerre, les enjeux étaient très importants : ils s’attendaient à l’effondrement de la résistance, à la fuite de ses combattants des champs de bataille ;
Mais ils ont trouvé des hommes aussi résignés et fiers que les montagnes inébranlables du Liban et ils seront toujours ainsi…
Ils s’attendaient à ce que l’armée libanaise soit démantelée, en pilonnant ses positions et ses casernes, mais ils ont trouvé qu’elle est réellement à la hauteur de ses principes jurées : honneur, sacrifice et fidélité, et notre armée restera toujours ainsi..
Ils s’attendaient à ce que ce million de déplacés, du sud, de la Banlieue, de la Békaa, et des autres régions libanaises, ils s’attendaient à ce qu’ils s’insurgent, à ce qu’ils crient, à ce qu’ils contestent, à ce qu’ils descendent dans les rues, et imposent à la résistance de se résigner aux conditions de l’ennemi,..
Mais ils ont trouvé des gens des plus honorables, des plus généreux et des plus bons…
Ils s’attendaient à ce que les Libanais des autres communautés se démarquent de la résistance et renoncent à soutenir les gens de la résistance, et leurs déplacés…
Mais toutes les églises et mosquées leur ont été ouvertes, toutes les maisons et les cœurs aussi ; le Liban étaient à l’exemple de Jésus et de Mohammad ( s).

Ils s’attendaient à un effondrement de la volonté politique mais il y avait au Liban et il y aura toujours de grands hommes qui n’ont cessé d’avoir foi en la résistance et de la soutenir avec sincérité, et ont vaincu avec la résistance.

Nous avons tous persisté et avons tous gagné cette guerre…
Je vous le dis aujourd’hui : nous avons imposé au monde entier notre volonté..
Je vais poursuivre l’histoire de la délégation arabe ; le responsable m’a poursuivi que 13 jours après les propos de Bolton lequel leur avait dit « pourquoi vous perdez votre temps, la guerre ne sera stoppée que si la résistance est écrasée ou si elle capitule », donc 13 jours après, la situation changeait au Sud- Liban : les missiles et les roquettes continuaient à s’écraser en Palestine occupée, les chars qui étaient entrés à Wadi Hjeir et à Aynatha ont été confrontés à une résistance farouche et étaient détruits par dizaines, (( si vous voulez savoir à quel point les israéliens ont une petite tête, imaginez qu’ils ont mené une grosse bataille à Bint Jbeil pour la simple raison de se venger d’un homme libanais a lancé un certain 25 mai 2000 qu’Israël est plus dépourvu qu’une toile d’araignée ( phrase lancée par Sayed Nasrallah au lendemain du retrait israélien du Sud-Liban en l’an 2000, ndlr). Ils voulaient de cette bataille que l’un des leurs vienne dire au même endroit qu’Israël est plus fort que du plomb..
Maudits soient-ils, ils resteront plus dépourvus qu’une toile d’araignée

Le responsable m’a poursuivi qu’alors que les évolutions sur le terrain étaient escortées par les pourparlers entre les différents états aux Nations unies, un jour le représentant israélien est venu voir la délégation arabe et leur a dit qu’ils allaient prendre la décision de stopper la guerre ; le responsable ( en question) a cru qu’il plaisantait avec eux, parce que durant les derniers jours, ils ( les Israéliens) n’ont cessé de vouloir imposer leurs conditions, exigeant entre autre d’envoyer des forces multinationales, puis par la suite ils ont fini par se contenter de la Finul mais se refusaient à accepter d’arrêter la guerre avant que ne soient dépêchés les 15 mille soldats supplémentaires. Alors il (le responsable arabe qui se confiait à Sayed Nasrallah) lui a rappelé que les 15 milles soldats ne sont pas encore arrivés, c’est alors que le représentant israélien lui a alors répondu que les deux mille présents actuellement étaient suffisants et que les 15 miles pouvaient venir ultérieurement. Et assurant que la décision de stopper la guerre allait être prise.
Ce responsable m’a rapporté que lorsque la délégation arabe s’est rendue à la séance organisée pour les pourparlers, John Bolton l’y attendait spécialement et l’a pris de côté pour lui dire qu’il s’attendait à ses bons offices, parce qu’au cours de la nuit ils allaient prendre la décision de stopper la guerre. Et lorsque le responsable lui a rappelé que le Hezbollah n’a pas été écrasé et n’a pas non plus capitulé, Bolton lui a dit : « nos amis Israéliens nous ont informés qu’ils sont incapables de poursuivre la guerre, et le fait de poursuivre la guerre allait tourner en une catastrophe pour Israël ».
Ce responsable arabe m’a dit une phrase pour laquelle je le remercie profondément. Il m’a dit « Sayed que personne dans ce monde ne se hasarde à venir vous dire qu’il a stoppé la guerre pour vous ; le monde entier voulait que cette guerre se poursuive jusqu’à ce que vous soyez écrasés ; c’est vous qui avez imposé au monde entier de stopper cette guerre, et personne d’autre ».
Aujourd’hui je voudrais ajouter quelque chose de nouveau par rapport à ce que j’avais dit le 25 mai 2000 : bien entendu il y a des gens qui nous ont aidés et nous ont soutenus, en Syrie, en Iran et partout dans le monde où nous avons des amis, que Dieu les bénisse ; mais que personne ne vienne nous dire qu’il nous a restitué notre terre occupée ou nos détenus dans les prisons ; nous les avons restitués sans avoir de devoir à l’égard de personne. Sauf à Dieu à qui nous lui devons tout.
Grâce à notre peuple, à nos martyrs, à notre armée
Grâce à notre solidarité et notre coopération ensemble
Grâces aux sacrifices, il en a été ainsi des résultats de la guerre.
Aujourd’hui, en commémorant la victoire de 2006, je voulais, en se référant à ces nouvelles réalités, vous dire que lorsque le monde entier s’était tourné contre vous, c’est vous qui avez imposé à Israël de stopper la guerre, pour qu’elle ne tourne pas en une catastrophe contre lui.
C’est pourquoi, nous qui avons mis au point une équation dissuasive réelle qui peut défendre le pays, et protéger notre cause, il est de notre droit d’être inquiets, mais sachez que n’entrevois pas de guerre prochaine.. Quoique la probabilité soit toujours plausible, parce que cela fait partie de la nature agressive d’Israël.
Oui il y a de quoi s’inquiéter. Surtout lorsqu’il y a quelque chose qui se trame derrières les coulisses, et dans les chambres noires, contre la Palestine, contre la cause palestinienne, contre le peuple palestinien, et contre la résistance palestinienne ; oui les experts ont bien raison de s’inquiéter. Mais pas jusqu’au point de croire que la guerre est sur le point d’éclater, ce n’est pas encore visible, ceci nécessite beaucoup de réflexion et de débat.
En tout cas, l’ennemi, lorsqu’il voudra déclencher une guerre, il n’aura pas besoin de prétextes, car sa nature est agressive, ses convoitises sont toujours d’actualité …
Il n’a pas besoin de l’alibi des détenus, ni de celui des arbres ou autres.
Il lui suffira d’envoyer ses gens pour pilonner le nord de la Palestine occupée, ou pour ouvrir le feu contre un ambassadeur à Londres tant à le garder vivant (en allusion à la tentative d’assassinat contre l’ambassadeur israélien à Londres en 1982, et qui a servi de prétextes pour qu’Israël déclenche la guerre de 1982 contre le Liban, ndlr). Israël n’a jamais eu besoin de prétextes pour faire la guerre..
Notre responsabilité en tant que Libanais, est de défendre notre patrie, notre peuple, notre dignité et notre honneur, et d’être toujours prêts, prudents et sur le qui vive. Car ce sont seulement les peuples qui défendent la patrie ! Et non le Conseil de sécurité, ni les résolutions internationales, ni les traités internationaux…
Imaginez ce que les israéliens viennent de faire maintenant, comme le décrit si bien le proverbe arabe qui dit : « il m’a frappé et a pleuré, et m’a précédé pour se plaindre ». Ils ont imputé au Liban ce qui s’est passé, et ont porté plainte contre le Liban au Conseil de sécurité ; il est for possible que le Conseil de sécurité en vienne à condamner le Liban, et c’est ce que nous devons prévoir ; car le fait de condamner Israël est impossible. Malgré tous les massacres qu’il a commis, il n’a jamais été condamné, allez vous vous attendre à ce qu’il le soit pour l’incident d’Adayysé et l’agression contre l’armée ??

Depuis la guerre de juillet, nous avons élaboré de nouvelles équations de guerre, dans le but de défendre le pays ; durant les discours précédents, et sans vouloir « faire de la frime », j’ai présenté quelques unes de ces équations dans le but de protéger le pays, parce que cela fait patrie de nos responsabilités.
L’importance de ces équations est qu’elles sont fondées sur des réalités, les Israéliens savent très bien que mes propos sont vrais, non parce qu’ils croient que je suis sincère, quoiqu’ils le croient réellement, mais parce qu’ils ont des données grâce à leurs agents, parce que ce sujet est technique ; pour des raisons diverses, il peuvent se faire une idée de ce qui se passe, mais sans toutefois connaître les détails, car c’est difficile pour eux.
Les agents leur offrent beaucoup de services, mais durant la guerre de juillet ils ont commis beaucoup d’erreurs liées aux fausses informations qui étaient mises à leur disposition..
Dans l’un des discours, nous leur avons dit que s’ils viennent chez nous pour nous combattre, nous allons les combattre, puis nous avons parlé du front intérieur israélien, une autre fois nous avons évoqué les missiles, et une autre l’éventualité de frapper leur force maritime.
Nous avons donc évoqué les équations terrestre, balistique et maritime.. Que reste-t-il ?
L’aérienne ! Non dans ce domaine, nous ne pouvons présenter notre équation, nous préférons dans ce sujet aérien en recourir à l’ambigüité constructive. Il faut laisser l’israélien perdu, et il peut croire ce qu’il veut, il peut croire que nous avons une force anti aérienne, s’il le veut, il peut croire le contraire s’il le veut.
Il est des choses qu’il faut révéler pour protéger le pays, et d’autres qu’il ne faut pas évoquer, soient elles vraies au fausses. Il est des choses si elles sont révélées menacent la sécurité du pays, si elles existent vraiment, je ne cesserai de le répéter.

Pour terminer, ce soir, je voudrais que vous adressiez vous et non moi un message à l’ennemi israélien
Car dernièrement, nous avons remarqué que l’ennemi israélien tente de harceler le public de la résistance en particulier, organisant une guerre psychologique, qui veut ébranler la volonté des gens. Il riposte à nos tentatives contre son front intérieur, auquel nous sommes parvenus à semer une véritable inquiétude que le gouvernement de l’ennemi ne peut prendre à la légère s’il veut déclencher les hostilités. C’est pour cela qu’il riposte contre notre front intérieur.
Il voudrait vous faire peur, semer la panique parmi vous, en déclarant qu’il y a des cibles civiles qui seront frappées lors de la prochaine guerre, sous prétexte qu’il y a des missiles cachés parmi ces cibles civiles, ce qui est absolument faux…
D’ailleurs le fait de frapper les cibles civiles a toujours fait partie de la stratégie militaire de l’ennemi israélien : il en a été ainsi lorsqu’il a bombardé le bloc d’immeubles de l’Imam Hassan du massacre qu’il a perpétré contre un immeuble à Chiah, des masscres à Nabi Chit, à Eïn Nahri, à Qana et Srifa.. et le massacre de Qaa où des dizaines d’ouvriers syriens et palestiniens ont péri …dans tous ces endroits, bombardés en 2006, il n’y a jamais eu d’armes … il n’a pas besoin de prétexte pour bombarder les civils ; cela fait partie de sa politique, pour faire pression sur la volonté des résistants et de ceux qui les soutiennent…
Cette nuit, je voudrais vous poser une question, à laquelle vous devez répondre pour donner votre équation. Après la guerre de juillet, l’Israélien a cru que vous étiez fatigués de la résistance et aviez renoncé à elle.
Peut-on être fatigué de ce qui nous préserve notre dignité et garde nos têtes hautes ?? C’est ce qu’il suppose.

La réponse devrait venir du public de la résistance, et du peuple de la résistance, celui qui, le 14 aout 2006, était résigné à regagner ses quartiers, dans la Banlieue-sud, à prendre le chemin de ses villages et ses localités à la Bekaa et au sud du Liban, malgré les millions de bombes à fragmentations qui y ont été disséminées.
Ce public qui n’a pas peur de la mort, ni des bombardements, ni de la traîtrise israélienne..
Je vous demande après tous ces sacrifices, vouliez vous renoncer à votre résistance ?

Notre message à cet ennemi, est que ce peuple qui est le plus honorable et qui a offert sur cette voie ses martyrs les plus honorables, n’abandonnera jamais la voie de la résistance !

(FIN)


pour visionner l'intervention du Sayed, se reporter à ce lien

http://media.almanar.com.lb/video/Nasrallah/sayed%20hasan%203-8-2010.wmv

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