02 août 2010

Vous remarquerez que – fidèle à l’impunité habituelle dont bénéficie Israël dans la presse occidentale – le journaliste ne s’indigne nullement du fait qu’un agent de police d’un état se disant démocratique puisse inciter un militant extrémiste à commettre un attentat terroriste… tant que cela vise les Arabes, c’est « normal ». Imaginez maintenant que ce soit un agent de la police palestinienne qui ait eu une conversation similaire avec un militant palestinien… qu’est ce qu’on aurait pas entendu ! Tout le monde aurait crié au terrorisme d’Etat !!!!

Laurent Zecchini en est déjà à souhaiter qu’on « oublie » les méthodes des services secrets israéliens. « Oublier » des meurtres ? Il n’a pas froid aux yeux, le correspondant du « Monde »…. La propagande israélienne fonctionne à plein régime…

L’extrémiste manipulé avait piégé le Shin Beth israélien
[Laurent Zecchini - Le Monde 20/07/2010]
Pour le moment, c’est un match d’accusations réciproques. La police et le Shin Beth (service de sécurité intérieure) nourrissent de forts soupçons contre Haïm Pearlman, extrémiste de droite notoire, auteur présumé d’au moins quatre meurtres de Palestiniens en 1998. L’intéressé est sous les verrous, mais ses amis, membres de la mouvance anti-arabe de feu Meir Kahane, le rabbin juif extrémiste assassiné à New York en 1990, ne restent pas inactifs.Ils ont fourni à la presse israélienne, qui les a publiés le 16 juillet, les enregistrements de conversations entre le suspect et « Dada », pseudonyme d’un agent du Shin Beth agissant en tant qu’officier traitant du premier. S’ils sont authentiques, lesdits enregistrements jettent une lumière crue sur les méthodes du Shin Beth.

Soupçons réciproques

Haïm Pearlman avait été approché en 2002. Il n’était alors nullement question de meurtres de Palestiniens : le Shin Beth faisait son travail d’infiltration des milieux juifs d’extrême droite. Haïm Pearlman avait besoin d’argent, et le service de renseignement lui a fourni de petites sommes. Les relations s’estomperont, puis reprendront avec l’entrée en scène de « Dada ».

Les conversations entre les deux hommes vont alors se multiplier, au fil desquelles les soupçons réciproques du militant d’extrême droite et de son officier traitant, grandissent. Le premier se dit que le Shin Beth lui a remis le grappin dessus, et le second que sa « cible » pourrait ne pas être étrangère aux meurtres des Palestiniens. Haïm Pearlman décide d’enregistrer ses conversations.

Etonnant dialogue que ce jeu de rôles où celui que la presse israélienne appelle le « terroriste d’extrême droite » se drape dans les habits d’un militant non violent, face aux provocations calculées de son « agent ». Balayant les vertueuses « distributions de tracts » et autres « dissémination d’idées » professées par Haïm, « Dada » explique que pour frapper l’opinion publique, il faut « quelque chose d’extrême ».

Et d’énumérer une succession d’actes violents, anti-arabes, jusqu’à « envoyer Raëd Salah [chef du Mouvement islamique israélien, bête noire du Shin Beth] dans l’autre monde ». « S’il meurt, quelque chose d’extrême se déroulera dans les territoires [palestiniens] », explique « Dada », avant de donner le mode d’emploi : « Ecoute, c’est pas si difficile que ça : il arrive, sa voiture passe et tu ouvres le feu. Il y a des chances que le chauffeur soit tué si tu «arroses» comme il faut. »

La publication des enregistrements supposés a provoqué deux types de réactions : les unes outrées par le procédé imputé au Shin Beth ; les autres compréhensives face au double jeu de son agent. « Il s’agissait de tester les limites de Pearlman », justifient les « sources » du quotidien populaire Maariv. Il n’empêche : plus vite la justice obtiendra les aveux de Haïm Pearlman pour les meurtres qui lui sont imputés, plus vite certaines méthodes du Shin Beth pourront être oubliées.

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