Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
Aispp.free@gmail.com
43 rue Eldjazira, Tunis
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Tunis, le 4 novembre 2010
Communiqué
...Non à la torture, non aux traitements inhumains des prisonniers politiques
L’association a appris que Monsieur Mohammed Ben Houssine Ben Abdelkader Bakhti, prisonnier politique, condamné sur les fondements de la loi antiterroriste dans l’affaire n°42581 à douze ans d’emprisonnement et détenteur d’une carte d’handicapé (n°1521/215752), un jeune homme quasiment aveugle, actuellement à la prison de Messaadine, est soumis à la torture supervisée par le lieutenant « Abderrrahmane » depuis le début du mois d’août jusqu’à présent. Sa famille affirme que son état est grave et craint pour sa santé et sa vie. Au terme d’un mois durant lequel les visites ont été interdites, soit tout le mois de Ramadhan, sa mère a été surprise durant la visite qu’elle lui a rendue mercredi 11 octobre 2010 de constater une blessure grande et profonde à la tête, des lésions sur ses membres. Lorsqu’il a voulu parler de la torture et des agressions qu’il a endurées, la visite a été interrompue. Lorsqu’elle a voulu se plaindre à l’administration, le directeur, Imed Ajmi, a prétendu qu’il s’était agressé lui-même.
Lors de la visite suivante le 18 octobre 2010, monsieur Mohammed Bakhti a affirmé que le lieutenant Abderrahmane l’avait conduit dans une cellule du pavillon d’arrestation où se trouvent des prisonniers mineurs et a ordonné à ces derniers de l’agresser (coups et insultes) et il a excité les prisonniers de cette cellule qui l’ont roué de coups sous la supervision des agents et en présence du lieutenant, ces derniers l’accablant de coups de matraques et de pieds.
Le calvaire de monsieur Mohammed Bakhti ne s’est pas arrêté là. Mercredi 25 octobre, la visite a été interdite dès qu’il a voulu parler des violences, de ses lunettes brisées, de sa détention au cachot pendant 28 jours, qu’il voyait ses parents les pieds enchaînés et qu’il souffrait de douleurs intenses et qu’il était enflé. Le directeur de la prison, Imed Ajmi, lui a promis qu’il ne sortirait de la prison qu’handicapé. Lorsque sa mère a demandé des explications, le directeur de la prison a de nouveau allégué qu’il s’était agressé lui-même. Ses parents ont voulu déposer plainte et poursuivre les agresseurs chez le procureur de la République de Sousse, mais il a refusé de recevoir la plainte. Son père a présenté deux requêtes au directeur général des prisons et de la rééducation pour lesquelles on lui a remis des reçus (N°06552 et 06553) sans que n’ait pour autant changé dans la situation de leur fils jusqu'à maintenant.
[…]
Le Président de l’Association
Samir Dilou
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