Amnesty International a appelé Israël à libérer ou à juger de manière impartiale tous les Palestiniens emprisonnés sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux dans le cadre de la procédure dite de "détention administrative" qui permet de maintenir derrière les barreaux des suspects sans jugement pendant des périodes de six mois renouvelables.
"Libérez tous les prisonniers administratifs à moins qu'ils ne soient rapidement inculpés de délits reconnaissables au niveau international et jugés en accord avec les critères internationaux d'un procès équitable", écrit l'ONG dans un rapport sur ce sujet rendu public mardi.
"Mettez fin à la pratique de la détention administrative", lance Amnesty, qui ajoute qu'au moins 308 Palestiniens, notamment 24 membres du Conseil législatif palestinien, des militants des droits de l'homme et des journalistes, étaient emprisonnés fin avril en application de cette disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine (avant 1948).
Celle-ci autorise l'incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment. Elle permet notamment à Israël de ne pas divulguer le dossier des suspects afin de protéger son réseau d'informateurs palestiniens.
Amnesty recommande en particulier dans son rapport qu'Israël renonce à recourir au transfert forcé de Palestiniens de la Cisjordanie vers la Bande de Gaza et que les autorités israéliennes "protègent" l'ensemble des détenus de "toutes les formes de tortures et d'autres mauvais traitements".
Thaër Halahla, 34 ans, un prisonnier palestinien qui avait observé une grève de la faim de 76 jours pour protester contre sa détention administrative depuis juin 2010, a été libéré mardi soir, a-t-on appris auprès de ses proches.
Un mouvement collectif de grève de la faim, entamé le 17 avril, avait été suivi par plus de 1.500 détenus palestiniens d'Israël (dont plus de 300 en détention administrative).
Les prisonniers réclamaient l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention administrative.
Ils avaient interrompu leur grève de la faim après avoir signé un accord sous médiation égyptienne avec l'administration pénitentiaire israélienne.
Israël avait accédé aux trois principales revendications des prisonniers : levée de la détention illimitée sans jugement, de l'isolement carcéral et autorisation des visites pour les prisonniers originaires de Gaza, en échange d'un engagement signé à "s'abstenir de tout acte de terrorisme" ainsi que de toute nouvelle grève de la faim.
Le Point
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