04 juin 2012

quand Dire c'est résister (part 1 et 2)

Quand Dire… C’est Résister (partie 1)
Nada Ahmad

Une résistance a remporté la victoire d'une Nation, a semé l'honneur partout, et a infligé à un ennemi usurpateur une défaite sans précédent. Un leader sincère a annoncé le début de l'ère des victoires et la fin de l'ère des défaites, cru par ses ennemis aussi bien que par ses amis. La résistance au Liban a offert du sang, résisté par l'arme et par le mot, réalisant un exploit intégral et parfait, et réussissant à se frayer une place dans le monde militaire, médiatique, social et culturel d'aujourd'hui.

La création d'une branche médiatique de la résistance islamique au Liban n'a pas été planifiée à l'avance. Ce mouvement modeste mené par un groupe de jeunes libanais, révoltés contre les forces occupantes de leur terre, était premièrement limité à l'exécution des opérations martyres. A la grande surprise de tout le monde et suite à ces opérations, les forces israéliennes ont encouru de graves pertes matérielles et humaines. Ces dernières ont tenté de camoufler leurs défaites par tous les moyens disponibles.

La chaîne radiophonique Al-Nour :

Selon le directeur du département des médias électroniques au Hezbollah Hussein Rahhal, le premier média relevant de la résistance était la chaîne radiophonique Al-Nour, qui a été fondée principalement pour :
1- Etre le porte-parole de la résistance qui revendiquait sa responsabilité des opérations parmi les multiples forces armées présentes sur la scène libanaise.
2- Annoncer les exploits de la résistance à son public et à ses partisans, afin de démontrer son utilité.
3- Dévoiler les pertes, les dégâts et les défaites subies par l'ennemi sioniste grâce aux résistants.

La chaîne télévisée Al-Manar

Après la chaîne radiophonique Al-Nour, la chaîne télévisée Al-Manar a été créée en 1991, et fut le premier porte-parole audiovisuel du Hezbollah. Elle diffusait les discours exclusifs du secrétaire général Sayed Hassan Nassrallah, les images des opérations armées contre les positions  militaires israéliennes menées par les combattants du Hezbollah sur les territoires libanais occupés avant la libération le 25 mai 2000, les chants patriotiques du Hezbollah, les testaments des martyrs, ainsi que d'autres programmes médiatiques habituels, comme le journal télévisé, les talk-shows, et les émissions culturelles. Son pilier était le journalisme militaire pratiqué par les combattants sur le terrain, comme une partie intégrante de la guerre à ce temps-là.


Le journalisme militaire : Médiatique mais Confidentiel !

M. Rahhal insiste sur la délicatesse du mélange journalistique militaire.  Il faut montrer les exploits de la résistance sans porter atteinte à la confidentialité de son travail, sans divulguer ses secrets ou dévoiler sa structure. "Le journaliste militaire doit coordonner en permanence avec la direction militaire, qui évalue la situation et juge s'il faut publier quelques affaires ou non", précise-t-il. M. Rahhal.

Art, langues et Technologie :

Selon M. Rahhal, les circonstances de la bataille exigent parfois d’attirer l'opinion publique étrangère, d’où le besoin aux médias qui s'expriment en langues étrangères. Après l'entente d'avril en 1996, la résistance au Liban est devenue connue sur l’échelle internationale. "Nous sommes obligés de se défendre et de montrer notre image réelle, car l'ennemi ne cesse de déformer cette image. Nous avons recours aux langues étrangères et au progrès technique pour savoir ce que les autres disent de nous et pour pouvoir y répondre", déclare-t-il. Les sites en ligne de la chaîne télévisée Al-Manar
www.almanar.com.lb s'expriment en plusieurs langues : l'arabe, le français, l'anglais et l'espagnol, ainsi que les sites en ligne officiels du Hezbollah, www.moqawama.org, et le site du journal officiel www.alintiqad.com, qui jouent le rôle de porte-paroles. L'élargissement de la société de la résistance a exigé la présence d'autres mécanismes pour communiquer avec cette société : les chants, le théâtre, les films, ou même les dessins animés et les caricatures, explique M. Rahhal.

L'art est une langue humaine. On peut parvenir à un terrain commun avec l'autre sans entrer en dialogue idéologique public avec lui. Le dialogue humain direct est très touchant. Il peut attirer l'attention de l'autre qui ne soutient pas nécessairement la résistance, mais qui peut y détecter le côté humain commun d'une manière touchante et facile.

Par l'intermédiaire de l'art, on relate des histoires où le héros est un enfant, un père ou une mère, qui sont allés au-delà de leurs limites. Ainsi, l'art et la littérature sont utilisés pour pérenniser les concepts de la bravoure et du sacrifice dans la mémoire collective des générations. Il insiste qu'il est impossible de trouver un peuple qui combat un ennemi usurpateur et puissant, et dont la culture de la résistance n'occupe pas une place primordiale dans la conscience collective. "La culture de la résistance est la mer où baigne la résistance, le miroir de ses valeurs", martèle-t-il.


  

Quand Dire… C’est Résister (partie 2)

Nada Ahamad

Influence du média de la résistance
Sur l'ennemi :

Le directeur général du centre de recherches et de consultations "Isticharia" et l'expert en affaires stratégiques Imad Rezek affirme que ce type de média a une très grande influence sur l'ennemi, sur le plan psychologique et militaire. Selon lui, une scène vidéo de 30 secondes d'opération sur le terrain a plus d'effet qu'une heure de discours ou d'entretien. "Sa puissance réside dans l'effet du Réel du journalisme militaire", annonce-t-il.

L'effet du réel :

Le journalisme militaire est spontané. Pas de studio ni de décor. Le décor est le terrain, la nature, le site militaire pris d'assaut par les résistants. Celui qui filme n'est pas un journaliste, ni un présentateur. C'est un combattant réel et son costume est la tenue militaire. L'ennemi sioniste sait très bien distinguer entre le réel et l'artificiel. Ainsi, il se rend compte de sa faiblesse militaire, la faiblesse de l'artificiel. Parce qu’ "Israël est une entité artificielle", signale M. Rezek. Le journalisme militaire "chez eux" n'est qu'une chaîne qui diffuse des chants patriotiques en permanence. "La notion du brave combattant, qui porte son arme, lutte, aide son collègue, sacrifie, et filme en même temps, leur est étrangère. A un certain point, ils n'arrivent même pas à comprendre ce degré de dévouement", analyse-t-il.
                                                            

Sur les partisans de la résistance :

La diffusion des vidéos sur les opérations militaires israéliennes ont un effet direct sur le public aussi. Les soldats israéliens qui prétendent avoir le dernier mot dans le champ de la bataille, sont filmés en train de fuir, les résistants bien entraînés et organisés en train de planter le drapeau de la résistance sur le site. M. Rahul estime que l'image du résistant libanais, attaquant les sites, tuant les ennemis et collectant les butins, redessine l'image du citoyen arabe même. Elle rétablit la confiance de la personne arabe en elle-même, après que la propagande sioniste et la défaite des régimes arabes ont brisé cette image, et ont étouffé l'espoir en toute victoire possible.

La mobilisation :

M. Rezek insiste sur le fait que la mobilisation n'est pas instinctive, mais une mobilisation de la conscience. Elle se focalise sur le trio : le peuple, l'armée et la résistance. Celui qui aime l'armée nationale libanaise ne pas peut dissocier son rôle du rôle de la résistance. "C'est le réservoir de la culture qui a donné naissance à un mouvement anti-israélien sur le plan panarabe", assure-t-il. Aujourd'hui on voit des pays arabes qui refusent de normaliser avec "Israël". C'est l'un des résultats de la sensibilisation de la conscience menée par les médias de la résistance. Les jeunes optent ainsi pour l’enrôlement délibéré dans les rangs du Hezbollah, à cause de l'accumulation du savoir qu'ils absorbent de ces médias, précise-t-il.

L'expert en affaires stratégiques explique que le jeune qui avait 15 ans lors la guerre de juillet, et qui regardait en permanence les discours et les chants patriotiques diffusés par Al-Manar, peut maintenant distinguer entre les allégations de l’ennemi via les médias et les exploits de la résistance. Aujourd'hui, il réalise bien la différence entre une promesse brisée et une promesse tenue.

Selon M. Rahal, la guerre psychologique menée par la résistance au Liban est une guerre défensive et non pas offensive. "Nous ne sommes pas des agresseurs qui ont occupé la terre d'autrui et qui ont tué des civils pacifiques. Nous sommes des résistants présents sur notre terre qui font face à une offensive, bien que nous soyons plus faibles au niveau des capacités", ajoute-t-il.

Quand le Liban était la cible d'une attaque militaire, la résistance laissait les journalistes couvrir tout ce qu'ils veulaient relater en toute liberté, tandis que l'entité sioniste imposait une censure stricte sur les médias. Elle avait un seul but : réfuter les allégations de l'ennemi, et exposer les faits comme ils sont. "L'ennemi veut nous faire paraître comme les vilains qui agressent l'armée la plus morale et la plus civile du monde. Mais ceci va à l'encontre de la vérité", affirme l'expert médiatique.

"Sayed est un média en soi !"

M. Rezek estime que la sincérité du secrétaire général du Hezbollah a eu des répercussions positives sur la branche médiatique de la résistance. Sayed Nassrallah lui a conféré une crédibilité, qui a attiré un grand public, aussi bien libanais qu'international. "Chaque média a besoin d'une matière. La matière essentielle était et serait toujours les discours de Sayed Hassan Nassrallah. Sayed est donc un média en soi !", a-t-il estimé, souriant.




La résistance au Liban à l’adresse de l’ennemi : "Je Suis Présente"

L'expert en affaires stratégiques conclut en affirmant que si la résistance libanaise n'avait pas de son côté les médias qui diffusait son image via la télévision et sur internet, elle n'aurait pas réussi à infliger un coup dur au moral des sionistes qui doutent dorénavant de leurs médias et de la capacité de leur armée.

L’union de tous ces éléments, journalisme électronique, le journal télévisé, les photos, les chants, les vidéos des opérations militaires et les discours du chef de la résistance a constitué un facteur important de la victoire. "La résistance a pu implanter dans la conscience de l'ennemi la notion de Je Suis Présente, grâce à la complémentarité entre le travail médiatique et militaire. Et c'est exactement ce que le secrétaire général du Hezbollah voulait dire quand il a déclaré que "l'ère des victoires est venue, l'ère des défaites est révolue", déduit l'expert Imad Rezek en toute confiance.


Source: moqawama.org
                                                                                      

                                                                    

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