02 juin 2012




Quand Dire… C’est Résister (partie 1)
Nada Ahmad

Une résistance a remporté la victoire d'une Nation, a semé l'honneur partout, et a infligé à un ennemi usurpateur une défaite sans précédent. Un leader sincère a annoncé le début de l'ère des victoires et la fin de l'ère des défaites, cru par ses ennemis aussi bien que par ses amis. La résistance au Liban a offert du sang, résisté par l'arme et par le mot, réalisant un exploit intégral et parfait, et réussissant à se frayer une place dans le monde militaire, médiatique, social et culturel d'aujourd'hui.

La création d'une branche médiatique de la résistance islamique au Liban n'a pas été planifiée à l'avance. Ce mouvement modeste mené par un groupe de jeunes libanais, révoltés contre les forces occupantes de leur terre, était premièrement limité à l'exécution des opérations martyres. A la grande surprise de tout le monde et suite à ces opérations, les forces israéliennes ont encouru de graves pertes matérielles et humaines. Ces dernières ont tenté de camoufler leurs défaites par tous les moyens disponibles.

La chaîne radiophonique Al-Nour :

Selon le directeur du département des médias électroniques au Hezbollah Hussein Rahhal, le premier média relevant de la résistance était la chaîne radiophonique Al-Nour, qui a été fondée principalement pour :
1- Etre le porte-parole de la résistance qui revendiquait sa responsabilité des opérations parmi les multiples forces armées présentes sur la scène libanaise.
2- Annoncer les exploits de la résistance à son public et à ses partisans, afin de démontrer son utilité.
3- Dévoiler les pertes, les dégâts et les défaites subies par l'ennemi sioniste grâce aux résistants.

La chaîne télévisée Al-Manar

Après la chaîne radiophonique Al-Nour, la chaîne télévisée Al-Manar a été créée en 1991, et fut le premier porte-parole audiovisuel du Hezbollah. Elle diffusait les discours exclusifs du secrétaire général Sayed Hassan Nassrallah, les images des opérations armées contre les positions  militaires israéliennes menées par les combattants du Hezbollah sur les territoires libanais occupés avant la libération le 25 mai 2000, les chants patriotiques du Hezbollah, les testaments des martyrs, ainsi que d'autres programmes médiatiques habituels, comme le journal télévisé, les talk-shows, et les émissions culturelles. Son pilier était le journalisme militaire pratiqué par les combattants sur le terrain, comme une partie intégrante de la guerre à ce temps-là.


Le journalisme militaire : Médiatique mais Confidentiel !

M. Rahhal insiste sur la délicatesse du mélange journalistique militaire.  Il faut montrer les exploits de la résistance sans porter atteinte à la confidentialité de son travail, sans divulguer ses secrets ou dévoiler sa structure. "Le journaliste militaire doit coordonner en permanence avec la direction militaire, qui évalue la situation et juge s'il faut publier quelques affaires ou non", précise-t-il. M. Rahhal.

Art, langues et Technologie :

Selon M. Rahhal, les circonstances de la bataille exigent parfois d’attirer l'opinion publique étrangère, d’où le besoin aux médias qui s'expriment en langues étrangères. Après l'entente d'avril en 1996, la résistance au Liban est devenue connue sur l’échelle internationale. "Nous sommes obligés de se défendre et de montrer notre image réelle, car l'ennemi ne cesse de déformer cette image. Nous avons recours aux langues étrangères et au progrès technique pour savoir ce que les autres disent de nous et pour pouvoir y répondre", déclare-t-il. Les sites en ligne de la chaîne télévisée Al-Manar
www.almanar.com.lb s'expriment en plusieurs langues : l'arabe, le français, l'anglais et l'espagnol, ainsi que les sites en ligne officiels du Hezbollah, www.moqawama.org, et le site du journal officiel www.alintiqad.com, qui jouent le rôle de porte-paroles. L'élargissement de la société de la résistance a exigé la présence d'autres mécanismes pour communiquer avec cette société : les chants, le théâtre, les films, ou même les dessins animés et les caricatures, explique M. Rahhal.

L'art est une langue humaine. On peut parvenir à un terrain commun avec l'autre sans entrer en dialogue idéologique public avec lui. Le dialogue humain direct est très touchant. Il peut attirer l'attention de l'autre qui ne soutient pas nécessairement la résistance, mais qui peut y détecter le côté humain commun d'une manière touchante et facile.

Par l'intermédiaire de l'art, on relate des histoires où le héros est un enfant, un père ou une mère, qui sont allés au-delà de leurs limites. Ainsi, l'art et la littérature sont utilisés pour pérenniser les concepts de la bravoure et du sacrifice dans la mémoire collective des générations. Il insiste qu'il est impossible de trouver un peuple qui combat un ennemi usurpateur et puissant, et dont la culture de la résistance n'occupe pas une place primordiale dans la conscience collective. "La culture de la résistance est la mer où baigne la résistance, le miroir de ses valeurs", martèle-t-il.


                                                                                          

                                                                    

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