12 juin 2012

Ces Arabes sionisants qui veulent liquider l’Iran, la Syrie et le Hezbollah

Par Akil Cheikh Hussein

On connaît l’opinion des régimes au pouvoir dans des pays arabes comme l’Arabie Saoudite et le Qatar : ils n’ont de problèmes avec personne à l’exception de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah au Liban. De hauts responsables dans ces deux pays l’expriment d’une manière ou d’une autre. Ceux avec qui ils n’ont pas de problèmes sont à l’évidence l’Occident impérialiste et son protégé l’entité sioniste. Nul besoin de le prouver.

Ces Arabes sionisants qui veulent liquider l’Iran, la Syrie et le Hezbollah

Ils partagent cette opinion avec des mouvances en présence à l’intérieur des révolutions arabes et surtout au niveau de certaines parties des oppositions syriennes. A savoir celles qui portent les armes, qui mènent des opérations terroristes contre le peuple et l’État syriens, qui envoient leurs représentants poser devant les caméras aux côtés et derrière Bernard-Henry Lévy, qui nouent toutes sortes de relations avec les Israéliens, qui sont dorlotés et manipulés par les superpuissances occidentales et qui, entre autres déloyautés, appellent à des interventions militaires étrangères à la libyenne contre la Syrie…

Ils la partagent aussi avec beaucoup d’autres Arabes qui, favorables à l’idée d’en finir avec l’Iran, la Syrie et le Hezbollah, se sentent embarrassés par l’idée de s’engager dans ce nouveau combat et d’oublier ce qui a été durant des décennies l’ennemi déclaré de la Nation arabe et islamique.

Il s’agit de cette entité sioniste qui a spolié la Palestine, qui continue de martyriser le peuple palestinien, qui a gagné la quasi-totalité de ses guerres contre les Arabes et qui a fait ternir ainsi leur image en tant qu’héritiers d’une histoire resplendissante de conquêtes, de victoires et de gloires.

Il est vrai que Qadissiyya et Yarmuk, ces deux premières grandes batailles gagnées il y a quinze siècles, par les Arabes devenus musulmans contre respectivement les deux empires perse et byzantin, illustraient bel et bien ce passé glorieux des Arabes.

Mais depuis, et en dépit de quelques triomphes réalisés à Hittin contre les Croisés et à Ayn Jalut contre les Mongols, triomphes qui rappelaient les anciennes victoires, l’histoire des califats et des sultanats arabo-musulmans était jalonnée de défaites, de drames et de honte.

La raison est bien connue et le Prophète de l’Islam l’avait bien prédit : La khilafat a très tôt cédé la place à la « royauté féroce » (mulk ‘adhûd). Des Omeyyades jusqu’aux Ottomans, au moins treize siècles de l’histoire des États musulmans se résumaient en un seul mot : une khilafat qui -par la force et au prix de rivières de sang écoulé- détrône une autre malgré l’appartenance commune à la même religion et la même confession.

Et depuis la chute, consécutive à sa corruption, de la khilafat d’Istanbul, sous les coups des prétendants hachémites et arabes au khilafat, et au seul profit des colonisateurs britanniques et français, les défaites et les hontes ne font que se multiplier au long et au large du monde arabe.

Sykes-Picot et le démantèlement du monde arabe, la création de l’État sioniste, les défaites arabes et les accords de paix, les invasions de l'Otan applaudies et épaulées par beaucoup d’Arabes, les guerres civiles qui se déroulent dans plusieurs pays arabes et qui menacent tous les autres, et les cartes du Grand Moyen-Orient qu’on trace à Washington, Tel-Aviv, Ankara et certaines capitales arabes.

A tout cela s’ajoute le délabrement social, économique, culturel et moral qui frappe les pays arabes et qui pousse des « citoyens » arabes qui ne trouvent rien à mettre sous la dent à se faire brûler vifs dans les rues ou à vendre leur honneur contre une poignée de dollars.

Toute cette situation n’est pas perçue par cette partie des Arabes qui veulent reconstruire le présent sur le modèle du passé glorieux en liquidant l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Mais heureusement ils disent qu’ils n’ont pas oublié « Israël » : ils comptent le liquider juste après et, certains d’entre eux le disent, poursuivre le jihâd contre les Croisés occidentaux et leurs prolongements en Orient.

Pour justifier leur entreprise, ils investissent dans l’ignorance de l’histoire et de la religion en ressassant des histoires sur un présumé rôle iranien et chiite responsable de la décadence historique des khilafats et sultanats arabo-musulmanes et en accusant l’Iran, la Syrie et le Hezbollah de mystérieuses complicités avec les États-Unis et « Israël ».

Ils oublient que l’Iran fut le plus grands bastion du sunnisme jusqu’au dix-septième siècle et que son passage au chiisme eut lieu à un moment où les Iraniens se soulevaient, au profit de l’Islam, contre les Ottomans, deux siècles avant que les Arabes ne réussissent la même tâche mais au profit de l’Occident et des sionistes.

Ils oublient aussi qu’entre 5 juin 1967 et la victoire de la révolution islamique en Iran en 1979, les Arabes ne faisaient que préparer les conditions de leurs paix et alliances avec « Israël » et ses protecteurs alors que la résistance libanaise dirigée par le Hezbollah et soutenue par la Syrie préparait le terrain à la suite des défaites israéliennes couronnées par la guerre de 2006, défaites qui annoncent la fin imminente de cet État usurpateur.

Mais il parait que c’est la chose qui inquiète le plus cette catégorie d’Arabes dans la mesure où ils savent que la fin d’ « Israël » entrainera inéluctablement la leur. Et c’est la raison pour laquelle ils vendent leur âme au diable et cherchent inutilement à se débarrasser de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah.




Source : French Moqawama

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