24 juin 2012

Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, à propos de la célébration du cinquantenaire : “Les festivités seront à la hauteur de l’événement”

«La célébration du 50e anniversaire du recouvrement de notre indépendance nationale rend nécessaires la jonction de tous les efforts, la mobilisation de toutes les énergies, pour conférer à cet événement grandiose, la signification qui lui sied et l’intérêt qui doit lui être consenti.»

PUBLIE LE : 24-06-2012 | 0:00

 
«La célébration du 50e anniversaire du recouvrement de notre indépendance nationale rend nécessaires la jonction de tous les efforts, la mobilisation de toutes les énergies, pour conférer à cet événement grandiose, la signification qui lui sied et l’intérêt qui doit lui être consenti.»
C’est un message essentiel qu’a voulu transmettre le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Cherif Abbas, dans le cadre de l’émission télévisuelle «Rencontre avec la presse», animée par la journaliste Thouraya Zerfaoui. S’agissant des préparatifs de ces festivités, le ministre des Moudjahidine a indiqué qu’ils sont confiés à une commission nationale, assistée de commissions de wilaya. A cet effet, un document-programme de 200 pages a été dressé et sera publié  incessamment. Il renferme toute la panoplie des festivités (conférences nationales et internationales, éditions et traductions de livres et autres  publications sur l’histoire du Mouvement national et la lutte de libération, produits audiovisuels, soirées artistiques, épopée historique et artistique… ). C’est un programme qui prend en charge l’aspect historique  et le second volet concerne les réalisations concrétisées par notre par notre pays depuis son accession à la souveraineté nationale. «Ce document sera mis à la disposition des médias», déclare le ministre.

Une attention concrète pour le secteur de l’audiovisuel
Ce programme accordera un intérêt palpable au secteur de l’audiovisuel. A ce titre, des films longs métrages et des documentaires sont réalisés ou en voie de l’être, souligne M. Mohamed Cherif Abbas. Ce sont 100 documentaires et des films sur les symboles de notre lutte de libération nationale, comme Mostefa Ben Boulaïd, le colonel Amirouche, Krim Belkacem, le colonel Lotfi, Didouche Mourad, Mohamed Larbi  Ben Mhidi, Zighoud Youcef… Des étapes historiques amplement emblématiques sont traitées également dans le sillage de cette production audiovisuelle, fait remarquer le ministre,  comme les négociations entre le Front de libération nationale et les émissaires français, le Congrès de la Soummam… L’audiovisuel a mis en valeur des potentialités juvéniles prometteuses qui vont impulser une nouvelle dynamique dans ce secteur. L’occasion est offerte au ministre pour lever un certain malentendu. Il n’y a pas de décision politique préméditée,  tendant à retarder le traitement de notre mouvement national sous l’angle de la production filmographique et documentaire. Ce fut le cas durant les années 1960-70, mais la situation a complètement changé. En témoignent les conférences et autre colloques et rencontres organisés depuis les trois dernières décennies, et dont les travaux sont consignés dans des documents portés à la connaissance du public. Il y a   des livres et des mémoires rédigés par les acteurs de cette lutte de libération qui sont édités. M. Mohamed Cherif Abbas évoque la contribution  du Centre national des études sur le Mouvement national et la Révolution de Novembre 1954, placé sous la tutelle du ministère des Moudjahidine. Cette structure rassemble 72 cellules de recherche qui œuvrent dans le champ de la recherche historique et dont les travaux sont portés à la connaissance de nos concitoyens. Toutefois, le ministre ne s’exonère pas de dire à ses interlocuteurs, que l’histoire n’est pas l’apanage d’un  seul secteur, mais il y a une pléthore d’écrivains, de chercheurs et autres historiens qui sont concernés par la question de l’écriture de notre histoire. La Constitution impose, d’ailleurs, l’enseignement de cette histoire à nos élèves scolarisés.

Un intérêt accru pour l’édition et la traduction d’ouvrages
 La  célébration de ce 50e anniversaire offrira l’occasion idoine de procéder à une œuvre substantielle d’édition et de réédition de quelque 500 livres d’histoire, ainsi que la concrétisation d’un travail conséquent de traduction de documents liés aux questions d’ordre historique. Cette tâche est d’autant nécessaire qu’outre-Méditerranée, il y a des manifestations qui sont organisées dans ce cadre, mais qui n’en sont pas moins dénuées d’arrière-pensées. Dans la mesure où elles tentent d’accréditer des thèses erronées sur la prétendue mission civilisatrice du colonialisme français en Algérie, observe M. Cherif Abbas. On tente de mettre sur le même pied la victime et son bourreau. Vaine préméditation, car la Révolution a éliminé par les armes le colonialisme qui était à cent lieues de sa prétention à promouvoir la science, la civilisation et l’urbanité sur notre terre. Pour ce qui nous concerne, on va mettre en lumière les sacrifices consentis par notre peuple pour accéder à son indépendance et arracher sa liberté spoliée, car  notre révolution est un événement majeur dans ce XXe siècle. Cela étant, le ministre n’a pas mis sous le boisseau des initiatives encourageantes qui sont orchestrées France, qui  sont marquées du sceau d’une certaine probité.

Chaînes thématiques historiques : oui mais…
Abordant la question de la création éventuelle de chaînes thématiques historiques, le ministre s’est montré quelque peu réservé, car, de son point de vue, il ne s’agit pas de lancer des projets de ce type, encore faut-il en assurer une constance et une régularité dans la programmation d’émissions, de produits divers à l’effet de pourvoir la chaîne TV. Ce qui n’est pas encore évident. L’idée est louable en elle-même, mais il faut lui garantir toutes les conditions de son succès. Le ministre des Moudjahidine a déclaré que le spectacle de l’épopée historique et artistique sera montré au public durant trois nuits à Alger, au Casif, puis ce sera le tour de la ville de Constantine durant trois nuits et à Oran pour la même période. Une représentation de ce spectacle est prévue dans le cadre de la tenue du Festival de Timgad.Le ministre a eu à répondre sur le sujet de la création d’une école nationale d’écriture de l’histoire. C’est un domaine délicat, a-t-il rétorqué, dans la mesure où il y a la question des sources de documentation. Le dossier de la restitution de nos archives transférées en France a été évoqué. A ce propos, le ministre a fait une distinction entre deux types d’archives. Celles qui sont la propriété de ’Algérie, et celles produites depuis la colonisation du pays jusqu’à son indépendance qui lui sont propres et les archives du colonialisme jusqu’à l’indépendance. Il a cité également les archives qu’il a qualifiées de  matérielles, à l’exemple du  canon de Baba Marzouk. M. Mohamed Cherif Abbas a ajouté, concernant la question des archives, que les colonialistes se sont toujours arrogé le droit injustifié de prendre par la force les biens et les patrimoines des pays conquis. Pour ce qui a trait aux fonds archivistiques   conservés dans le Centre des archives nationales, ils sont mi à la disposition des usagers et des chercheurs  spécialisés. «Nous avons entrepris un travail de collecte et de recueil de documents qui constituent les matériaux de base pour l’investigation scientifique. Nos colloques et autres rencontres historiques sont autant de sources de documentation à l’intention du public intéressé.»
Le ministre cite quelques exemples non exhaustifs de thèmes d’études comme  la question du foncier en Algérie, le rôle des zaouïas dans le mouvement national et d’autres sujets de préoccupation scientifiques et historiques. Les résultats de ces colloques et autres rencontres sont imprimés et édités.
En dernier lieu, le ministre a exhorté nos compatriotes à participer en force à cet événement de la plus haute importance qui sera célébré durant toute l’année. Ce sera la fête de l’Algérie.

M. Bouraib
 

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