22 juillet 2010



Communiqué de l'AFPS

Suspendre la coopération avec l’armée israélienne !


Le chef d’état-major d’Israël, Gaby Ashkénazy, effectue depuis lundi 19 juillet, une tournée officielle de cinq jours en Italie et France. Au programme : l’intensification de la coopération entre les forces armées à propos du terrorisme, du combat urbain, la question de l’Iran, etc. À Paris, le chef d’état-major de l’armée israélienne doit rencontrer son homologue, l’amiral Édouard Guyot et le chef de l’état-major particulier de l’Élysée, le général Benoît Puga. Une visite placée sous le signe de la discrétion car, à notre connaissance, aucun point presse n’est organisé par le service d’information du ministère de la défense à l’occasion de ce déplacement…

Une telle rencontre, quelques mois après la publication du rapport Goldstone et quelques semaines après l’assaut israélien meurtrier contre la "Flottille de la liberté", choque les citoyens épris de paix et de droit.

La coopération stratégique qui se développe permet, d’une part, à Israël de renforcer son « système de guerre » contre les Palestiniens, de prétendre le légitimer et, d’autre part, elle aide la France à perfectionner son propre système répressif à l’extérieur comme à l’intérieur du territoire. En effet, comme l’avait révélé récemment un hebdomadaire [1] , des militaires français devraient bientôt aller s’entraîner en Israël aux combats en zone habitée.

Comment est-il possible d’envisager sérieusement une coopération militaire avec les forces armées d’un État occupant ? Faut-il y voir le reflet d’une vision du monde suicidaire qui aurait cours dans les hautes sphères de notre pays reprenant le concept bushien de "guerre des civilisations" ?

Quand on sait que pour les dirigeants d’Israël, le terme de « terrorisme » désigne toute forme de résistance — y compris non-violente — palestinienne, la question se pose sur les enjeux du renforcement de cette coopération militaire et qualifiée de "sécuritaire" avec l’État d’Israël. Ne relève-t-elle pas d’une complicité objective avec tous les actions conduites par Israël au mépris du respect du droit international, comme récemment vis-à-vis de la « flottille de la liberté » ? Ne vient-elle pas en totale contradiction avec la volonté affichée de la France de parvenir à un règlement du conflit israélo-palestinien ?

Un renforcement de la coopération qui, de plus, se fait sans consultation du Parlement ni aucun débat démocratique.

L’AFPS demande la suspension de la coopération militaire et dite "sécuritaire" avec l’État d’Israël tant que ce dernier ne se conformera pas aux résolutions des Nations unies et refusera de s’engager réellement dans la voie d’un véritable règlement du conflit.

[1] le Canard enchaîné , 2 juin 2010


A Paris le 21 juillet 2010
AFPS

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