le 29.07.10
Le limogeage du général McChrystal (à d.) intervient alors que les forces internationales sont engagées dans deux offensives cruciales dans le sud de l'Afghanistan.
DEFENSE - Le mécontentement monte, et deux sénateurs opposés à la guerre plaident pour un retrait immédiat...
De notre correspondant à Los Angeles
Les retombées de la «fuite» sont encore difficiles à mesurer. Les 91.000 documents et mémos internes de l'armée américaine sur la guerre en Afghanistan publiés sur le site WikiLeaks, dimanche dernier, continuent de faire des vagues.
Mercredi, le Pentagone poursuivait son enquête sur le cas de l'analyste Bradley Manning, un soldat de deuxième classe de 22 ans arrêté en mai et soupçonné d'avoir fourni par le passé des documents à WikiLeaks. Selon le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell, le Manning est «bien évidemment un personnage-clé» mais l'agence enquête «sur un spectre plus large», qui couvre la période de 2004 à 2009.
>>Comment fonctionne WikiLeaks? Notre réponse ici
Ces jours-ci, Obama a tenté de minimiser l'importance des documents. Selon lui, ils ne révèlent «rien qu'on ne savait déjà». Surtout, ils datent de décembre 2009, et ne permettent donc pas de tirer des enseignements sur la nouvelle stratégie et les renforts envoyés depuis.
Liens supposés entre le Pakistan et les talibans, bavures de l'armée américaine passées sous silence, existence d'une unité secrète des forces spéciales chargée de liquider les chefs ennemis sans procès, progrès minimes des forces alliées sur le terrain... La situation dépeinte n'est pas flatteuse. Certains évoquent même un situation similaire à celle de la la fuite des Pentagon Papers, en 1971, qui avait contribué à rendre la guerre du Vietnam plus impopulaire.
«Amérique, réveille toi»
Certains en profitent d'ailleurs déjà pour réclamer un retrait immédiat. «Amérique, réveille toi», ont lancé mardi devant le Congrès le démocrate –plutôt très à gauche– Dennis Kucinich et le libertarien Ron Paul.
Ces critiques n'ont toutefois pas empêché la Chambre des représentants de débloquer près de 60 milliards de dollars pour le financement de l'envoi des 30.000 soldats supplémentaires annoncés par Obama en décembre. Camouflet pour le président, le vote est passé avec le soutien de plus de républicains que de démocrates.
Joe Biden, considéré comme un expert sur le dossier, tente de jouer les pompiers. Mercredi, il a confié à USA Today que l'administration Obama devait réaliser un meilleur job pour «mieux vendre et expliquer» la stratégie actuelle aux Américains. Si une majorité soutient toujours la décision du président, 38% estime qu'envoyer des renforts était «une erreur».
Philippe Berrysur 20 minutes.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire