Par Reuters, publié le 22/07/2010 à 20:00, mis à jour le 22/07/2010 à 21:30
Hugo Chavez rompt les relations entre Venezuela et Colombie
Le président Hugo Chavez a rompu jeudi les relations du Venezuela avec la Colombie voisine après la présentation par Bogota, devant l'OEA, de documents censés témoigner de la présence clandestine de 1.500 rebelles colombiens en territoire vénézuélien.
Le président Hugo Chavez a rompu jeudi les relations du Venezuela avec la Colombie voisine après la présentation par Bogota, devant l'OEA, de documents censés témoigner de la présence clandestine de 1.500 rebelles colombiens en territoire vénézuélien. (Reuters/Jorge Silva)
"Nous n'avons d'autre choix, par dignité, que de rompre totalement nos relations avec le pays frère qu'est la Colombie", a annoncé Chavez en direct à la télévision.
Il a présenté les accusations colombiennes comme une "agression" d'inspiration américaine et a fait savoir que les forces du Venezuela étaient placées en état d'"alerte maximum" sur la longue frontière du pays avec la Colombie.
Les relations entre le socialiste Chavez et son homologue conservateur colombien Alvaro Uribe se sont détériorées ces deux dernières années en raison du soutien que le dirigeant vénézuélien est accusé de fournir aux rebelles colombiens.
Avant la rupture annoncée par Chavez, la Colombie avait présenté à l'Organisation des Etats américains (OEA) des photos et des cartes censées montrer des rebelles réfugiés dans de nombreux camps à l'intérieur des frontières vénézuéliennes.
L'ambassadeur de Colombie à l'OEA, Luis Alfonso Hoyos, a accusé le gouvernement de Chavez de tolérer des centaines de guérilleros à qui sont imputés meurtres, enlèvements et trafic de drogue de part et d'autre de la frontière des deux pays.
"Le continent ne peut pas laisser ce cauchemar se propager", a-t-il dit.
Son homologue vénézuélien auprès de l'OEA, Roy Chaderton, a qualifié de "mensonge" la présentation colombienne des faits. "Il n'y a aucun élément de preuve, pas la moindre preuve, ce sont des photos prises je ne sais où", a-t-il déclaré.
BASES ARRIÈRE
La Colombie dit avoir la preuve que des chef militaires des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) se cachent dans la jungle vénézuélienne et organisent des attaques à partir de ces bases arrière.
Le gouvernement de Chavez a parlé d'accusations "pathétiques" qui visaient à entraver l'amélioration des relations bilatérales avant la prise de fonctions du nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, le 7 août.
Hoyos a présenté un ensemble de photos et de vidéos où sont censés apparaître des dirigeants et des combattants des Farc prenant du repos, faisant rôtir de la viande ou jouant du piano dans des camps situés en territoire vénézuélien.
"Les faits des dernières semaines montrent que des risques réels se concrétisent en raison de la présence consolidée, active et croissante de ces groupes terroristes au Venezuela", a dit le représentant colombien.
Les autorités vénézuéliennes, a-t-il poursuivi, "tolèrent la présence de ces groupes (et) ne prennent aucune initiative contre eux". Par moments, les rebelles sont même accompagnés de membres de la garde nationale du Venezuela, a ajouté Hoyos.
Des rebelles ont lancé des attaques transfrontalières en juin et encore en juillet, a précisé Hoyos en montrant des photos de victimes civiles et militaires de ces raids.
Il a présenté des documents photographiques attestant la présence de hauts dirigeants des Farc tels qu'Ivan Marquez et Rodrigo Granda, dans des camps situés à plus de 20 km en territoire vénézuélien. Ces camps avaient pour noms "Ernesto", "Berta" et "camp bolivarien", a-t-il précisé en citant des informations fournies par des déserteurs du mouvement rebelle.
Ces campements font office de "colonies de vacances" où les insurgés "peuvent se détendre, reprendre du poids et préparer des attaques", a dit Hoyos. Il a montré des photos aériennes en indiquant que la Colombie fournirait des documents photographiques détaillés sur les sites en question, dont l'un où seraient formés des artificiers.
Il a déploré que le gouvernement de Chavez ait répondu par des "railleries et des insultes" aux protestations répétées de Bogota au sujet des rebelles réfugiés sur le sol vénézuélien.
La semaine dernière, le président Chavez avait rappelé son ambassadeur à Bogota. Les autorités colombiennes ont répliqué par une mesure similaire mercredi soir.
Avec Hugh Bronstein et Javier Mozzo Pena à Bogota; Pierre Sérisier, Eric Faye et Philippe Bas-Rabérin pour le service français
Source : L'EXPRESS.fr
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-venezuela-le-president-hugo-chavez-a-crompu-les-relations-entre-son-pays-et-la-colombie-54324874.html
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