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23/12/2010
L'armée israélienne a émis un ordre de bannissement contre un Palestinien de Jérusalem-Est soupçonné d'avoir organisé des manifestations contre la colonisation juive dans son quartier, a-t-on appris jeudi auprès de l'Association israélienne des droits civiques et de l'armée.
Adnane Jith, 34 ans, habitant du quartier palestinien de Silwan à Jérusalem-Est annexée après son occupation en juin 1967, a été informé fin novembre d'un ordre de bannissement de la Ville sainte pour une période de quatre mois, émis par le commandement militaire.
Il a présenté un recours auprès du commandement militaire de la Défense passive (bien Défense passive, chargé de Jérusalem), qui doit trancher avant la mise à exécution de cet ordre.
Un porte-parole de l'armée a précisé à l'AFP que le bannissement avait été décrété "compte tenu de renseignements à caractère sécuritaire liant Adnane Jith à des activités portant atteinte à la paix publique" dans la ville.
Le bannissement est une mesure administrative très rarement appliquée, qui relève, tout comme la détention administrative, de la législation d'urgence du mandat britannique en Palestine (1920-48), datant de 1945, qui n'a jamais été abrogée.
A l'époque, elle avait été surtout utilisée contre les groupes clandestins juifs en lutte contre les Britanniques.
L'Association israélienne des droits civiques (ACRI) a dénoncé le recours à cette procédure d'exception qui permet de bannir un individu sans jugement.
"Les autorités disposent de tout un arsenal de lois pour poursuivre quiconque est accusé de porter atteinte à l'ordre public ou d'autres actions illégales", a expliqué à l'AFP la porte-parole d'ACRI, Ronit Sela.
"En refusant la procédure normale, elles-mêmes contournent la loi", a accusé Mme Sela.
Selon le quotidien de gauche israélien Haaretz, Adnane Jith a été interpellé à de multiples reprises ces derniers mois par la police qui l'accuse d'inciter des jeunes du quartier à attaquer des colons à coups de pierres, ce qu'il nie. Aucun acte d'accusation n'a été lancé contre lui.
La situation est tendue à Silwan en raison de la cohabitation des Palestiniens avec des colons juifs installés dans quelques maisons entourées par un dispositif sécuritaire jugé étouffant par la population palestinienne.
Elle s'est dégradée depuis le printemps dernier, lorsque la municipalité israélienne de Jérusalem a dévoilé un projet de parc à thème biblique.
Ce projet prévoit la destruction de 22 maisons palestiniennes dans ce quartier arabe adossé au rempart de la Vieille ville.
source : Manar
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