Liberté d’expression guillotinée : France-Mary Guye s’excuse pour ses écrits.
lundi 12 juillet 2010
G. Houbballah - Al-Manar
En effet, France-Mary Guye, a exprimé son admiration pour le Grand Ayatollah. Une admiration qu’elle a récoltée au cours de ses fréquentes visites à son éminence, et avec qui elle avait "l’impression d’être une meilleure personne en le [Fadlallah] quittant", selon ses propres termes.
Or ce genre de témoignages, émanant du cœur et spontanée, a embarrassé la Grande-Bretagne devant son allié israélien, mais surtout a gêné Israël qui a du mal ces temps-ci à redorer son blason à cause de ses erreurs meurtrières, surtout qu’aux yeux d’Israël, celui qui est censé être présenté comme le terrorisme par excellence reçoit des louanges voire le respect des autres et pas de n’importe qui !
Par conséquent, sous l’effet des pressions israéliennes, le ministère des Affaires étrangères britannique a rejeté en bloc les commentaires personnels de son ambassadeur au Liban, exhortant France-Mary Gyue de retirer ce qu’elle a dit et de s’excuser dans un communiqué !!
Or le plus choquant dans cette affaire, c’est que non seulement l’hommage fait par l’ambassadeur britannique à l’Ayatollah Fadlallah était publié sur son propre blog, mais dans son témoignage, France-Mary Gyue n’a évoqué que l’ouverture au dialogue dont son éminence jouissait sans compter ses qualités personnelles, l’aspect politique étant totalement banni !
France-mary Gyue s’est d’ailleurs empressée de déclarer que son texte a vite été supprimé parce qu’il "a crée un état de controverse", voire a créé une certaine confusion dans la politique britannique étrangère, ajoutant : "Je veux qu’il soit clair que je rejette totalement tout acte terroriste, peu importe qui l’a executé et où il s’est produit, le gouvernement britannique condamne les actes terroristes commis par le Hezbollah, et je partage ce point de vue".
Mme Gyue qui est ambassadrice de la GB à Beyrouth depuis 2006 a souligné : "Le monde a besoin de plus d’hommes comme FadlAllah qui sont prêts à aller vers les autres de différentes confessions."
Elle a regretté que ce qu’elle a écrit ait provoqué la colère des gens : "J’ai essayé de donner mon opinion personnelle sur un homme qui a été un sujet controversé, et surtout qui a eu une grande influence dans l’histoire du Liban, et a conseillé de nombreuses personnes qui ont eu besoin de lui."
Et d’ajouter : "Je sais que mes paroles en ont irrité certains, ce n’était pas mon intention ! Je suis navrée qu’une tentative de reconnaître l’importance spirituelle et les vues exprimées (celles de Fadlallah, autrefois considéré comme le mentor du Hezbollah) dans la dernière partie de sa vie ait seulement servi à exacerber plus encore les divisions dans cette partie complexe du monde".
"Lorsque vous lui rendiez visite, vous pouviez être assuré d’un débat réel, d’une discussion respectueuse et vous saviez que vous pouviez le quitter en ayant le sentiment d’être une meilleure personne", expliquait-elle.
Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères britannique a publié une déclaration disant que l’ambassadeur avait fait part de "sa propre opinion", et donc cela "ne reflète pas le point de vue de la diplomatie britannique," d’où l’article a été supprimé de son Blog.
Le communiqué précise : "Nous saluons l’opinion progressiste de Fadlallah sur les femmes et le dialogue entre les religions, mais nous exprimons notre opposition à son soutien à des attaques contre Israël."
De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien Palmor Yigal Gay s’est étoné comment l’ambassadeur britannique au Liban a oublié que : "Fadlallah a été la source d’inspiration pour les preneurs d’otages et les attentats suicides et les militants du Hezbollah.. Mais l’ambassadeur britannique, estime que c’est un homme de paix."
Dans son blog, elle écrit sous le titre : La mort d’un homme agréable, qu’elle a été attristée par la mort de Fadlallah et que le monde "a besoin de plus d’hommes comme lui qui veulent communiquer entre les religions." Elle a ajouté : "Si j’ai été attristée d’apprendre la nouvelle (de sa mort), alors certainement la vie des autres a dû être durement éprouvée. Qu’il repose en paix."
Lire aussi :
Mort de l’ayatollah Mohammad Fadlallah - Alain Gresh - Le Monde diplomatique
10 juillet 2010 - Al-Manar
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