Le vent a tourné
    Gilad Atzmon

     Vendredi 19 février 2010                http://www.gilad.co.uk/writings/the-tide-has-changed-gilad-atzmon.html Londres est      « en colère » après l’utilisation de papiers d’identité      (britanniques) volés par les assassins de Dubaï, et il pointe un      index accusateur contre l’Etat juif et sa célèbre agence      d’espionnage, le Mossad. L’ambassadeur d’Israël en      Grande-Bretagne, Ron Prosor, a été convoqué, hier, par le      ministre britannique des Affaires étrangères, à « partager ce      qu’il sait ». Dans la pratique, la Grande-Bretagne n’est pas      allé jusqu’à accuser Israël d’être impliqué dans l’assassinat      ignominieux, toutefois, afin de signifier son déplaisir, le      Foreign Office a ignoré les objurgations israéliennes de      maintenir le plus grand secret autour de cette convocation.      « Les relations étaient déjà au freezer avant ça. Désormais,      elles sont au congélo », a déclaré au          Guardian un responsable britannique.  La colère      britannique contre Israël serait un signal positif envoyé dans      la bonne direction, si nous ignorions le fait que le ministre      britannique des Affaires étrangères investit des efforts énormes      afin d’amender le statut      éthique de la Grande-Bretagne,      ne serait-ce qu’afin de rechercher l’apaisement avec Tzipi Livni,      Ehud Barak et autres dirigeants israéliens. On pourrait presque      qualifier la position du ministère britannique des Affaires      étrangères de révélation, si nous étions capables d’oublier que,      cinq semaines à-peine avant qu’Israël ne lançât son agression      mortelle contre Gaza, David Miliband était allé visiter Sderot,      une ville israélienne située à la frontière de la bande de Gaza,      pour lui apporter son soutien. « Aucun pays ne saurait accepter      que ses citoyens soient bombardés en permanence »,      avait-il dit      aux habitants de Sdérot. Il avait      poursuivi, disant : « Israël doit, par-dessus tout, protéger ses      propres citoyens ». Ce fut cette déclaration insensée du      ministère britannique des Affaires étrangères qui nous rendit      tous complices de l’écrasement de Gaza par Israël. Ayant ces      faits à l’esprit, il est tout à fait invraisemblable que      l’ambassadeur d’Israël en Grande-Bretagne était mort de trouille      en « partageant ses informations » avec l’adjoint au secrétaire      ès affaires étrangères britannique. Ces jours      derniers,      Robert Fisk a écrit, depuis le Moyen-Orient qu’à Dubaï, rare sont les gens à      douter du fait que la Grande-Bretagne a été impliquée dans le      flop israélien. « Les passeports britanniques sont de vrais      passeports », indique une des sources de Fisk à Dubaï. « Ils ont      des hologrammes, et ils portent le timbre biométrique, ils ne      sont ni imités ni faux », dit une des sources de Fisk. Les noms      étaient bel et bien inscrits dedans. Si vous pouvez falsifier un      hologramme ou un timbre biométrique, qu’est-ce que cela      signifie ? » Il faut dire la vérité, dans un cas comme ça. Et      comme si cela ne suffisait encore pas, le site israélien      Ynet      rapport aujourd’hui (en citant le Daily Mail) qu’Israël a      informé le gouvernement britannique du fait que ses agents      allaient procéder à une « opération outre-mer » en utilisant de      faux passeports britanniques. « Cela n’était pas une demande de      permission, mais bien, plutôt, une sorte d’appel de pure      courtoisie… » Si la      Grande-Bretagne collaborait avec Israël à un quelconque niveau,      nous devrions tout savoir, nous aurions intérêt à découvrir s’il      y avait une personne ou un groupe de personnes, au sein du      gouvernement ou des services de renseignement, ou simplement un      simple sayan * au sein du ministère de l’Intérieur ou de tout      autre service du gouvernement. S’il y avait eu collaboration      britannique, nous devons trouver exactement ce dont il s’était      agi et qui, en Grande-Bretagne, avait décidé d’exposer les      intérêts et la sécurité britanniques dans le monde arabe à un      risque considérable. Dans le      Guardian d’hier,      Seumas Milne n’a pas non plus mâché ses mots : « Au lieu de      déclencher immédiatement une réaction diplomatique, le      gouvernement britannique est resté là, assis sur ses mains      durant près d’une semaine après qu’on lui eut, a-t-il été      rapporté, communiqué les premiers détails au sujet des      passeports détournés. Et lorsque le Foreign Office se décida      enfin à convoquer l’Ambassadeur israélien afin « d’échanger avec      lui des informations », et non pas de protester, Gordon Brown      n’a pu promettre une « enquête complète » qu’hier, seulement.  La vérité      est tragique. Le système politique britannique est paralysé par      le lobby sioniste. Comme aux Etats-Unis, les intérêts nationaux      britanniques sont sacrifiés contre de l’argent sale sioniste. Si      la Grande-Bretagne veut se libérer des pattes des sionistes et      avoir une quelconque perspective d’avenir, elle doit agir très      rapidement et éliminer toute la liste des infiltrés sionistes      dans les rangs de son personnel politique, de ses bureaux      gouvernementaux et de ses postes stratégiques. Je ne parle pas      ici de juifs. En aucune manière, je ne fais une quelconque      allusion à une ethnicité ou à une race. Je parle d’affiliations      politiques et idéologiques. Considérant que le sionisme est une      idéologie criminelle, raciste et expansionniste, il est naturel      de souligner que les gens qui sont liés au sionisme et à Israël      doivent être licenciés immédiatement de tout poste politique,      administratif, militaire, stratégique ou autre … De même que      la Grande-Bretagne se garderait bien de déléguer des décisions      concernant sa sécurité à des nationalistes arabes, chinois ou      russes, elle doit traiter les nationalistes juifs avec, au      minimum, autant de prudence.  Mais il y a      aussi une bonne nouvelle : contrairement au système politique      britannique sionisé, le peuple et les médias britanniques sont      tout simplement outrés. Le flop du Mossad, ainsi que      l’impuissance politique de la Grande-Bretagne, ont été exposé de      manière unanime par la presse britannique. Cela fait la une de      tous les quotidiens, et cela figure dans tous les journaux      télévisés. Il n’y a aujourd’hui aucun doute : la patience à      l’égard de la barbarie israélienne est manifestement en train de      s’épuiser. Il y a, de      cela, quelques années, j’avais assisté à une conférence du Dr.      Mustafa Barthouti, qui avait fait observer qu’en 1948, le monde      était resté muet, contemplant 750 000 Palestiniens en train      d’être chassés de leur terre, de leurs villages et de leurs      villes au moyen d’une épuration ethnique soigneusement      orchestrée à laquelle furent associés de nombreux massacres. Le      monde resta silencieux quand Israël instaura ses lois racistes      dites « du retour » pour empêcher les Palestiniens de rentrer      chez eux. En 1967, les pays développés ne se contentèrent pas de      regarder en silence : il louangea l’extravagance expansionniste      des sionistes. Il applaudit Tsahal tandis qu’il chassait des      dizaines de milliers de Palestiniens de leur terre ancestrale. Mais les      choses ont commencé à changer. Durant la guerre du Liban, en      1982, le monde, de manière générale, resta quasi-silencieux,      tandis que 30 000 Palestiniens et Libanais se faisaient      massacrer par l’aviation israélienne et les Forces israéliennes      de défense. Pourtant, cette guerre réussi à tirer la gauche      avant son dernier souffle. Certains militants commencèrent à      prendre conscience du fait que les Palestiniens et leur cause      étaient au cœur de la bataille pour un monde meilleur. Durant la      première, puis la seconde Intifada, de plus en plus de gens en      vinrent à prendre conscience du fait que c’était Israël qui      était l’agresseur. En 2006, Israël causa, une nouvelle fois, un      chaos total au Liban. Cette fois-ci, Israël laissait 3 000 tués      sur le terrain. Toutefois, l’impact de ces brutalités      israéliennes successives entraîna une montée spectaculaire des      sentiments anti-israéliens. Ce fut, de fait, la deuxième guerre      du Liban (plutôt que la guerre en Irak) qui servit de catalyseur      à la chute politique de Tony Blair, attendue depuis si      longtemps. Blair a payé immédiatement le prix politique attaché      au fait d’avoir soutenu cette guerre. Le massacre perpétré à      Gaza en 2009 a causé la mort de 1 400 Palestiniens, des femmes      et des enfants, pour la plupart ; il a laissé Gaza totalement en      ruines, mais, comme nous le savons, il a aussi conduit à la plus      haute vague de ressentiments anti-israéliens à tous les niveaux      possibles et imaginables des médias, dans la rue, et même à      l’Onu. Et voici      que, cette semaine, nous apprenons la dernière bévue meurtrière      d’Israël. Celui-ci a assassiné un dirigeant militaire du Hamas.      Alors que, par le passé, Israël aurait été félicité pour le      courage de ses équipes de tueurs, ceux qui sont en train de      pourchasser les ennemis des juifs en des terres lointaines et      au-delà, la réaction, cette semaine est très différente. L’Etat      juif est désormais perçu comme un Etat paria patenté. Le peuple      et les médias britanniques commencent à y voir clair. Personne,      dans la presse britannique, n’a défendu Israël. Personne n’a      tenté de justifier ou d’excuser les agissements d’Israël.      Personne n’a ressorti les clichés du type Hamas = organisation      terroriste. Je suppose qu’à l’heure qu’il est, les gens      commencent à piger que le Hamas est le parti qui a été porté au      pouvoir par des élections démocratiques en Palestine. Les gens      comprennent aussi que le Hamas est fondé à poursuivre son combat      de libération nationale parfaitement légitime. Autant les      Israéliens et leurs fans essaient de nous faire croire que le      retours de manivelle diplomatique est dû à des questions      purement techniques, telles que le « vol de papiers      d’identité », la lecture de la presse britannique révèle      l’existence d’un ressentiment bien plus profond à l’encontre      d’Israël, à l’encontre de ce qu’il représente et à l’encontre de      la manière dont il agit. Depuis      quelque temps, certains, parmi nous, évoquaient de timides      signes indiquant que le vent était en train de tourner. Il      semble que nous soyons en train de nous réveiller dans une      réalité nouvelle. Le vent a d’ores et déjà tourné. Israël a      épuisé ses dernières gouttes d’intégrité morale, au cas où il      aurait possédé, quelque moment, ladite intégrité. La      Grande-Bretagne et tous les pays occidentaux doivent se bouger      immédiatement et identifier l’ennemi de l’intérieur,      c’est-à-dire ceux qui, parmi nous, soutiennent le projet      sioniste et font de nous tous les complices d’Israël dans son      péché éternel. * Un sayan      est un élément unique et important de l’opération du Mossad. Le      Sayan (assistant) doit être juif à 100 %. Un Sayan soutient la      cause israélienne et participe aux opérations du Mossad. Victor      Ostrovsky, un agent vétéran du Mossad, explique : « Il y a des      milliers de sayanim dans le monde entier. Seulement à Londres,      il y a autour de 2 000 Sayanim actifs, et environ 5 000 Sayanim      supplémentaires, répertoriés sur une liste… »
    Pour plus      d’information.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
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