20 février 2010


Syndicats de l’éducation vs La grosse arti-Raillerie.

Et mon salaire de Mars ?

Chacun cultive, ou mieux : éduque, l’art et la technique qu’il peut. Le champs éducatif en Algérie semble en phase d’enfanter de quelque chiose de gran-dose : une doctrine juridique aussi spécifique que l’est le code du statut personnel au vu du système juridique algérien et aussi martial que l’est peut-être le Patriot-Act en Etasunie !

« Vous qui êtes appelés à (…) juger », jugez-en donc !

1. Lois omises. Il y a quelques jours, nous avons soulevé la question de circulaires ministérielles, solennellement annoncées avec force références et dates de mise en circulation mais qui n’avoir jamais circulé nulle part dans les établissements et directions de l’éducation. Les cirques non distrayants que cette manière de faire des circulaires engendre ne sont pas encore inventoriés mais on y touche déjà du doigt à travers l’affaire de l’élève du lycée Hafsa.

2. Lois quasi-promises. La veille de la journée nationale du Chahid, le 18 février 2010, les syndicalistes sont traités de groupuscules et accusés de pratiquer « une sorte de terrorisme » sur l’administration, peut-être sur les enseignants et de prendre en otage les élèves. Si cela n’appelle pas un Etat d’urgence, voire un état de siège dans les écoles, peut-être même une coopération avec une Africom de l’éducation qu’il conviendrait de créer pour juguler cette « menace », c’est que quelque part des gens sont en train de faire peur, d’intimider (pour rester dans l’asymétrique sémantique et ne pas utiliser le même lexique ultra-fauconnier de certains fonctionnaires tutélaires) des syndicalistes, c'est-à-dire des salariées, plus clairement des éducateurs dans l’exercice même de leur fonction.

3. Lois désactivées mais contraintes. ‘’Evoquant le dossier de la médecine du travail, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale a affirmé que bien que «ce système ne soit plus en vigueur dans les secteurs publics, le ministère de l’Education a néanmoins convenu de prendre en charge ce dossier en attendant l’élaboration des textes régissant ce volet», qualifiant ce dossier d’«épineux» car touchant plus de 24.000 établissements éducatifs du territoire national’’, peut-on lire sur l’Expression. Le système de la médecine du travail n’est donc plus en vigueur ! En vertu de quelle loi ? Et pourquoi se contraint-on donc à créer des situations où la loi n’est plus appliquée tout en justifiant la « prise en charge de dossiers », eux-mêmes sensés être élaborés en prévision de « textes régissant ce volet » ?

4. prérogatives non statuées : mercenarisation ? ‘’« De par leur qualité de commis de l'Etat, les directeurs et les inspecteurs des établissements scolaires sont appelés à s'impliquer davantage pour stopper ce mouvement de grève qui secoue le secteur, en ouvrant les canaux de communication avec les enseignants, les élèves, leurs parents et les syndicats, afin de barrer la route à certains agitateurs» C'est en ces termes, on ne peut plus clairs que s'est exprimé Lahcène Lebcir, le conseiller du ministre de l'Education, chargé du traitement des programme scolaires, jeudi dernier’’, selon Le Quotidien d’Oran du 20 février 2010. Est-ce les directeurs d’école et les inspecteurs de l’éducation ont obtenu cette prérogative dans le pack du Statut particulier des travailleurs de l’éducation et je ne l’aurais pas observée ? Je ne le pense pas. Est-ce qu’il y aurait eu des circulaires ministérielles ou autres textes d’application du SPTE concernant ces catégories et elles n’auraient pas encore été rendues publiques ? Est-ce que l’on est en train de signifier aux professionnels de ces catégories que leur efficacité à casser de la grève et du gréviste (en usant de quels moyens : la note administrative ? La note et le rapport d’inspection ?) constituerait l’un des paramètres sur lesquels sera calculée leur prime de rendement ?

5. Loi de non reproduction de la force de travail ! Est-ce que la tutelle juge que le système de reproduction de la force du travail n’est plus de vigueur aussi ? Retarder le salaire du mois du mars signifiera que les travailleurs de l’éducation passeront leurs vacances de printemps dans la dèche totale, c’est-à-dire sans rien à mettre sous la dent, sans rien leur permettant des moments furtifs de distraction. Au-delà des excellents résultats aux examens de fin d’année dont on se soucie si bruyamment, que cherche-t-on : des éducateurs fou furieux pendant la durée du troisième trimestre ou des éducateurs rendus complètement amorphes par le stress incessant des deux premiers trimestres ? N’aurait-on donc pas l’amabilité de faire passer le traitement des salaires à une « approche par compétence » et laisser mon petit salaire de m…isère me parvenir à temps ?

Ainsi un nouvel arsenal juridique et réglementaire se met en place. Les pauvres camarades qui habitent les appareils syndicaux réfutent de faire de la politique pendant que a tutelle les en accuse. Est-ce que, par hasard, on peut s’autoriser de parler Qanun, pour en débattre tout le temps qu’on n’en subit pas les avatars ?

Tahar Hamadache
Adjoint d'éducaton,
militant du SATEF

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