Action directe: Frérot est sorti du centre de semi-liberté de Nîmes
vendredi 02.07.2010, 08:09 - MONTPELLIER (AFP)© 2010 AFP
L'ancien artificier d'Action directe Max Frérot, 53 ans, est sorti vendredi du centre de semi-liberté de Nîmes dans le cadre d'une libération conditionnelle, après 23 ans de détention, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Nîmes.
La levée d'écrou a eu lieu tôt vendredi matin à Nîmes, où M. Frérot avait été transféré il y a un an dans le cadre d'un régime de semi-liberté, a déclaré à l'AFP le procureur Robert Gelli, sans autre précision.
Le tribunal d'application des peines (Tap), compétent en matière terroriste, avait donné, le 10 juin, son feu vert à une mesure de libération conditionnelle de Max Frérot. Mais le parquet de Paris avait formé un appel suspensif. La cour d'appel de Paris avait finalement confirmé, mardi dernier, l'ordonnance du Tap et accordé la mesure de libération conditionnelle à partir de ce vendredi.
Détenu depuis un an au centre de semi-liberté de Nîmes, M. Frérot était embauché dans une association culturelle liée aux éditions Actes Sud, et retournait chaque soir en détention. Il poursuivra son travail au sein de l'association du Méjan, a-t-on précisé à la maison d'édition arlésienne.
Max Frérot était membre de la "branche nationale" ou "lyonnaise" du mouvement armé Action directe. Arrêté en 1987, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans en 1989, il a été à nouveau condamné en 1992 à la même peine pour un attentat commis en 1986 contre le siège de la Brigade de répression du banditisme (BRB) à Paris, qui avait entraîné la mort d'un policier.
Dans son arrêt, la cour d'appel de Paris avait estimé que l'épreuve de semi-liberté d'une année avait "été parfaitement respectée". La cour a noté par ailleurs que Max Frérot avait "confirmé ses capacités de réinsertion dans les métiers du livre".
M. Frérot a par ailleurs "fait la preuve de son évolution positive, tant par la profondeur de sa réflexion sur son passage à l'acte que par son souci de l'indemnisation des victimes et son respect du cadre de la mesure", avait relevé la cour.
Converti au protestantisme durant sa détention, Frérot n'est pas le premier ancien d'Action directe à sortir de prison.
Joëlle Aubron, libérée en juin 2004 pour raison médicale, est morte deux ans plus tard. Nathalie Ménigon bénéficie d'une liberté conditionnelle depuis août 2008, après un an de semi-liberté.
Georges Cipriani bénéficie depuis avril 2010 d'un régime de semi-liberté. Jean-Marc Rouillan avait bénéficié en décembre 2007 d'une semi-liberté retirée un an plus tard après qu'il eut évoqué dans la presse les faits lui ayant valu d'être condamné. Soigné en prison pour une maladie rare, il demande une suspension de peine pour raisons médicales.
Ces quatre personnes avaient été condamnées à deux reprises, en 1989 et 1994, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans, maximum légal à l'époque, pour des assassinats et tentatives d'assassinats de grandes figures de l'Etat, en particulier le PDG de Renault, Georges Besse, tué en 1986, et l'ingénieur général de l'armement, René Audran, assassiné un an plus tôt.
journal La voix du Nord
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