Nul ne devrait être traité de la sorte dans notre pays, ni les noirs, ni les blancs, ni les jaunes, ni les détenteurs de visa en règle, ni les sans-papiers
Arrestation intempestive d’un mathématicien
En marge de la logconf 2010 à Bordeaux
Le 29 juin 2010, par Christine Huyghe
Chargée de recherche au CNRS Université de Strasbourg (page web)
Chargée de recherche au CNRS Université de Strasbourg (page web)
Je viens de participer à la log conference qui s’est tenue à Bordeaux du 22 au 25 juin 2010, conférence dédiée aux avancées récentes en géométrie logarithmique. La conférence fut par ailleurs à la fois intéressante et réussie et l’accueil de nos collègues mathématiciens bordelais tout à fait chaleureux.
Ce qui aurait dû être une conférence tranquille et plaisante s’est transformé pour l’un d’entre nous (les participants) en grave désagrément : en cause le comportement très choquant de certains policiers bordelais.
Ce genre de conférences internationales réunit des mathématiciens du monde entier. Ces scientifiques sont là pour apprendre, échanger leurs connaissances sur le sujet. Etaient ainsi présents des japonais, des indiens, des américains, des français, des allemands, des italiens et j’oublie sans doute des nationalités. Or, nous avons appris vendredi 25 à 14h que l’un des participants indiens venait de passer la nuit au poste.
Que s’est-il passé ? Notre collègue indien a été interpellé à la gare de Bordeaux le soir du jeudi 24 - la couleur de sa peau y était-elle pour quelque chose ? - par deux policiers en civil. Ne comprenant pas un mot de français, et s’imaginant qu’il était agressé, puisque les policiers n’étaient pas en uniforme, il ne s’est dans un premier temps pas laissé faire, avant d’obtempérer. N’ayant, en plus, pas son passeport sur lui, il est plaqué à terre en pleine gare, fouillé, et c’est menotté, que le dangereux mathématicien indien, armé de ses notes d’exposé et de son stylo, a été amené au poste.
Là, les choses s’éclaircissent, du moins c’est ce qu’il pense puisqu’au poste de police l’un des policiers sait parler anglais. Le mathématicien a sur lui sa carte d’identité indienne et explique que son passeport est à l’hôtel. Il suggère même d’aller à l’hôtel accompagné des policiers pour enfin pouvoir prouver qu’il n’est pas un émigré clandestin, car il a l’impression que les policiers pensaient plutôt avoir arrêté un sans-papier qu’un scientifique assistant à une conférence à l’université de Bordeaux. Les policiers refuseront de procéder à cette simple vérification, jusqu’au vendredi matin 25 juin. Après avoir donc passé la nuit au poste, le mathématicien sera libéré, sans excuses, quitte pour quelques marques de menottes au poignet, et pour avoir raté les exposés du vendredi matin.
Nul ne devrait être traité de la sorte dans notre pays, ni les noirs, ni les blancs, ni les jaunes, ni les détenteurs de visa en règle, ni les sans-papiers.
Inutile de dire qu’à la log conférence de Bordeaux, la mésaventure du mathématicien indien jeta un froid glacial.
Ce qui aurait dû être une conférence tranquille et plaisante s’est transformé pour l’un d’entre nous (les participants) en grave désagrément : en cause le comportement très choquant de certains policiers bordelais.
Ce genre de conférences internationales réunit des mathématiciens du monde entier. Ces scientifiques sont là pour apprendre, échanger leurs connaissances sur le sujet. Etaient ainsi présents des japonais, des indiens, des américains, des français, des allemands, des italiens et j’oublie sans doute des nationalités. Or, nous avons appris vendredi 25 à 14h que l’un des participants indiens venait de passer la nuit au poste.
Que s’est-il passé ? Notre collègue indien a été interpellé à la gare de Bordeaux le soir du jeudi 24 - la couleur de sa peau y était-elle pour quelque chose ? - par deux policiers en civil. Ne comprenant pas un mot de français, et s’imaginant qu’il était agressé, puisque les policiers n’étaient pas en uniforme, il ne s’est dans un premier temps pas laissé faire, avant d’obtempérer. N’ayant, en plus, pas son passeport sur lui, il est plaqué à terre en pleine gare, fouillé, et c’est menotté, que le dangereux mathématicien indien, armé de ses notes d’exposé et de son stylo, a été amené au poste.
Là, les choses s’éclaircissent, du moins c’est ce qu’il pense puisqu’au poste de police l’un des policiers sait parler anglais. Le mathématicien a sur lui sa carte d’identité indienne et explique que son passeport est à l’hôtel. Il suggère même d’aller à l’hôtel accompagné des policiers pour enfin pouvoir prouver qu’il n’est pas un émigré clandestin, car il a l’impression que les policiers pensaient plutôt avoir arrêté un sans-papier qu’un scientifique assistant à une conférence à l’université de Bordeaux. Les policiers refuseront de procéder à cette simple vérification, jusqu’au vendredi matin 25 juin. Après avoir donc passé la nuit au poste, le mathématicien sera libéré, sans excuses, quitte pour quelques marques de menottes au poignet, et pour avoir raté les exposés du vendredi matin.
Nul ne devrait être traité de la sorte dans notre pays, ni les noirs, ni les blancs, ni les jaunes, ni les détenteurs de visa en règle, ni les sans-papiers.
Inutile de dire qu’à la log conférence de Bordeaux, la mésaventure du mathématicien indien jeta un froid glacial.
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