Le Contrôleur des prisons s'inquiète de la disparition des biens des détenus en prison
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, s'inquiète des disparitions des biens des détenus en prison, surtout lorsqu'ils sont transférés d'un établissement à un autre. "De nombreux témoignages recueillis par le Contrôleur général font régulièrement état de disparitions et de dégradations de biens, soit dans les vestiaires des établissements où ils sont entreposés, soit au cours des opérations de transfèrement, soit enfin après des décès de détenus", écrit-il dans un avis publié au Journal officiel du 2 juillet.
Le Contrôleur note aussi que ces disparitions peuvent intervenir lorsque des membres de la famille font parvenir des colis à un détenu. Pour M. Delarue, cela contribue à créer "des tensions en détention et avec les familles", qui "se retournent aussi contre l'ensemble du personnel".
UN INVENTAIRE DES BIENS RÉCLAMÉ
Quand ils arrivent en prison, les détenus doivent laisser un certain nombre d'affaires dont l'usage est interdit en détention, ou qui ne peuvent trouver place dans une cellule, déjà occupée par plusieurs personnes. Elles sont conservées au vestiaire, familièrement appelé "la fouille". Le détenu est censé les récupérer à sa sortie ou lors d'un transfert. Ces transferts se font souvent dans l'urgence, pour des raisons médicales ou de sécurité (après un incident en détention).
Jean-Marie Delarue demande en cas d'hospitalisation que "des mesures de protections [soient] prises pour les biens demeurant en cellule". Le Contrôleur demande que les biens fassent l'objet d'un inventaire précis, réalisé par des surveillants pénitentiaires. "En aucune circonstance, les détenus affectés au service général ne doivent intervenir dans ces opérations", ce qui se produit dans certains établissements.
Les disparitions et les vols de biens personnels dans les établissements pénitentiaires font partie des événements quotidiens qui contribuent à pourrir l'atmosphère en détention. M. Delarue rappelle que "l'administration pénitentiaire est dépositaire des biens des détenus (…) conservés au vestiaire". Elle doit donc le cas échéant l'indemniser, sans que "soient exigés des justificatifs d'achat souvent impossible à produire". Les détenus ont rarement le temps de prendre leurs tickets de caisse avant d'être incarcérés !
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