La dictature Pinochet jugée à Paris
Un monument en hommage aux disparus de la dictature chilienne. © reuters
La justice examine les années noires du Chili via la disparition de quatre Français.
C’est un procès historique et symbolique qui s'est ouvert mercredi devant la cour d’assises de Paris. Celui des crimes imputés à la dictature d'Augusto Pinochet au Chili entre 1973 et 1990, à travers l'examen des disparitions de quatre Français. Considéré comme exceptionnel, le procès sera filmé pour son intérêt historique.
Les accusés absents du procès
Sur le banc des accusés auraient dû prendre place 17 personnes sous le coup d'un mandat d'arrêt international dont 13 officiers qui contestent la tenue même du procès. Ils ne seront donc pas présents à l’audience et ne seront même pas représentés par un avocat.Tous sont jugés pour enlèvements et séquestrations avec actes de torture et de barbarie, des faits passibles de la réclusion à perpétuité. Augusto Pinochet, mort en décembre 2006, le général Manuel Contreras, fondateur de la Direction du renseignement national (la Dina, police secrète) et Paul Schaefer, fondateur de la Colonie de la Dignité (Colonia Dignidad), seront les grands absents du procès.
Quatre Français disparus
Le dossier porte sur les disparitions de quatre Français. Celle, le 11 septembre 1973, de Georges Klein, conseiller au cabinet du président socialiste Salvador Allende, renversé par la junte militaire conduite par Augusto Pinochet. Les disparitions d'Etienne Pesle, le 19 septembre 1973, et de deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire, Alphonse Chanfreau, le 30 juillet 1974, et Jean-Yves Claudet-Fernandez, le 1er novembre 1975, seront aussi examinées.Un procès pour la mémoire
Du côté des familles des disparus, on espère faire de l'audience un moment de mémoire. "Je ne sais pas si j’ai réalisé que je ne verrais plus mon père. C’est pour ça que j’ai besoin de deuil", affirme Roberto Pesle, fils d'Etienne Pesle, 37 ans après sa disparition. "Notre famille en France voulait qu’on rentre le plus vite possible. Mais pour ma mère c’était impossible de quitter le Chili sans savoir si mon père était encore vivant. On est donc restés huit ans à l’attendre."Ecoutez Roberto Pesle :
"On est resté huit ans à l’attendre"
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