50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie
Documents et articles sur l’action du PCF
Dossier réalisé pour le site http://vivelepcf.fr/ repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
A lire aussi:
Le 19 mars 1962, les Accords d’Evian mettaient fin à la guerre d’Algérie. Le 5 juillet 1962, le peuple algérien recouvrait son indépendance.
132 ans d’oppression coloniale prenaient fin. Une période de presque huit ans de souffrances inouïes pour le peuple algérien
s’achevait, de drames aussi pour les Algériens d’origine européenne et pour l’ensemble du peuple français.
Communistes,
nous participons pleinement à la commémoration et à la célébration de
cet anniversaire. Notre Parti, le
PCF, nos camarades du PCA, Parti communiste algérien, ont joué un
rôle important, décisif dans cette grande victoire contre le
colonialisme, l’impérialisme, pour l’accession d’un peuple à son
droit à disposer de lui-même.
A
travers plusieurs textes historiques et plusieurs analyses
d’aujourd’hui, nous souhaitons, modestement, participer à cet
aspect des commémorations qui nous concerne plus directement. Nous
en sentons d’autant plus l’importance que l’attaque a été incessante
pour nier et dévaloriser les positions et l’action,
unique en France, de notre grand Parti, quand, du PS à
l’extrême-droite, toutes les autres formations politiques ont défendu,
d’une façon ou d’une autre, les intérêts de classe de la
bourgeoisie colonialiste et couvert sa sale « guerre sans nom ».
Pour le PCF, l’anticolonialisme est un élément fondateur.
La huitième condition de l’adhésion à la 3ème internationale au Congrès de Tours stipule : « Dans
la
question des colonies et des nations opprimées, il est nécessaire
qu’une attitude particulièrement marquée et claire soit prise par les
partis des pays dont la bourgeoisie est en possession des
colonies et opprime d’autres nations. Tout parti qui désire
appartenir à la IIIe Internationale est tenu de démasquer les manigances
de « ses » impérialistes dans les colonies,
d’appuyer, non seulement par des paroles, mais par des faits, les
mouvements libérateurs des colonies, d’exiger l’expulsion de ses
impérialistes nationaux hors des colonies, de cultiver dans le
cœur des ouvriers de son pays des relations vraiment fraternelles
avec les populations ouvrières des colonies et des nations opprimées et
de mener, dans les troupes de son pays, une agitation
systématique contre toute oppression des peuples coloniaux ».
De
la guerre du Rif en 1923 à la guerre d’Indochine, le PCF s’est montré
fidèle, dans les positions et les actes, à cet
engagement fondamental. L’Appel du 10 juillet 1940 de Jacques
Duclos et Maurice Thorez, au moment où le peuple français doit lui-même
se battre pour son indépendance, affirme qu’il
« n’y a de Paix véritable que dans l’indépendance des peuples
et les communistes qui revendiquent pour la France le droit à son
indépendance, proclament aussi le droit à l’indépendance
des peuples coloniaux asservis par les impérialistes. »
Concernant l’Algérie, l’anti-impérialisme, l’anticolonialisme, guident
Maurice Thorez, lors dès son déplacement en 1939, quand il
qualifie l’Algérie de « nation en voie de formation ». Ils amènent en 1954, après le 1er novembre, le PCF à affirmer clairement le « bien-fondé des
revendications nationales du peuple algérien ».
EN LIEN : La déclaration du Bureau politique du PCF du 8 novembre 1954.
Le
PCF est seul contre tous les autres partis politiques français, qui se
sont tous rangés du côté des intérêts impérialistes.
Dans une situation idéologique défavorable, le PCF s’applique à
faire grandir le rapport de force pour la paix en Algérie en partant des
intérêts objectifs de la classe ouvrière et de l’immense
majorité du peuple français.
En
1956, après les élections de janvier, qui donnèrent une majorité de
gauche à l’Assemblée, suivant une perspective politique
d’union des forces de gauche, le PCF fait le pari d’une jonction à
la base des travailleurs communistes et des travailleurs influencés par
la SFIO pour une autre politique, notamment en
Algérie. Ce pari, exprimé par le vote de confiance à Guy Mollet,
échoue. La SFIO peut utiliser les pleins pouvoirs, que le gouvernement
aurait obtenus par ailleurs, pour renforcer la répression
colonialiste et pousser, de façon irréversible, l’escalade
guerrière, élargissant le fossé entre les peuples.
Les communistes dénoncent aussitôt le double langage et ses sinistres conséquences.
EN LIEN : La déclaration du Bureau politique du PCF du 27 avril 1956, Paix en Algérie
La
guerre est dramatiquement meurtrière et ruineuse. Elle déstabilise le
pays. L’opinion publique française se montre de plus
en plus réceptive à l’analyse et à l’action des communistes. Le
PCF développe la lutte, notamment dans les entreprises, également parmi
le contingent. Cela comptera dans l’échec du putsch des
généraux félons en 1961.
L’engagement, le sacrifice jusqu’à plusieurs années de dur
emprisonnement des « soldats du refus », ces appelés refusant de porter
les armes contre le peuple algérien, est une des formes les plus
conscientes et courageuses d’action de militants communistes (écouter
par exemple l’interview de Jean Clavel sur France Inter).
1958 : L’impérialisme français doit changer son fusil d’épaule et désigne de Gaulle pour assurer la persistance
de ses intérêts. De Gaulle comprend que la domination
impérialiste devra chercher de nouvelles formes, partition du pays,
maintien de la mainmise sur les matières premières, etc. Mais
il perpétue la guerre encore 4 années pour cela, se jouant entre
autres des « européens » d’Algérie, prolongeant toutes les souffrances,
continuant à couvrir l’usage de la
torture…
Là encore, le PCF est la seule organisation politique, organisation de masse, à dénoncer et combattre le jeu du
pouvoir gaulliste, à mener jusqu’au bout la bataille pour la paix, contre la résurgence fasciste.
En 1960, il démonte « l’autodétermination », version de Gaulle, à laquelle celui-ci a dû se résigner tout en
cherchant à préserver les intérêts de la classe capitaliste.
EN LIEN : L’article du 11 mars 1960 de Maurice Thorez sur « l’autodétermination ».
Pour le pouvoir gaulliste, en aucun cas, les reculs inéluctables de l’impérialisme en Algérie ne
doivent se traduire par une avancée des forces progressistes en métropole. D’où
la complaisance trouble du vieux réactionnaire et de son appareil
pour le terrorisme fasciste de l’OAS, ses pratiques répressives
jusqu’à la dernière heure, jusqu’au racisme d’Etat et aux crimes d’Etat
du 17 octobre 1961 ou du 8 février 1962.
Le PCF est le premier à réagir à la répression atroce de la manifestation des Algériens en Région parisienne du 17 octobre
1961.
EN LIEN : La déclaration du BP du PCF du 18 octobre 1961.
Aussi contre la tentative de division des mémoires, l’article : 50ème
anniversaire du
massacre du 17 octobre 1961. L’Etat impérialiste a recours au
crime raciste: souvenons-nous-en et opposons-lui l’unité des
travailleurs !
Les militants communistes continuent de payer le prix fort de leur
engagement pour la paix en Algérie, contre les fascistes de l’OAS et
l’impérialisme gaulliste. Le massacre de Charonne en témoigne
dramatiquement le 8 février 1962. Il n’empêche pas, au contraire, la
montée du mouvement populaire.
EN LIEN : Le PCF après le massacre de Charonne le 8 février 1962.
La mémoire des victimes de Charonne illustre la portée du combat quotidien des communistes (et des cégétistes) dans les
entreprises et les quartiers pour la paix, lire aussi Un hommage aux victimes de Charonne.
Malgré son acharnement, l’impérialisme français représenté par de Gaulle doit concéder les Accords d’Evian, signés le
19 mars 1962.
Maurice Thorez appelle à voter « oui » au référendum d’avril 1962. EN LIEN : son appel « Oui à la paix ».
En mars 1962, le Parti communiste algérien salue le rôle décisif du PCF dans la grande victoire que les Accords
d’Evian représentent pour le peuple algérien mais pour le peuple français :
« Le PCF a été le seul parti français à soutenir, avant la guerre de libération,
l’aspiration de l’Algérie à l’indépendance. Au lendemain du 1er novembre 1954, il a été le seul parti français à donner les raisons politiques du soulèvement et à préconiser des
négociations sur la base de la satisfaction des aspirations nationales de notre peuple.
Il
n’a cessé de déployer durant ces années de guerre, des efforts patients
pour rassembler les masses dans de larges
actions, moyen décisif pour imposer en France la paix négociée aux
colonialistes. Il a mené avec persévérance le combat politique et
idéologique contre le chauvinisme et la thèse de
« l’Algérie française ». Il a expliqué inlassablement aux Français
le sens et la justesse de notre lutte nationale. Il a combattu les
obstacles et manœuvres sur le chemin de la
négociation… »
EN LIEN : L’intégralité de la lettre du PCA au PCF en lien.
Un bel et juste hommage à une longue lutte qui doit continuer à inspirer les combats des communistes aujourd’hui
contre l’impérialisme.
Ce cinquantième anniversaire est bien sûr aussi l’occasion de faire le bilan de 50 années d’indépendance de l’Algérie. Ce
n’est pas notre objet ici.
Nous renvoyons cependant, comme document, au programme du PCA du 18 avril 1962. On peut y lire dans l’avant-propos :
« Pour que l’indépendance soit complète, les institutions
coloniales doivent être remplacées par un État réellement démocratique,
permettant à chaque Algérien de participer
effectivement à l’exercice de la souveraineté nationale, de sortir
les pays de son sous-développement et de l’amener rapidement au rang de
nation moderne et prospère. »
EN LIEN : Le programme du PCA du 18 avril 1962.
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