24 juillet 2012


Révoltant : le cachot pour les enfants palestiniens en Israël

samedi 21 juillet 2012




L’association Defence Children International dénonce la pratique d’isolement cellulaire des enfants par Israël et produit des témoignages de leur détention pendant des jours au "mitard" dans des prisons ou centres d’interrogatoire, pour des "délits" tels qu’avoir osé hisser un drapeau palestinien. Et cet Etat qui se conduit de manière aussi barbare avec des jeunes voudrait accueillir la coupe européenne de foot des moins de 21 ans en 2013 ? Nous vous demandons d’envoyer ces informations à la FFF, l’UEFA et la FFI !

APPEL URGENT (UA 1/12)

Défense des Enfants International (DEI)/Section Palestine a recensé des dizaines de cas d’enfants de 15 à 17 ans placés dans des cellules d’isolement dans les prisons israéliennes et centres d’interrogatoire de Al Jalame, Petah Tikva et Hasharon. Ci-dessous quelques exemples :
-  Khaled J. (15 ans) (Nouveau) – Le 10 juin 2012, un garçon de 15 ans d’Al’Arrub a été maintenu 15 jours en isolement cellulaire à la prison d’Hasharon comme punition pour avoir fait la grève de la faim.
-  Mohammad E. (16 ans) (Nouveau) – Le 6 juin 2012, un garçon de 16 ans du village de Shuweika est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 12 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
-  Khaled I. (16 ans) – En juin 2012, un garçon de 16 ans d’Al’Arrub a été maintenu 7 jours en isolement cellulaire à la prison d’Hasharon comme punition pour avoir arboré un drapeau palestinien.
M.M. (16 ans) – Le 1er juillet 2010, un garçon de 16 ans du village d’Asira al Qibliya est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 6 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire de Petah Tikva.
Othman H. (17 ans) – Le 1er juin 2011, un garçon de 17 ans du village d’Azzun est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 1 journée en isolement cellulaire à Petah Tikva.
Odai A. (17 ans) – Le 15 octobre 2011, un garçon de 17 ans du village d’Osarin est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 16 jours en isolement cellulaire à Petah Tikva et Al Jalame.
Rami J. (17 ans) – Le 24 octobre 2011, un garçon de 17 ans du village d’Haris est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 24 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Rasheed J. (16 ans) – Le 4 novembre 2011, un garçon de 16 ans du village d’Haris est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 13 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Saleh N. (17 ans) – Le 11 novembre 2011, un garçon de 17 ans du camp de réfugiés de Jénine est arrêté par la police israélienne et maintenu 3 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Wadda’ B. (16 ans) – Le 20 novembre 2011, un garçon de 16 ans du village d’Haris est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 12 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Osaid H. (17 ans) – Le 7 décembre 2011, un garçon de 17 ans de Naplouse est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 11 jours en isolement cellulaire aux centres de Petah Tikva et d’Al Jalame.
Mahmoud R. (15 ans) – Le 1er janvier 2012, un garçon de 15 ans du village d’Azzun est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 6 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Abdullah H. (16 ans) – Le 1er janvier 2012, un garçon de 16 ans du village d’Azzun est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 12 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
SA’d M. (15 ans) – Le 4 janvier 2012, un garçon de 15 ans du village d’Azzun est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 1 journée en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Mahmoud O.R. (15 ans) – Le 4 janvier 2012, un garçon de 15 ans du village d’Azzun est arrêté par des soldats israéliens et maintenu une journée en isolement cellulaire à Al Jalame.
Abdul S. (17 ans) – Le 18 janvier 2012, un garçon de 17 ans du village de Yatma est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 8 jours en isolement cellulaire à Petah Tikva et Al Jalame.
Isam M. (17 ans) – Le 18 janvier 2012, un garçon de 17 ans du village de Deir Istiya est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 10 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.
Abdul N. (17 ans) – Le 18 janvier 2012, un garçon de 17 ans du village de Yatma est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 8 jours en isolement cellulaire à Petah Tikva et Al Jalame.
Baha M. (17 ans) – Le 18 janvier 2012, un garçon de 17 ans du village de Deir Istiya est arrêté par des soldats israéliens et maintenu 10 jours en isolement cellulaire au centre d’interrogatoire d’Al Jalame.

Depuis 2010, DCI-Palestine a documenté 53 cas dans lesquels des enfants ont été maintenus en isolement cellulaire dans les centres d’interrogatoire d’Al Jalame et de Petah Tikva, ainsi que dans la prison d’Hasharon. Ces installations sont situées à l’intérieur d’Israël et sont gérées et/ou contrôlées par l’administration pénitentiaire israélienne et/ou l’Agence de Sécurité Israélienne.
Dans la plupart des cas, les enfants sont arrêtés dans leurs maisons au milieu de la nuit. Après avoir été ligotés, les yeux bandés, les enfants sont transférés à un centre d’interrogatoire à l’intérieur d’Israël, le plus souvent l’établissement d’Al Jalame, près d’Haïfa. Les enfants disent être maintenus en moyenne 10 jours en isolement cellulaire dans ces établissements. Pendant leur détention dans ces établissements, les enfants sont interrogés par des interrogateurs de l’Agence de Sécurité israélienne et généralement, on leur refuse l’accès à leurs parents ou à un avocat. On prive les enfants d’éducation dans ces établissements.
Les enfants amenés à Al Jalame racontent qu’ils sont maintenus en isolement dans une petite cellule (couramment appelée « Cell 36 ») qui mesure à peu près 2 mètres sur 3. Les enfants disent dormir sur un lit en béton, par terre ou sur un matelas mince souvent décrit comme « sale » et « nauséabond ». Les enfants reçoivent leurs repas à travers une trappe dans la porte, les privant ainsi de contact humain. On dit que les murs de ces cellules sont de couleur grise avec des saillies pointues qui font mal quand on s’y adosse. Il n’y a aucune fenêtre et la seule source d’éclairage vient d’une lampe à lumière faible et jaune, allumée 24 heures sur 24. Certains enfants se plaignent de douleurs derrière les yeux et d’effets psychologiques négatifs après avoir été détenus dans ces cellules.
Les déclarations des enfants indiquent que le but recherché est davantage de leur briser le moral que d’obtenir des informations. Un grand nombre d’enfants disent avoir été maintenus en isolement cellulaire entre de très longues séances d’interrogatoire pendant lesquelles on utilise fréquemment des techniques interdites, telles que l’utilisation prolongée de chaînes et de menottes serrées, le maintien dans des positions douloureuses, la violence physique et les tentatives d’intimidation.
La plupart des enfants qui sont détenus et interrogés dans ces établissements finissent par signer des aveux qui, dans certain cas, sont écrits en hébreu. Quand les enfants signent ces documents, ils sont poursuivis devant un tribunal militaire et transférés dans une prison "normale".
En réponse à l’inquiétude exprimée au sujet de la mise en isolement des enfants, le Ministère de la Justice israélien a osé déclaré le 14 mars 2012 : « La Police et le Service de Sécurité israélien n’emploient pas [sic] l’isolement comme technique d’interrogatoire ou comme punition ou méthode coercitive afin d’arracher des aveux aux mineurs. Il existe certains cas dans lesquels le sujet interrogé sera tenu à l’écart plusieurs jours au plus, pour empêcher que les renseignements qu’il possède ne se divulguent aux autres militants terroristes qui se trouvent dans le même établissement pénitentiaire et n’entravent leur interrogatoire.".
DCI rappelle la Déclaration d’Istanbul sur l’Emploi et les Effets de l’Isolement Cellulaire, selon laquelle maintenir des personnes en isolement cellulaire est psychologiquement et physiquement nuisible. Il existe des témoignages solidement documentés : crises de panique ; peur de mort imminente ; dépression, y compris dépression clinique ; phobie sociale ; sentiment d’impuissance ; colère sans provocation ; courte capacité de concentration ; désorientation ; paranoïa ; périodes de psychoses ; automutilation ; tentative de suicide.
Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la Torture, M. Juan Méndez, a demandé l’interdiction absolue de l’isolement cellulaire des enfants, dans un rapport présenté à l’Assemblée Générale de l’ONU, en octobre 2011. Un rapport dans lequel il conclut que la pratique de l’isolement cellulaire « équivaut à la torture ou aux traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants, quand elle est employée comme punition, au cours de la détention avant procès, indéfiniment ou pour une période prolongée, ou sur des personnes handicapées mentales. » La demande d’interdiction de l’isolement cellulaire des enfants rappelle une demande similaire faite en 200 par le Comité sur les Droits de l’Enfant, qui recommandait que la pratique soit « explicitement interdite » (voir : Commentaire général No. 10 – paragraphe 89).
Plus récemment, nous rappelons que le 26 juin 2012, un groupe de juristes britanniques a publié un rapport financé par le Ministère de Affaires Étrangères britannique qui a conclu que : « maintenir des enfants en isolement cellulaire régulièrement ou pour de longues périodes, pourrait équivaloir à de la torture en violation non seulement de l’article 37 (a) de la Convention des Droits de l’Enfant, mais aussi des autres instruments internationaux bien connus. »
Documents publiés sur le sujet :
- The Guardian : Enfants Palestiniens – seuls et abasourdis – dans la prison d’Al Jalame en Israël
- Al Jalame : 100 professionnels s’élèvent contre la pratique de l’isolement cellulaire des enfants
- Expertise psychiatrique – Faux aveux sous la contrainte : Le cas des Enfants Palestiniens
- B’Tselem et Hamoked – Laissés dans le Noir
- DEI – Rapport sur la Palestine – Ligotés, les Yeux Bandés et Déclarés Coupables
DCI exige que ces centres de détention, y compris Al Jalame et Petah Tikva, soient ouverts à des inspections impartiales venant de l’extérieur, avec des inspecteurs libres d’aller partout et n’importe quand dans l’établissement.

www.dci-palestine.org/docume...
(Traduit par Ch. C. pour CAPJPO-EuroPalestine)
CAPJPO-EuroPalestine

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