28 juillet 2012

Sayed Nasrallah : « Nous promettons aux Israéliens une nouvelle grande surprise en cas de nouvelle guerre »
 
 
A l’occasion du sixième anniversaire de la victoire divine du Liban sur «Israël» en 2006, le secrétaire général du Hezbollah a prononcé un discours via un écran géant devant des dizaines de milliers de partisans du Hezbollah dans la banlieue Sud de Beyrouth. Voici les principales idées de ce discours :
« Je voudrais évoquer au début une scène de la guerre de juillet 2006 pour mettre la lumière sur une face de la défaite israélienne cuisante qui est en même temps un exploit sans précédent pour la résistance libanaise. J’évoquerai ensuite les développements dans la région et enfin la situation au Liban.
En 2006, les Israéliens ont essuyé un échec cuisant, peu m’importe les allégations contraires des autres qui refusent de parler d’une quelconque victoire de la résistance. Les Israéliens continuent d’organiser à nos jours des colloques et des congrès sur ce qui s’est passé et reconnaissent clairement qu’il y a eu une défaite. Le chef du Mossad Meir Dagan avait dit à Olmert que la guerre fut une catastrophe nationale. De même, Dan Meridor, chef des affaires de renseignements au gouvernement d’Olmert, reconnaît: «Jamais Israël n’a atteint ce point de faiblesse ». D’autres ont parlé de la première défaite de l’histoire d’Israël. Quoi qu’il en soit, le résultat final de cette guerre est que 250 roquettes ont été lancées le dernier jour de la guerre, on était capable de lancer encore plus, mais on prenait en compte que la guerre pourrait durer plus longtemps. Je me contente des aveux des hauts responsables d’Israël qui parlent sans cesse de leur défaite.
L’année dernière j’avais parlé de deux exploits, aujourd’hui je parle d’un nouvel exploit. Le 14 juillet 2006, le cabinet ministériel israélien s’est réuni pour débattre d’une proposition militaire, pour laquelle les Israéliens ont recueilli des informations bien précises et très dangereuses. Cette proposition, dénommée « poids de qualité », détermine le positionnement des lance-roquettes du Hezbollah. Le ministre de la défense à l’époque avait confirmé aux autres dirigeants qu’en cas d’approbation de cette proposition, le Hezbollah sera bouleversé et perdra sa capacité de lancer une quelconque roquette, que ce soit de moyenne ou de longue portée. 
Le cabinet ministériel a enfin approuvé l’opération. Une heure après, plus de 40 avions de type F-16 et F-15 ont mené l’offensive, frappant plus de 40 cibles selon les Israéliens, et plus de 50 selon les Américains. Le chef d’Etat-major Dan Haloutz a contacté Olmert pour lui annoncer la victoire. Peres à l’époque a annoncé la victoire d’Israël et la fuite de Nasrallah vers la Syrie. Les grands dirigeants militaires avaient révélé le recueillement d’informations dangereuses, à travers un travail de renseignement assidu, et le recours à un budget immense. Haloutz avait dit avoir détruit 70% de la capacité de missiles du Hezbollah.

Toutefois, ce qui s’est passé en réalité c’est que la résistance sage, qui veille et qui guette les agissements de l’ennemi, a pu découvrir très tôt la stratégie israélienne de déterminer les positions des lance-roquettes de missiles de la résistance. Le cerveau sécuritaire créatif du dirigeant Imad Moughniyeh et des autres dirigeants de la résistance a permis de tendre un piège aux Israéliens. La résistance savait donc que les Israéliens ont découvert les positions des lance-roquettes.
Le deuxième exploit fut que la résistance a pu retirer les lance-roquette et changer leur positionnement. Quand les Israéliens ont bombardé le Liban, la majorité des lieux bombardés ne contenait pas de lance-roquettes. L’opération du poids de qualité est devenue ainsi l’opération de la défaite de qualité, l’opération qui a entrainé l’ennemi dans le piège de la résistance. Les capacités des missiles de la résistance ont démontré leur efficacité jusqu’au dernier jour de la guerre. Le lendemain, Haloutz est entré au cabinet ministériel pour déplorer que l’armée a été entrainée dans une guerre qui durera plusieurs semaines.
Passons au dossier libanais. Au Liban on est occupé par nos problèmes quotidiens, mais soyez surs que dans ce pays, il y a une résistance, avec des dirigeants et des combattants qui travaillent jour et nuit pour faire face à l’ennemi israélien, un ennemi qui prépare une nouvelle frappe contre le Liban et qui continue de recueillir des renseignements. Je luis dis à ce sujet que « ton poids de qualité n’est qu’une illusion de qualité ». Nous promettons aux Israéliens une nouvelle grande surprise en cas de nouvelle guerre. Je dis aux libanais et aux arabes : Soyez certains que les capacités de la résistance, son cerveau, sa décision et sa capacité à entrer dans la guerre et à en sortir victorieuse sont grandes, contrairement aux allégations des pays arabes, des médias et des dirigeants arabes qui cherchent à nous convaincre que nous sommes destinés à vivre vaincus. Nous sommes capables de réaliser une nouvelle victoire. Une fois la guerre terminée, les Israéliens et les Américains ont tiré les leçons de cette guerre. Ils ont œuvré à casser l’axe de la résistance à travers la défaite de la résistance. Cet axe, regroupant l’Iran, la Syrie, la résistance au Liban et en Palestine est la seule force arabe restante contre le projet américain et sioniste. L’administration Bush cherchait à écraser la résistance au Liban, en vue de passer ensuite au régime du président Bachar el Assad, pour faire soumettre la Syrie. Mais la victoire du Hezbollah a anéanti toute chance de frapper la Syrie. Les derniers jours de la guerre, Israël a renoncé à tout, il voulait à tout prix stopper la guerre. Demandez la confirmation de cette information aux délégations arabes à l’Onu. Je vous assure : si au Liban il y avait une certaine solidarité libanaise, si au lieu que ceux qui nous poignardaient dans le dos avaient gardé leurs couteux à part, nous aurions réalisé encore plus d’exploits sur le plan national libanais, mais certains aidaient les Israéliens à sortir du bourbier libanais.
Le projet du grand Moyen Orient a échoué au Liban, et il a été éliminé lors de la guerre contre Gaza. Toutefois, ces gens pragmatiques cherchent d’autres options. Pour les Américains, peu importe si tel parti islamiste ou tel autre parti gouverne, comme c’est le cas en Afghanistan où ils cherchent à négocier avec les talibans, l’important c’est la politique que ce parti au pouvoir va adopter. Au Liban, leur problème fut le Hezbollah. Ils ont conclu suite à la guerre que le bombardement aérien ne peut pas trancher une guerre. De même, l’opération terrestre s’est avérée une grande aventure très dangereuse. Olmert disait il y a trois jours : toute opération terrestre contre le Liban qui dépasse les 3 km révèle de l’idiotie. Shimon Peres disait dans les enquêtes de Winograd : il est impossible de pourchasser un jeune de 16 ans par un avion F-16 qui coute 100 millions de dollars. Combien de F—16 va-t-on alors dépêcher pour poursuivre tous les jeunes du Hezbollah ? De même, il est impossible de dépêcher un char Merkava pour chaque tranchée : Donc, la véritable stratégie de défense à adopter est celle du jeune qui ne peut être vaincu par un F-16 !
Je conclus ces témoignages par les propos de Moshé Yaalon, qui se présente en tant que penseur stratégique. Celui-ci a dit: il m’était clair que le Hezbollah est un phénomène enraciné dans les esprits des Libanais et qu’il ne pourra pas être éliminé militairement, tout comme ses missiles. Pour cette raison, j’ai encouragé un processus politique libanais interne qui conduirait au désarmement du Hezbollah. J’ai réalisé qu’on ne peut arracher le Hezbollah des cœurs des Libanais et j’ai proposé une action politico-militaire qui présenterait le Hezbollah devant les Libanais en tant que parti illégitime. Israël n’a pas d’autres choix pour vaincre le Hezbollah. Ils misent sur des changements internes. Soyez rassurés : une guerre similaire à celle de juillet 2006 n’est pas parvenue à vaincre la résistance, les insultes de certains dirigeants au Liban ne pourront en aucun cas vaincre cette résistance!
Mais pour les Israéliens il existe un autre problème : celui de la Syrie. En Syrie, une stratégie mise en place ces dix dernières années a transformé ce pays en une grande menace pour Israël, il y a eu un développement militaire très important dans ce pays. Israël a eu peur parce que la Syrie possède une capacité de missiles très grande, et cette force peut trancher les résultats de la guerre. D’aucuns disent que la Syrie est un pont de liaison entre l’Iran et le Hezbollah mais la Syrie est encore une force essentielle dans le soutien de la résistance. Lors de la guerre de juillet, la majorité des missiles par lesquels nous avons combattu les Israéliens fut de production syrienne. De même, les missiles utilisés dans la bande de gaza sont syriens, ces missiles font peur à Israël. Est-ce le régime saoudien ou le régime égyptien ou tout autre régime arabe ont acheminé ces missiles à Gaza ? Non. Le régime syrien mettait en danger tous ses intérêts pour aider la résistance au Liban et à Gaza. En Arabie ils ont empêché les campagnes de donations à Gaza. Alors que la Syrie envoyait avec les dons, des missiles pour aider la population.
Aujourd’hui, un projet américano-sioniste vise à empêcher toute armée forte dans la région. Ou bien l’armée doit être soumise aux Américains pour rassurer Israël. En Irak, la premier chose que les Américains ont faite fut la dissolution de l’armée, parce qu’ils ne veulent pas d’armée forte non soumise aux Américains, et l’armée irakienne est soutenue par les russes. Ils veulent que les armées arabes soient une simple police. Dans la région, la seule armée forte qui n’est pas soumise aux Américains est l’armée syrienne. On cherche à détruire la Syrie, peu leur importe les réformes. Les martyrs syriens d’aujourd’hui étaient des dirigeants et des compagnons de guerre, ils ont offert des grandes aides à la résistance libanaise lors de la guerre de juillet, mais cette armée est capable de poursuivre sa voie pour réduire au néant le complot. Mettons de côte nos sentiments confessionnels, regardons avec qui sommes-nous. Hier, Clinton a visité l’Egypte et Israël, elle est venue rassurer Israël que l’Egypte respectera la paix avec Israël. Clinton fait fi des besoins de la population palestinienne, et du sang syrien.
J’aborde brièvement le dossier iranien. Les occidentaux ont fait tout ce qu’ils peuvent pour imposer des  sanctions sur l’Iran mais comme l’a affirmé sayed khamenei dernièrement, l’Iran est 100 fois plus puissant que jadis. Ils ont donc eu recours à tous les choix, il leur reste la guerre. Comment veulent-ils faire la guerre à l’Iran alors qu’ils ne savent pas quoi faire avec le Hezbollah ?
Au peuple palestinien, je lui adresse un mot : soyez vigilants, si la cause palestinienne retourne au giron arabe, comme ce fut le cas depuis 60 ans, celle-ci perdra a jamais. Le plus grand danger qui menace la cause palestinienne est le discours confessionnel.
Sur le Liban, il  a une unanimité autour de l’armée. Mais cette unanimité est-elle vraiment réelle ? J’en doute. Ce qui affaiblit l’armée le plus est le fait de l’accuser de confessionnalisme et de douter de sa neutralité et de son patriotisme. Celui qui cherche une armée forte doit la protéger sur le plan national. Lorsque nous délaissons l’armée devant le premier incident interne, cette dernière perdra sa force. Pour avoir une armée forte, nous devons avoir une volonté forte. Nous devons ne pas avoir peur des Américains qui nous rendent visite, nous pourrons avoir une armée forte. Sinon nous aurons une simple police. Ils ne veulent pas d’armée forte qui menace Israël. Qui ose accepter, non pas de signer des contrats d’armement avec l’Iran, mais de recevoir des dons ? Les médias doivent aussi assumer leurs responsabilités nationales. Sur le plan interne, j’appelle au calme, j’appelle le peuple de la résistance au calme.

Ils ont détruit l’Irak, ils veulent détruire la Syrie et le Liban, pour cette raison, j’appelle à la patience les musulmans et les chrétiens à la fois. Certains œuvrent à  effriter notre société, certains paient de l’argent pour semer le chaos dans le pays. Je propose un pacte d’honneur entre sunnites, chiites, druzes et chrétiens pour faire taire toute personne qui prône un discours confessionnel. Nous, au Hezbollah et au mouvement Amal, allons nous comporter ainsi avec tout chiite de ce genre. 
Sur le plan gouvernemental, il est clair que gouvernement n’est pas celui du Hezbollah, contrairement aux allégations des forces du 14 mars qui disent ceci pour imputer au Hezbollah tous les échecs gouvernementaux, alors qu’ils savent bien les échecs et les difficultés dont ils sont responsables depuis des décennies. Pour nous l’important est de garder la stabilité du pays. Nous ne devons pas débattre publiquement de nos différends gouvernementaux. Sur ce  point, j’insiste sur  l’alliance entre le courant patriotique libre et le Hezbollah. Nous espérons que les composantes de la majorité gouvernementale dialoguent ensemble et ne vont pas trop loin dans leurs divergences. 
En cette journée grandiose, paix sur les âmes des martyrs, et nous saluons le dirigeant de la résistance Sayed Moussa Sadr et ses compagnons, et je salue les combattants et le peuple. Ce que vous avez réalisé en 2006 restera incrusté dans la conscience des peuples arabes et islamiques ».


Source: moqawama.org

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