03 juillet 2012

Une Italienne consacre une thèse aux viols des Algériennes durant la guerre de libération 
 

ALGER- Les viols et la torture subis par les femmes algériennes durant la guerre de libération nationale ont fait l’objet d’une thèse de magister "La mémoire et l’oubli", soutenue en 2011 par une étudiante italienne à l’université de Turin, Mme Paola-Maria Palladino.
Mme Palladino a indiqué lundi à l’APS qu’elle s’est intéressée à ce thème afin d’apporter des "éclairages" sur des "aspects cachés" de la Révolution algérienne et "mettre en valeur" la participation de la femme à l’indépendance du pays.
"J’ai notamment évoqué les viols et les tortures subis par les femmes algériennes durant cette période", a-t-elle ajouté, lors des travaux de la rencontre internationale à Alger sur le thème "Algérie 50 ans après : libérer l’histoire".
Détentrice d’une licence en littérature arabe, Mme Palladino qui est aussi présidente de l’Association d’amitié algéro-italienne, a indiqué avoir "découvert" l’Algérie lors de ses séjours de perfectionnement de la langue arabe, précisant qu’elle a commencé à s’intéresser à la guerre de libération nationale en 2006.
C’est en 2009 que cette jeune dame de 28 ans a entamé sa thèse sur la participation de la femme à l’indépendance de l’Algérie, quand elle a été "séduite" et "choquée" en même temps par les témoignages de la moudjahida Louisa Ighilahriz.
"Les témoignages de femmes que j’ai rencontrées sont douloureux à entendre", reconnaît-elle, précisant qu’elle n’a pas de parti pris car elle est de "père et mère italiens".
"Le témoignage qui m’a le plus marqué est celui de Louisa (Ighilahriz). Elle est directe et ne mâche pas ses mots, alors que les autres femmes recourent à des métaphores pour décrire leurs souffrances".
Mme Palladino se dit cependant "émerveillée" par Louisa, laquelle lui a signifié que "malgré toutes les souffrances, cette période demeure un de ses meilleurs souvenirs dans la mesure où elle s’est sacrifiée et a souffert pour l’Algérie".
A la faveur de sa thèse, cette étudiante italienne a pu visiter plusieurs régions d’Algérie, a-t-elle dit, affirmant ainsi qu’elle a apporté un "cinglant" démenti à ses proches qui lui "déconseillaient" de partir en Algérie sous prétexte de terrorisme. Selon Mme Palladino, il reste encore "beaucoup à dire" sur l’histoire l’Algérie, notamment relations algéro-françaises qui sont "toujours d’actualité".
Mme Palladino est invitée aux côtés d’historiens, chercheurs et universitaires algériens et étrangers participant à cette rencontre internationale sur l’histoire coloniale de l’Algérie et la guerre de libération qui se déroule à la Bibliothèque nationale d’Algérie.
La rencontre est organisée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) en partenariat avec le quotidien national la Tribune, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.

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