15 juillet 2012

Cher Khaled Meshaal, vous nous aviez promis de les faire libérer...

samedi 14 juillet 2012 - 08h:29
Lama Khater - MEM




Les plaies du peuple sont de plus en plus douloureuses et ne sont plus supportables. 
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Mars 2010 - Flics d’Abbas réprimant une manifestation à Bethléhem, marquant la Journée de la Terre
J’ai décidé de vous envoyer cette lettre ouverte pour une question qui hante tant de gens en Cisjordanie sous occupation, même si je sais comme beaucoup d’autres que vous n’êtes pas responsable de cette souffrance. Vous ne l’avez pas non plus provoquée, mais elle a atteint un point où une solution est de plus en plus difficile à trouver.
Je parle de la question des détenus politiques dans les prisons des services de sécurité du Fatah en Cisjordanie, qui sont en grève de la faim, et d’autres qui sont encore victimes de détentions régulières et de convocations presque quotidiennes pour être interrogés.
J’ai choisi de vous écrire car je suis convaincue que vous êtes maintenant le responsable palestinien de plus haut niveau auquel ceux qui sont vulnérables peuvent s’adresser quand ils sont dans la détresse, et parce que je sais que vous êtes préoccupé par les opprimés et leurs droits et que vous remplissez vos promesses à leur égard. Nous avons encore en tête les mots que vous avez adressés aux prisonniers dans les prisons israéliennes le jour de l’accord d’échange Wafa-Ahrar : « Nous promettons à ceux qui restent dans les prisons que nous allons continuer nos efforts jusqu’à ce que vous soyez tous libérés, ce qui est une promesse devant vous et devant Dieu. » Ces mots entendus dans les maisons de ceux qui ont été libérés se sont mélangés avec la joie du retour des prisonniers.
Aujourd’hui, un groupe parmi les plus méritants des jeunes Palestiniens entame leur deuxième semaine de grève de la faim dans les prisons de l’Autorité palestinienne ; les prisons de nos frères, et non pas de nos ennemis. Nous savons combien vous et vos frères à la direction du Hamas avez cherché à trouver un langage commun avec le Fatah, afin de rassembler le peuple et combler le fossé vous séparant. Ainsi, nous supposons qu’il est essentiel pour ce langage commun de faire un réel progrès, ressenti d’abord par les personnes visées par la campagne d’arrestations et leurs familles, car ils représentent un large segment de la société palestinienne.
Nous savons que vous donnez toujours le meilleur de vous-même, et nous vous invitons à prendre cette question à cœur, bien qu’elle soit douloureuse, pour l’intérêt commun des Palestiniens. Les blessures de notre peuple sont de plus douloureuses et ne sont plus supportables, mais les rêves que nous avions au cours de l’année passée, c’est-à-dire toute la période qui s’est écoulée depuis la signature du dernier accord de réconciliation, se sont évaporés et le groupe qui a vocation à porter le drapeau de la réconciliation perdra sa confiance dans l’autre groupe qui continue à parler de réconciliation mais poursuit les arrestations et tortures de ses opposants politiques.
Les détails de la vie quotidienne dans les prisons racontent les longues journées et nuits traversées par ceux qui sont tourmentés, dont le seul « crime » est d’avoir porté la bannière de la résistance à un moment où la direction du Fatah et l’Autorité palestinienne estimaient qu’il n’était pas approprié de faire face à l’occupation. Ceci, bien sûr, a été décidé d’après les ordres directs de ceux qui financent l’Autorité palestinienne, dans la mesure où cette Autorité a décrété que la possession d’une arme ou d’argent pour la résistance était un crime à haut risque.
Nous nous adressons aujourd’hui à vous, car il nous est difficile de faire une requête devant ceux qui n’ont pas de contrôle sur leurs propres affaires et dont les actions sont toutes régies par l’occupation. Il nous est difficile de demander à ces personnes de l’aide car elles ne remplissent pas leurs promesses. Si elles parlent, elles mentent, et elles ne craignent pas les conséquences de l’injustice tant qu’elles sont capables de maintenir leur pouvoir en allant à l’encontre des règles nationales.
Nous nous adressons à vous au nom des nombreuses personnes qui viennent ici chaque jour faire appel à vous à travers les médias et sit-in quotidiens de solidarité organisés pour soutenir leurs fils. Nous savons que vous avez une lourde charge et de nombreuses et graves préoccupations, et que vous ressentez directement vous-même la souffrance de votre peuple, mais nous savons que vous avez toujours été de son côté et que vous êtes capable de prendre soin de ses problèmes.
Nous disons donc ceci : la liberté de ces prisonniers est une promesse que vous avez faite et nous croyons que vous l’accomplirez. Vous êtes responsable de leurs vies, et les appels à l’aide de leurs familles sont une source de préoccupation pour vous. Que Dieu vous bénisse et vous protège, vous et les protecteurs du peuple et de ses enfants, pour le bien de la résistance.

4 juillet 2012 - Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middleeastmonitor.com/ar...
Traduction : Info-Palestine.net

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