04 février 2010

non à l'ouverture du nouveau Centre de Rétention


Pétition contre l'ouverture du centre de rétention du Mesnil-Amelot 2

27 janvier 2010 |

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La construction du nouveau centre de rétention (CRA) du Mesnil-Amelot (77) est achevée. L’ouverture est prévue dans quelques semaines. Avec 240 places de rétention, ce centre sera le plus grand de France. Il s’ajoutera au premier CRA du Mesnil-Amelot, qui compte déjà 140 places.

L’entrée en fonction de ce véritable camp marque une nouvelle étape de ce que les associations de défense des droits des migrants ont qualifié depuis 2004 d’industrialisation de la rétention. D'exceptionnel, l'enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un outil banal de la politique migratoire.

Le futur centre de rétention comptera 240 places dont 40 places réservées aux familles. Il est organisé en 6 "unités de vie" de 40 places, disposés autour de deux bâtiments administratifs jumeaux eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l’ensemble du camp. Des dizaines de caméras et des détecteurs de mouvements complètent ce dispositif carcéral.

Comme pour le CRA de Vincennes, l’Administration utilise la fiction de deux centres de rétention mitoyens pour contourner la réglementation : celle-ci limite à 140 places la capacité d’un centre de rétention.

La construction envisagée de deux salles d’audiences à proximité immédiate du camp instituera une justice d’exception éloignée de tout regard de la société civile.

Un centre de 240 places représente une moyenne de 40 arrivées par jour (c’était le cas au CRA de Vincennes avant l’incendie du 22 juin 2008). Comme l’a montré la situation de Vincennes, ce type d’univers déshumanisé favorise, encore plus qu’ailleurs, le non-droit, les violences, les auto-mutilations et les tentatives de suicide.

Les associations signataires s’opposent à l’ouverture du futur centre de rétention du Mesnil Amelot. Elles dénoncent la criminalisation des migrants et appellent les citoyens et les élus à se mobiliser contre l’internement administratif des étrangers.

Premières organisations signataires :

Anafé, ADDE, Emmaüs-France, Gisti, La Cimade, MRAP, le Syndicat de la Magistrature

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Deux faux centres de rétention, un vrai camp d’internement

27 janvier 2010 |

La législation concernant les Centres de Rétention Administrative limite la capacité d'accueil à 140 personnes par centre (article R. 553-3 du CESEDA).

Or, le centre du Mesnil contient deux structures de 120 places chacune que l'administration prétend être indépendantes l'une de l'autre. De nombreux indices montrent clairement que c'est un véritable camp d'internement qui se met en place, avec une capacité d'accueil de 240 places !

On a pu remarquer que :

  • L'espace entre les deux sites n'est que de quelques mètres. Il n'y a pas de séparation claire. Ils sont dans la même enceinte. Seule une route artificielle (qui ne mène nulle part) les sépare. Cet espace entre les deux parties du centre semble servir de sortie de secours commune et de lieu par lequel on arrive dans une zone ou une autre.
  • Il n'existe qu'un seul chemin de ronde pour les deux sites. Une passerelle relie les deux structures et sera occupée par les forces policières.
  • Il y a une entrée unique pour les deux sites dont l'accès est autorisé par un service de garde.
  • Un seul des sites contient deux chambres d'isolement qui servira probablement à l'ensemble du CRA.
  • Le camp sera placée sous la responsabilité d'une seule personne supervisant des forces de police qui ont vocation à intervenir dans les deux zones.

Dans chaque structure :

  • Une salle de surveillance vidéo surplombe chaque site : les policiers contrôlent l'ouverture et la fermeture des portes " hachoirs" à distance depuis le poste situé en hauteur.
  • L'accès aux différents services (service médical, OFII, Cimade, visites…)ne peut se faire qu'après le franchissement de plusieurs grilles et portes à fermetures magnétique.


Le permis de construire précise l'objectif de la création de deux centres pour la légalisation du site. Celui –ci évoque pourtant : " - la construction d'une entité hébergement retenus – la construction d'une entité service et administration" et "une zone écran végétalisée entre la zone de rétention et la zone gendarme".

Une série de documents officiels démontre l'existence d'un seul centre.

Dans une attestation du Ministère de la défense datée du 04 avril 2007 et intitulée " sur la compétence et la présidence de la commission de sécurité du centre de rétention administrative du mesnil Amelot" il est mentionné " le projet du CRA".
La Communauté de communes de la Plaine de France a écrit aussi au Ministère de la Défense au sujet de la " construction d'un centre de rétention".
Enfin, même le conseil municipal du Mesnil-Amelot mentionne un seul centre dans les deux délibérations relatives à l'approbation du plan local d'urbanisme.

Comment ne pas réagir face à cette fiction administrative et juridique permettant à l'Etat de contourner la réglementation transformant le régime de la rétention vers la création de véritables camps ?
Le Contrôleur Général des lieux de privation de liberté écrivait dans son rapport 2008, page 20, qu' " on ne peut qu'être préoccupé de certaines extensions, que ne doit pas dissimuler la fiction de ‘plusieurs centres' placés dans un même lieu"…

Un tel camp ne pourra fonctionner qu'au mépris du respect des droits et de la dignité des personnes qui vont y être enfermées. S'opposer à son ouverture c'est défendre leurs droits fondamentaux.

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