02 février 2010

on meurt en prison, en France...


La peine de mort existe toujours en France : des malades meurent en prison

Communiqué de presse Act Up-Paris & Ban Public, 2 février 2010

Un prisonnier gravement malade risque de mourir en PACA. La suspension de peine pour raison médicale doit s’appliquer.



Guy Englumen a 56 ans, il est gravement malade : il souffre d’irrémédiables problèmes cardiaques, il porte un défibrillateur et doit suivre un lourd traitement médicamenteux à vie. Son état de santé physique et psychique nécessite des soins médicaux constants et une surveillance médicale permanente.

Pourtant, depuis le 13 janvier, Guy est incarcéré. Alors qu’il se rendait à l’audience de jugement de sa demande de suspension de peine pour raison médicale, il a été arrêté et incarcéré sans même avoir eu le temps de plaider sa cause devant la juge d’application des peines.

Deux expertises médicales concordantes concluent à l’incompatibilité de son état de santé avec la détention. La juge d’application des peines a pourtant considéré qu’il devait rester incarcéré puisque « le pronostic vital de Monsieur Englumen reste préoccupant mais n’est pas engagé dans des circonstances d’urgence ».

Béatrice Brue, juge d’application des peines se trompe, l’incarcération de Guy Englumen est profondément inhumaine et injuste. Non seulement elle ne respecte pas la loi - puisque deux expertises médicales concordantes concluent à la nécessité d’une suspension de peine de prison – mais elle fait fi de tout respect de la dignité humaine.

Guy a été arrêté et incarcéré dans des circonstances intolérables. Ne supportant pas les conditions de son incarcération, il a été hospitalisé à Marseille en attente d’une très lourde opération chirurgicale qui ne pourra pas être effectuée. Il est trop tard pour l’opérer. Il vient d’être transféré à l’Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale (UHSI) de Marseille. Son état de santé est extrêmement préoccupant, les méandres de la justice et la prison sont en train de l’achever.

Les médecins de l’UHSI de Marseille sont choqués, plusieurs travailleurs sociaux du Centre de Détention de Salon de Provence sont abasourdis. Les acteurs du milieu pénitentiaire eux-mêmes s’accordent à trouver cette situation incompréhensible, révoltante, inhumaine.

L’état de santé de Guy jugé incompatible avec la détention justifie légalement et humainement sa libération immédiate. Il y a urgence, son pronostic vital est désormais engagé. L’audience d’appel du refus de sa suspension de peine pour raison médicale, initialement prévue fin mars, vient d’être avancée à mardi prochain en fin de matinée.

Nous exigeons la libération immédiate de Guy Englumen.

Cette situation n’est malheureusement pas unique dans les prisons françaises. Nous exigeons une application effective et immédiate de l’article 720-1-1 du code de procédure pénale : le droit à la vie pour les prisonniers malades.


Contact presse : Laura Petersell - 06 67 65 04 20

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