16 avril 2010


GUERRE D'ALGERIE
SOUVENIRS D'UN APPELE ANTICOLONIALISTE

Avant-Propos d'Henri ALLEG
L'auteur de La Question




Avant-Propos




C‘est en février 1961 que Jacques Tourtaux, comme des dizaines de milliers de jeunes Français avant lui , avec les mêmes réticences à participer à cette guerre « imbécile et sans issue », arrive en Algérie. Mais, entre lui et la majorité de ces bidasses mobilisés à qui pourtant il ressemble, une différence qui a son importance : il est communiste et il sait parfaitement pourquoi il refuse cette guerre et où sont la vérité et le droit. Non pas, comme le prétend la propagande officielle, du côté des gros colons exploiteurs, des gouvernants et de l’armée coloniale qui les servent et continuent de prétendre que l’ « Algérie c’est la France » mais du côté des Algériens qui luttent pour l’indépendance de leur pays et des Français qui les soutiennent.
Pas un moment donc, Jacques Tourtaux ne cédera, malgré tous les tentatives de « bourrage de crâne », malgré les pressions et chantages de toutes sortes, malgré les mises à l’écart, les brimades ouvertes ou camouflées des gradés, souvent « anciens d’Indochine », avides de prendre leur revanche sur un adversaire – pour eux, le même qu’au Vietnam - qui les avait victorieusement affrontés « là-bas », . Bien plus, dans ces dures conditions où il est noté comme une « forte tête » et en dépit du danger, il s’efforcera avec les pauvres moyens à sa disposition (parfois à l’aide de « papillons » fabriqués artisanalement) de faire entendre la voix des partisans de la paix, de la liberté, de l’entente fraternelle avec le peuple algérien.

Mais il y a aussi d’autres souffrances durement ressenties, celles particulièrement odieuses qu’impose la guerre coloniale aux hommes et aux femmes révoltés contre l’exploitation, l’injustice et le mépris dont Jacques Tourtaux est le témoin et qu’il ne pourra jamais oublier. Les ratissages sanglants de douars, les gourbis incendiés, les exécutions sommaires de combattants et de civils, les tortures et les viols. Tout cela est encore présent dans sa mémoire et toujours aussi durement ressenti. Il le dit avec force et émotion :

« Depuis mon retour d’Algérie, j’ai toujours souffert, sans savoir que je souffrais de là-bas. Plus de 40 ans après, je me réveille régulièrement en sursaut . Difficile de remonter la pente : sautes d’humeur, phobies, rendent souvent la vie difficilement supportable à mon entourage ; Depuis de nombreuses années, mon sommeil est agité, troublé par des insomnies, cauchemars et anxiétés. Les troubles graves endurés encore aujourd’hui sont la conséquence directe des mauvais traitements subis et qui m’ont été infligés volontairement du fait de l’institution militaire lors de la guerre d’Algérie. Les vives et graves souffrances que j’ai subies à l’époque ont laissé des traces indélébiles et des blessures qui m’ont affecté toute ma vie et, encore aujourd’hui, je subis un très important sentiment de culpabilité du fait d’avoir vu des horreurs que je réprouvais…. ».

Avec beaucoup de modestie, Jacques Tourtaux présente son livre comme un témoignage. Mais, c’est beaucoup plus que cela. Dans sa volontaire simplicité et sa totale vérité, c’est aussi un vibrant hommage à ces soldats anticolonialistes qui, après avoir milité clandestinement dans leur unité contre la guerre et pour faire prendre conscience à ceux qui les entouraient de son contenu pervers et criminel, n’ont pas hésité, le moment venu, à se dresser, souvent au péril de leur vie, pour barrer la route aux généraux factieux prêts à donner l’assaut à la République. Avec juste raison, il pose cette question que les dirigeants en place ont le plus souvent volontairement oubliée : Que serait-il advenu si, en avril 1961, le contingent mobilisé en Algérie, avait suivi les officiers félons et leurs chefs ?

Une question qui mérite toujours réflexion, ne serait-ce que pour aider les générations d’aujourd’hui à tirer les leçons de l’histoire et à rester vigilantes car les forces mauvaises du passé n’ont pas renoncé.
Henri ALLEG




Opposant à la guerre coloniale menée en Algérie, catalogué "forte tête", je suis envoyé en Afrique du Nord. Je dénonce l'existence de sections discilpinaires et de bagnes militaires tels que Oued-Smar où les gus incarcérés étaient quotidiennement passés à tabac et subissaient des sévices graves, entraînant parfois l'hospitalisation.

Ce livre témoignage rend hommage à la poignée de soldats anticolonialistes qui se sont battus clandestinement contre cette guerre, en vue d'aider à la prise de conscience des autres soldats moins politisés.

Que serait-il advenu si en avril 1961, les généraux félons n'avaient pas été mis en échec?

Sincère et incontestable, ce livre "explosif" dérangera sans doute, plus de quarante ans après la fin de cette guerre "iimbécile et sans issue".

Soldats anticolonialistes de la guerre d'Algérie, si vous vous reconnaissez dans ce modeste écrit, sortez de votre silence, de votre anonymat.

Dénoncez les violences, les sévices, que vous avez subis, infligés par des gradés de l'armée française.

Je m'insurge contre le refus des autorités civiles et militaires quant à la reconnaissance des traumatismes subis. Je villipende le vote scandaleux de la loi scélérate du 23/02/2005 qui réhabilite les assassins de l'OAS et encourage les nostalgiques des guerres coloniales.

Jacques Tourtaux

INCOPORE DIRECT EN ALGERIE

Après un voyage gratuit Rethel-Marseille, payé par les vaches à lait que sont les contribuables, vlà-t'y pas que le grand Charles a décidé de me faire visiter Marseille, sa Canebière, son vieux port, son "célèbre camp Sainte Marthe, sans oublier les incontournables prostituées de la rue Tubaneau, chaque soir grouillante de bidasses.


OUED-SMAR LES CLASSES

J'ai donc fait mes classes au Centre d'Instruction (C.I.) de Oued-Smar. Il s'agissait d'une compagnie disciplinaire qui était commandée par un lieutenant. A l'époque, Oued-Smar avait une triste réputation dûe à la présence sur son territoire d'une prison interarmes, plus exactement un bagne, dirigée par un adjudant-chef de l'armée de l'air, nommé Birr, surnommé par les soldats de la base , le S.S.

La prison, surnommée "La Villa" s'apparentait à un bagne. Certains détenus étaient si sérieusement blessés qu'ils devaient consulter à l'infirmerie.

Comment un peuple comme le nôtre, qui a tant souffert de la barbarie nazie peut-il avoir des fils qui revendiquent cette violence fasciste?


Le livre est en vente auprès de son auteur

pour tous renseignements, le contacter au 03.26.40.62.15.
Mail : jacques.tourtaux@orange.fr


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