Les Etats-Unis, une justice «à la carte», la France, une suspicion légitime
Le Tribunal spécial sur le Liban à l’épreuve de la guerre de l’ombre Part 3/3
René Naba | 10.08.2010 | Paris
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V- Les Etats-Unis, une justice «à la carte», la France, une suspicion légitime
Paris, 19 août 2010 – La justice pénale internationale, dont l’avènement avait été salué comme annonciateur d’une ère nouvelle est, ainsi, d’emblée, obérée par sa sélectivité et ses immunités, en un mot par sa partialité. Les Etats-Unis, un des tortionnaires majeurs de l’époque contemporaine, le maître d’œuvre des tortures de la base américaine de Guantanamo (Cuba), de Bagram (Afghanistan) et d’Abou Ghraib (Irak), de même qu’Israël, considéré par une fraction importante de l’opinion publique mondiale comme «l’Etat voyou N°1» de la scène internationale, n’ont pas souscrit au traité fondateur de la Cour pénale internationale. Ils disposent de ce fait d’un privilège de juridiction qui leur confère une sorte d’immunité régalienne les plaçant à l’abri des poursuites, héritage de l’ancien «régime des capitulations» de l’empire ottomane.
«Depuis Nuremberg, les Etats-Unis ont toujours prôné et construit une justice « à la carte ». Le propos d’une grande limpidité ne provient pas d’un pourfendeur aigri de l’Imperium américain, mû, selon l’expression consacrée, par un «antiaméricanisme primaire», mais d’un journaliste du quotidien français le Monde, quotidien de référence s’il en est. Analysant «La nouvelle victoire américaine à propos de la Cour Pénale Internationale», à la suite de l’adoption de la définition juridique du «crime d’agression», en complément aux crimes de génocide et crimes contre l’humanité, Stéphanie Maupas soutient «Que ce soit pour les crimes nazis, japonais, rwandais ou yougoslaves, Washington est toujours parvenu à imposer sa liste de suspects, quand d’autres étaient soit « oubliés », soit acquittés(…) «Enjeux clés de cette justice qui menace chefs d’Etat et hauts gradés, les cibles des procureurs successifs ont toujours fait l’objet de tractations», relève-t-elle dans une correspondance de La Haye en date du 27 juillet 2010. La réforme a été adoptée par cent onze états membres, mais la décision de sa mise en œuvre a été repoussée à dans sept ans.
Il en est de même des autres pays du champ occidental. La France, hébergeur du faux témoin syrien Zouheir Siddiq, compte à son actif l’élimination des principaux opposants du tiers monde hostiles à son hégémonie, Félix Mounier (Cameroun-1958), Mehdi Ben Barka (Maroc 1965), de même que les chefs de file du mouvement indépendantiste Kanak Jean Marie Tjibaou et Yéwéné Yéwéné, tous deux assassinés en 1989 en Nouvelle Calédonie sur un territoire dont la France a la charge de sa sécurité, ou enfin le chef de l’opposition tchadienne Ibn Omar Mahmat Saleh (2008), arrêté à la suite d’informations émanant des services d’écoute de l’armée française.
Une «suspicion légitime» frappe d’ailleurs la France tant en ce qui concerne le Darfour que le Liban, en raison de son rôle présumé dans l’élimination de l’opposant tchadien et de son activisme à «internationaliser» l’assassinat de Rafic Hariri, un crime relevant en principe du droit pénal libanais. Le président français de l’époque, Jacques Chirac, un obligé notoire de l’ancien premier ministre libanais, s’est appliqué à porter devant la justice pénale internationale le cas Hariri. La reconnaissance du ventre ne saurait donner lieu à des excès, ni à manipuler de faux témoins. et l’honneur d’un homme ne se lave pas par le recours à de témoins stipendiés.
Les bévues qui ont émaillé la procédure, la partialité du premier enquêteur l’allemand Detlev Mehlis, ont plongé le Tribunal dans un climat de suspicion généralisé tant en ce qui concerne sa fonction première que sa finalité, que le choix de ses officiants. Au terme de cinq ans de fonctionnement, le TSL constitue à proprement parler une parodie de justice d’autant plus symptomatique qu’il a constamment écarté de son champ d’investigation, le volet israélien, en opposition avec le principe du débat contradictoire, quand bien même le système des télécommunications libanais s’est avéré être sous contrôle israélien. Cette découverte, qui pourrait avoir de sérieuses implications concernant la détermination des responsabilités, devrait conduire le tribunal à reconsidérer sa position d’autant plus impérativement que la crédibilité des données est désormais frappée de suspicion du fait de la main mise du Mossad sur les communications libanaises. L’enquête internationale dans son ensemble risque ainsi de s’effondrer.
Le tribunal spécial sur le Liban, institué par un accord conclu entre le Liban et les Nations Unies, le 5 juin 2005, confère des privilèges exorbitants à la commission d’enquête de l’ONU en ce qu’elle permet à cette instance d’exercer une tutelle de fait sur les autorités locales libanaises, en l’habilitant à enquêter sur un fait qui ne constitue pas un «crime international» juridiquement parlant. Mais le fait de privilégier le cas du chef du clan saoudo américain au Moyen orient, au détriment d’autres personnalités éminentes de la scène internationale (Benazir Bhutto Pakistan 2007, Salvador Allende Chili 1973, Patrice Lumumba Congo Kinshasa 1961), au détriment des dizaines de personnalités libanaises, au détriment des milliers des victimes civiles de la guerre libanaise, au détriment des dizaines de dirigeants palestiniens et des milliers de civils palestiniens tués par les Israéliens, donne à penser que la coalition occidentale entend placer sur la défensive les principaux contestataires de l’ordre hégémonique américain dans la zone, l’Iran, via le dossier nucléaire, La Syrie et le Hezbollah, via le dossier Hariri, principal pierre d’achoppement à la capitulation déguisée conduite par le président palestinien Mahmoud Abbas.
La sélectivité dans son choix porte préjudice au Tribunal en ce qu’elle constitue une négation du principe d’universalité de la justice internationale et fait craindre une instrumentalisation de cette juridiction à des fins politiques au service des desseins du camp occidental. Sauf infléchissement ultérieur, un tel tri sélectif opéré en Mars 2009 – Rafic Hariri/Liban (1er mars) et Omar al-Bachir /Soudan (4 mars) – à l’exclusion de tout autre cas similaire, pourrait dénaturer sa posture morale en imposture, la négation même de la notion de justice. Le ciblage du monde arabo africain, à l’exclusion de toute autre sphère géopolitique, à la notable exception de l’ex Yougoslavie et du Cambodge, séquelles du bloc communiste, paraît ressortir d’un projet visant à maintenir sous pression la zone privilégiée d’expansion de la Chine et de la Russie, sur la flanc méridional du camp occidental, en désignant à la vindicte publique leurs traditionnels alliés régionaux, la Syrie, l’Iran et le Soudan. Plaide en faveur de cette thèse, le choix discriminatoire de traduire devant la justice internationale les assassins de Rafic Hariri et pas ceux de Benazir Bhutto, de poursuivre le soudanais Omar El Bachir et non le tchadien Idris Deby au bilan sanguinairement comparable, voire même du libyen Mouammar al Kadhafi, responsable de la disparition du chef spirituel de la communauté chiite du Liban l’Imam Moussa Sadr.
VI - La criminalisation du Hezbollah, une guerre de substitution contre l’Iran.
La neutralisation d’un important lot d’agents israéliens, particulièrement dans le secteur sensible de la téléphonie cellulaire, dont les relevés fondent l’acte d’accusation, pose le problème de la fiabilité des preuves des enquêteurs internationaux. L’acte d’accusation a été divulgué par anticipation, en Mai 2010, sans que l’autorité compétente se ravise, aux mépris des règles les plus élémentaires de la procédure pénale internationale. Sa teneur a été communiquée officieusement au Hezbollah, non par la voie judiciaire compétente, mais par le propre chef du gouvernement du pays plaignant, et propre fils de la victime, Saad Hariri à Hassan Nasrallah dans une conversation à huis clos dans une démarche qui s’apparente à un marchandage. L’implication de «trois membres indisciplinés» du Hezbollah pour solde de toute compte du contentieux qui oppose sunnites et chiites dans le monde arabe depuis l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.
L’offre a été refusée et portée sur la place publique. Quiconque connaît le fonctionnement du Hezbollah à la discipline toute spartiate, le pointage d’un membre «indiscipliné» de ce mouvement constituerait l’aveu d’un dysfonctionnement, d’une absence de contrôle du chef du mouvement sur ses troupes. Pis, elle stigmatiserait le Hezbollah de l’accusation de régicide à l’effet de le marquer du sceau de l‘infamie au regard des sunnites, le courant majoritaire de l’Islam dans le monde arabe et musulman, et de plomber du même coup la légendaire réputation du Hezbollah en tant qu’organisation disciplinée exclusivement consacrée à la lutte contre Israël. Une accusation qui constituerait le point de basculement vers une guerre sunnite – chiite sur l’ensemble du monde arabe, particulièrement au Liban et les monarchies du golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït) où résident de fortes minorités chiites. L’un des principaux inculpés, Jamil Sayyed, accusera publiquement à sa libération le tribunal de lui avoir demandé de se désigner comme «bouc émissaire» afin de conclure l’instruction et de clore le dossier. Un scénario identique semble se reproduire à l’encontre du Hezbollah.
Depuis L’assassinat de Rafic Hariri, le mouvement chiite fait l’objet d’une vive pression visant à le marginaliser, à défaut de le délégitimer. Initiée par l’interdiction en France de sa chaîne de télévision «Al Manar», en 2004, la pression s’est poursuivie par une vaine tentative de le désarmer, dans la foulée du coup de massue israélien, en 2006. Elle s’est poursuivie dans la foulée de la neutralisation du camp palestinien de Nahr el Bared, en 2007, avec, l’assassinat à Damas, en février 2008, de son chef militaire Imad Moughniyeh, elle-même suivie d’une épreuve de force avec ses adversaires de la coalition occidentale visant à neutraliser son réseau autonome de transmission, en mais 2008. Le tout couplé par des actions hostiles en direction de son protecteur, la Syrie, matérialisée par le bombardement d’un site nucléaire en novembre 2007, et l’assassinat de l’interface syrien du Hezbollah libanais, le Général Mohamad Souleymane, tué depuis un yacht, dans son chalet du bord de mer, à Tartous, (Syrie), en Août 2008.
Projet d’enfumage médiatique et de brouillage diplomatique visant à gommer l’implication du Clan Hariri dans l’exacerbation du courant intégriste sunnite dans les camps palestiniens du Liban, la neutralisation de Nahr el Bared s’est soldée par un lourd bilan, malgré l’appui logistique de l’armée syrienne à l’armée libanaise. 143 personnes (76 militaires libanais, 50 insurgés, 17 civils palestiniens) ont péri au cours des 32 jours d’affrontement qui se sont déroulés dans ce camp palestinien du Nord Liban, en Mai Juin 2007 dans une opération de diversion, visant à neutraliser les effets de la défaite israélienne de juillet 2006 et à mobiliser le camp sunnite face au Hezbollah. La reddition du camp signera la victoire morale du président Emile Lahoud, fondateur de la nouvelle doctrine militaire libanaise de la stratégie de la riposte, mis à l’index par les occidentaux qui cherchaient à le déstabiliser depuis l’assassinat de Rafic Hariri.
Une ténébreuse affaire à tous égards que l’attaque du camp palestinien de Nahr el Bared dans la mesure où celui qui a été célébré comme le héros de la bataille, le Colonel Shahid Toumiyeh, blessé au combat, s’est révélé être un agent israélien. Ancien directeur de l’école des forces spéciales et des commandos de marines, a-t-il favorisé dans l’exercice de ses fonctions durant la période de son mandat, le transbordement du matériel d’espionnage et de sabotage israélien? L’exfiltration d’agents démasqués? L’infiltration d’agents opérationnels du Mossad pour des opérations coup de poing? Sa bravoure au combat était-elle destinée à brouiller les pistes sur sa connivence israélienne, en anéantissant à Nahr el Bared les preuves de la collusion du clan Hariri avec l’intégrisme sunnite djihadiste?
Autant de questions légitimes qui rejoignent d’autres questions demeurées, elles,sans réponse concernant les connexions sulfureuses de Gébrane Tuéni, le comportement faussement désinvolte de Marwane Hamadé sur lequel il ne s’est jamais expliqué, de même qu’Elias el Murr, Monsieur gendre de la présidence libanaise, du temps de la mise en quarantaine de son beau père, le président Emile Lahoud, avant son spectaculaire retournement en faveur du clan Hariri, sans oublier l’omission intrigante du champ des investigations des deux personnalités particulièrement averties de la scène libanaise: le transfuge syrien Abdel Halim Khaddam, ancien vice président de la République, proconsul syrien au Liban pendant trente ans, en charge de la gestion de l’affairisme syro-haririen, dont le laxisme en faveur de son coreligionnaire sunnite, le milliardaire libano saoudien, pourrait avoir permis, en connexion avec l’intégrisme activiste de la mouvance wahhabite, le grenouillage du marigot libanais et son noyautage par les taupes israéliennes, ainsi que Johnny Abdo, homme de l’ombre par excellence, témoin muet des opérations clandestines de ses deux poulains politiques, le président éphémère du Liban, Bachir Gemayel et le premier ministre Rafic Hariri, tous deux tués dans un attentat, le chrétien en 1982 et le sunnite en 2005, signe patent de l’échec de cet homme du renseignement au rôle occulte, interface libanais des services occidentaux.
Concentré de toutes les turpitudes occidentales et saoudiennes, le groupe Fatah al Islam compte parmi ses fondateurs, le cheikh Naji Kanaan, issu de la mouvance des Frères musulmans. Il a été incarcéré une dizaine d’années dans les geôles syriennes (jusqu’en 2000) pour «activisme religieux antinational». Il sera par la suite responsable de la mobilisation sunnite pour «le Courant du Futur», la formation du premier ministre Saad Hariri, chargé des questions militaires et sécuritaires auprès du Colonel Ahmad al Khatib, ancien officier dissident libanais, fondateur de «l’armée du Liban arabe», durant la guerre civile libanaise (1975-1990). Chef du Mouvement de l’unification islamiste (MUI), implanté dans la région de Tripoli au milieu des années 1980, le groupe avait recruté nombre d’activistes saoudiens, yéménites salafistes, placés sous le commandement opérationnel au Nord Liban de Chaker al-Absi, ancien colonel de l’armée de l’air jordanienne. Rallié aux troupes islamistes, Chaker Absi sera désigné comme adjoint de Abdel Moussab al-Zarkaoui en Afghanistan, puis en Irak. Le groupe passe pour avoir bénéficié des largesses financières du prince saoudien Bandar Ben Sultan qui aurait financé, deux mois avant les affrontements de Nahr el Bared, les organisations «humanitaires et religieuses» sunnites opérant dans camps palestiniens du Liban en vue de faire pièce à l’expansion du chiisme au Liban et à contenir le Hezbollah. La dénomination «Fatah al Islam» n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard, mais choisie à dessein en vue de brouiller les pistes du fait de la conjonction du terme Fatah, qui renvoie au mouvement palestinien, et Islam, qui renvoie plutôt à Al-Qaida. Hasard ou préméditation? Quoiqu’il en soit, force est de relever l’élimination opportune d’un dirigeant présumé du Fatah al Islam, Abdoul Rahman Awad, tué lors d’une fusillade samedi 14 Août à Chtaura, près de la frontière syrienne, dans la foulée des révélations de Hassan Nasrallah sur une possible implication d’Israël dans l’assassinat de Rafic Hariri.
Principale formation politico-militaire libanaise, dont le démantèlement est réclamé les Etats-Unis, le Hezbollah dispose d’une représentation parlementaire sans commune mesure avec l’importance numérique de la communauté chiite, sans commune mesure avec sa contribution à la libération du territoire national, sans commune mesure avec son prestige régional, sans commune mesure avec l’adhésion populaire dont il jouit sans chercher à en tirer avantage. Tant au niveau de la démocratie numérique que de la démocratie patriotique, la place qu’occupe le Hezbollah est une place de choix. Un positionnement incontournable.
Les Etats-Unis ont débloqué, en trois ans, depuis 2006, de l’aveu même des responsables américains, à travers l’USAID et la Middle East Partnership Initiative (MEPI), plus de 500 millions de dollars, pour neutraliser le Hezbollah, la plus importante formation paramilitaire du tiers monde, arrosant près de sept cents personnalités et institutions libanaises d’une pluie de dollars «pour créer des alternatives à l’extrémisme et réduire l’influence du Hezbollah dans la jeunesse» (10). A cette somme se superpose le financement de la campagne électorale de la coalition gouvernementale aux élections de juin 2009, de l’ordre de 780 millions de dollars, soit un total de 1,2 milliards de dollars en trois ans, à raison de 400 millions de dollars par an. En vain. Le Hezbollah est sorti victorieux de la totalité des épreuves de force qu’il a dû affronter, conférant une confortable marge de manoeuvre diplomatique à ses protecteurs, l’Iran et la Syrie. Infligeant deux revers militaires à Israël, la 7eme puissance atomique de la planète, le Hezbollah a bouleversé l’équation régionale avec infiniment moins de moyens qu’Oussama Ben Laden en Afghanistan (50.000 combattants arabo afghans et 2O milliards de dollars), développant, de l’aveu même d’un expert occidental, une version «basse technologie» de la furtivité, s’imposant comme un interlocuteur pivot de la scène libanaise.
Israël a annoncé le 29 juillet, que le principal accusé du meurtre de Rafic Hariri, n’est autre que Moustapha Badreddine, beau frère de Imad Moughnieh, qui lui a succédé à la tête de la branche militaire du Hezbollah. Israël n’a fait l’objet d’aucune mesure d’instruction durant cette enquête et n’a donc pas théoriquement accès aux pièces du dossier. Sauf à accréditer l’idée d’une connivence avec le tribunal spécial, la diffusion de cette information à la veille d’un sommet tripartite à Beyrouth entre l’Arabie saoudite, la Syrie et le Liban destiné à calmer le jeu pourrait relever de la manipulation et de la provocation.
Fait sans précédent dans les annales de l’humanité, le tribunal est financé à parité par le plaignant, le coupable désigné par avance par un pays partie prenante au conflit libanais, Israël, mais curieusement soustrait à l’enquête, l’innocent sommé de prouver son innocence et non le procureur de prouver sa culpabilité. Déjouant les pronostics, jouant de l’effet de surprise, Hassan Nasrallah, s’est dégagé du nœud coulant que les pays occidentaux lui glissaient autour du cou en vue de son étranglement en dévoilant, le 9 Août 2010, une série de documents sonores et visuels mettant en cause d’agents libanais à la solde des israéliens dont l’un se trouvait sur les lieux de l’attentat anti-Hariri la veille de l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais. En application de la théorie de la dissension sociale, un autre, Ahmad Nasrallah, un homonyme du dignitaire religieux, a avoué avoir jeté la suspicion entre le clan Hariri et le Hezbollah dès 1993, en avisant la famille du nouveau premier ministre du Liban des préparatifs d’attentat ourdis contre lui par le mouvement chiite. L’homme, convaincu de collaboration avec Israël, a été incarcéré en 1996, et, curieusement élargi par le gouvernement Hariri, en février 2000, quelques mois avant la libération du sud Liban par le Hezbollah. Le Clan Hariri ne s’est jamais expliqué sur les motifs de la remise en liberté de cet agent israélien qui vit désormais en Israël où il serait en charge du recrutement de nouveaux collaborateurs pour le compte de l’état hébreu. La présence dans la zone de l’Hôtel saint Georges d’un agent israélien, un officier de l’armée libanaise à la retraite, en repérage sur les lieux du crime la veille de l’attentat, Ghassane Gerges El Jed, ancien chef d’état major adjoint, en fuite, du fait du comportement dilatoire du pouvoir politique, pose le problème du laxisme du camp pro occidental au Liban dans la traque des preuves de l’assassinat de Rafic Hariri et la chasse aux espions israéliens.
Dans une démarche qui apparaît destinée à réduire l’impact des révélations de Hassan Nasrallah sur une possible implication d’Israël dans l’assassinat de Rafic Hariri et réduire les critiques quant à sa passivité dans la traque des espions, le gouvernement Saad Hariri a annoncé, coup sur coup, la neutralisation d’un agent israélien proche du général Aoun, le général Fayez Karam et l’élimination d’un dirigeant présumé du Fatah al Islam, Abdel Rahman Awad, tué samedi 14 Août lors d’une fusillade à Chtaura, près de la frontière syrienne, en vue de semer la suspicion dans le camp de ses adversaires. La grandeur d’un homme dans l’épreuve se révèle dans sa dignité et son honneur est de veiller à l’égalité des armes dans son combat contre ses adversaires, non le recours à la tortuosité de témoins stipendiés et l’instrumentalisation du Tribunal Spécial sur le Liban en arme de destruction massive contre les contestataires de la «Pax Americana» au Moyen orient.
Sept ans après la gigantesque manipulation de l’opinion internationale sur la prétendue existence d’armes de destruction massive en Irak et des liens présumés entre le régime laïc du bassiste Saddam Hussein et l’organisation intégriste Al Qaida, la mise en cause du Hezbollah dans l’assassinat de Rafic Hariri, si les informations du dignitaire chiite et du journal libanais al Akhbar étaient confirmées, constitueraient une intoxication d’envergure planétaire à l’effet de discréditer durablement ce qu’il est convenu d’appeler «les grandes démocraties occidentales», dont la récidive aurait ainsi déshonoré et la démocratie et l’Occident, de même que la notion même de justice pénale internationale.
Dans la perspective du retrait américain d’Irak et de l’épreuve de force américano iranienne sur le nucléaire iranien, sa criminalisation aurait le quintuple avantage de:
-occulter la fragilité des indices recueillis via les communications, du fait de la multiplication des faux témoins et de la mainmise israélienne sur le réseau libanais,
-permettre au Tribunal Spécial de se ménager une sortie par le haut au terme de cinq ans de procédures aussi laborieuses qu’onéreuses,
-placer le Hezbollah sur la défensive, tributaire d’un agenda international d’ultimatum et de sanctions, comparable au calendrier observé à l‘encontre de Saddam Hussein, ou à tout le moins le contraindre à reprendre les armes pour se défendre, le privant ainsi de toute la légitimité dont il bénéficie en tant que force combattante d’Israël.
-mener, par défaut, une guerre de substitution à l’Iran privant le camp antioccidental des bénéfices des exploits militaires de leur allié chiite libanais,
-faire diversion en détournant l’attention sur le règlement au rabais de la question palestinienne que les Israéliens et les Américains entendent imposer au président palestinien de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en état de grande faiblesse.
VII – L’Arabie saoudite, un pompier pyromane d’enjeux qui la surpassent.
Le martyr est commun à tous les peuples de la planète. Mais nul part ailleurs qu’au Liban le culte des martyrs ne prend une telle ampleur au point que la vénération posthume des chefs de clan, la plupart fourvoyés dans des causes perdues, ressortit d’une industrie du martyrologe, une rente de situation pour les ayants droits, un passe droit permanent. Sous le halo du martyr couve en fait une vaste mystification. Rafic Hariri (Liban) et Benazir Bhutto (Pakistan) se situaient aux extrémités d’un axe politique ayant vocation à servir de levier de transformation de l’Asie occidentale en «Grand Moyen Orient». Les deux anciens premiers ministres, le sunnite libanais et la chiite pakistanaise, tous deux assassinés à deux ans d’intervalles, présentaient un cas de similitude absolu dans leurs fonctions, les deux d’ailleurs en connexion étroite avec l’Arabie saoudite dans la mesure ou Rafic Hariri était le co-garant avec le Prince Bandar Ben Sultan, le président du Conseil national de sécurité, de l’accord régissant le retour d’exil de l’ancien premier ministre pakistanais Nawaz Charif, rival de Benazir. Une garantie reprise à son compte par Saad Hariri, l’héritier politique du clan Hariri au Liban.
Parrain originel des Talibans d’Afghanistan, l’Arabie Saoudite passe pour avoir été le principal bailleur de fonds du programme nucléaire pakistanais, en contrepartie de l’assistance fournie par le Pakistan à l’encadrement de l’armée de l’air saoudienne dont elle assurera pendant vingt ans la formation de ses pilotes et la protection de son espace aérien. Une bonne entente matérialisée symboliquement par la dénomination de la troisième ville du Pakistan de Faisalabad, l’ancienne Lyallpur, en hommage à la contribution du Roi Faysal d’Arabie au règlement du contentieux entre le Pakistan, 2me plus important pays musulman après l’Indonésie, et, le BenglaDesh, lors de la sécession de son ancienne province sous la conduite de Cheikh Mujjibur Rahman, chef de la Ligue Awami (11).
En dépit de ces fortes similitudes, particulièrement le double parrainage du royaume saoudien au milliardaire libano saoudien et au Pakistan, ainsi que leur positionnement similaire sur le plan de la géopolitique américaine, Rafic Hariri aura droit à un Tribunal Spécial International pour juger ses présumés assassins, mais non Benazir Bhutto, dont pourtant toute la dynastie a été décimée. Dans cette perspective, le destin de Benazir Bhutto ressemble étrangement à celui de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, ainsi qu’à celui de l’ancien président égyptien Anouar el Sadate, assassiné en 1981, et à celui de l’éphémère président libanais Bachir Gemayel, le chef des milices chrétiennes, assassiné en 1982. Des dirigeants plus utiles à la diplomatie israélo américaine morts que vifs.
A l’apogée de la diplomatie saoudienne, dans la foulée de l’invasion de l’Irak, en 2003, deux dirigeants arabes, Rafic Hariri (Liban) et Ghazi Al-Yaour (Irak) se sont retrouvés simultanément au pouvoir dans leur pays respectif, porteurs de la nationalité saoudienne. Dans ce contexte, il n’est pas indifférent de noter que Rafic Hariri a été assassiné dans la quinzaine qui a suivi l’élection d’un Kurde Jalal Talabani à la tête de l’Irak et de l’attribution à un chiite de la présidence du conseil des ministres, écartant les sunnites du gouvernement de l’ancienne capitale des abbassides, sur laquelle flottait d’ailleurs à l’époque le nouvel emblème irakien conçu par le proconsul Paul Bremer, aux couleurs israélo-kurdes (bleu blanc et jaune blanc), déclenchant une vague d’attentats sans précédent contre les symboles de l’invasion américaine en Irak et leurs alliés régionaux. Curieusement, la piste de l’unique personne qui a revendiqué publiquement l’assassinat, Ahmad Abou Addas, le jour de l’attentat depuis la chaîne transfrontière «Al Jazira» a été négligée. L’homme habitant du secteur ouest de Beyrouth, avait disparu de son domicile trois semaines avant l’attentat et sa disparition signalée par son père aux services de police. «Salafiste Jihadiste», selon la désignation dont il se revendiquait, il vouait aux gémonies «tous les dirigeants arabes qui gouvernaient d’une manière contraire à la volonté de Dieu » et tenait des propos hostiles à Rafic Hariri.
Pompier pyromane, le monarque octogénaire, au pouvoir depuis quinze ans, est situé à l’épicentre d’un conflit qu’il n’a cessé d’attiser que cela soit par sa caution à l’invasion américaine de l’Irak, avec pour contrecoup l’élimination des sunnites du centre du pouvoir, que par le rôle précurseur du faux témoin syrien dont le surgissement porte la marque des connexions familiales articulées autour des deux beaux frères du Roi d’Arabie: Zouheir Siddiq est en fait un factotum du général Rifa’at al-Assad, oncle et rival du président Syrien Bachar al-Assad et surtout beau frère du roi d’Arabie. Son faux témoignage est intervenu opportunément en pleine campagne de déstabilisation du président libanais Emile Lahoud, alors que le deuxième beau frère du Roi d’Arabie, le député libanais Nassib Lahoud, postulait à sa succession à la magistrature suprême libanaise (12). Effet d’un pur hasard ? D’une fâcheuse coïncidence ? D’une Magouille familiale ? A-t-elle échappé à la sagacité des enquêteurs internationaux? A la perspicacité des journalistes libanais, particulièrement l’empire médiatique du groupe Hariri et ses alliés du journal An Nahar, théoriciens émérites du jeu politique libanais et moralisateurs de la vie publique? Ou cautionné par eux pour les besoins de la mise en accusation de la Syrie?
Défié sur son flanc sud, au Yémen, par la principale organisation intégriste sunnite du monde musulman de dimension planétaire, Al-Qaida, excroissance rebelle du modèle wahhabite, le Roi Abdallah est mis au défi de l’équation que représente le glorieux palmarès du Hezbollah, la principale formation paramilitaire du tiers monde, d’obédience chiite, apprenti sorcier d’un enjeu qui le dépasse, démiurge d’enjeux qui le surpassent tant en Irak, qu’au Liban qu’auparavant en Afghanistan.
Face aux risques de manipulation, Walid Joumblatt, un des artisans de la révolte anti syrienne au Liban, a publiquement invité le 24 juillet 2010, son ancien compagnon de route, Saad Hariri, à lever le pied sur cette affaire, qu’il considère comme un élément de division, incitatrice d’une nouvelle guerre civile. A l’appui de sa requête, le chef druze du parti progressiste libanais a cité en exemple son propre cas, avançant que l’assassinat de son père Kamal Joumblatt, en 1977, n’avait pas donné lieu à la mise sur pied d‘un Tribunal international. Le Liban compte une quarantaine de personnalités de premier plan assassinée, dont deux présidents de la République assassinés (Bachir Gemayel et René Mouawad), trois anciens premiers ministres (Riad el-Solh, Rachid Karamé et Hariri), un chef d’état major (le Général François el-Hajj), le chef spirituel de la communauté chiite l’Imam Moussa Sadr et le Mufti sunnite de la république Cheikh Hassan Khaled, deux dirigeants du parti communiste libanais Rizckallah Hélou et Georges Hawi, le chef du Parti socialiste progressiste, le druze Kamal Joumblatt, les députés Maarouf Saad, Tony Frangieh et Pierre Gemayel, l’ancien chef milicien chrétien Elie Hobeika, ainsi que des journalistes Toufic Metni, Kamel Mroueh, Riad Taha, Salim Laouzi, Samir Kassir et Gibrane Tuéni. Joumblatt avouera avoir été abusé par la déposition de faux témoins, en lançant ses accusations contre la Syrie. Il soutiendra publiquement que le vote de la résolution du Conseil de sécurité N°1559, en 2004, enjoignant à la Syrie de retirer ses troupes du Liban a été une «résolution maléfique en ce qu’ elle sous tendait le déracinement du Liban de son environnement arabe».
Le destin d’un pays ne relève pas des jeux du hasard et l’esprit civique se nourrit d’exemple d’hommes de valeurs. Le Clan Hariri monopolise le pouvoir au Liban d’une manière quasi continue depuis près de 18 ans (1992-2010), à l’exception de la parenthèse Salim el Hoss (1998-2000) et Omar Karamé (2004), du fait du chantage occidental, aux mépris des règles de l’alternance démocratique. Au risque de choquer, trêve de plaisanterie, Rafic Hariri n’est pas l’unique martyr du Liban, mais l’unique martyr au monde à avoir grevé les finances publiques de son pays de l’ordre de cinquante milliards de dollars et de bénéficier, à ce titre, d’un imposant mausolée sur la plus importante place publique de l’une des plus prestigieuses capitales arabes, Beyrouth. L’unique martyr au Monde à truster en sa mémoire les principaux services publics du pays, -de l’unique aéroport international du Liban, l’aéroport de Beyrouth-Khaldé, à l’unique université libanaise à l’unique centre hospitalier universitaire, trois établissements qui portent tous trois désormais son nom-, sans compter l’imposant boulevard du front de mer de la capitale libanaise. Là réside la singularité nullement justifiée d’un homme qui aura été le bailleur de fonds de tous les seigneurs de la guerre du Liban, le prédateur de son parc immobilier, le fossoyeur de son économie.
Entre les deux acteurs majeurs de la vie politique libanaise existe une différence d’échelle, une différence de niveau. Face à un Hassan Nasrallah, impérieux, en dépit de la mort de son fils Hadi au combat, faisant front à Israël qu’il humiliera par sa riposte balistique et sa maîtrise de l’art de la guerre asymétrique, l’héritier avait, il est vrai, fait piètre figure, trois ans plus tôt, en juillet 2006. Chef de la majorité parlementaire et député d’une ville reconstruite par son père, à nouveau détruite par l’aviation israélienne, Saad Hariri, plutôt que de partager le sort de ses concitoyens, plutôt que de se préoccuper des besoins de ses électeurs, se mettra au frais à l’étranger à des milliers de km du champ de bataille, laissant la conduite des opérations à ses rivaux, le Président Emile Lahoud, ostracisé par la communauté internationale, et le chef du Hezbollah, glanant au passage le sobriquet de «planqué de Beyrouth», se couvrant et couvrant de ridicule ses alliés de la coalition pro occidentale, s’inclinant enfin devant son rival chiite propulsé au firmament de la popularité panarabe. Le Hezbollah a rompu, psychologiquement et militairement, le défaitisme ambiant du monde arabe, alors que l’héritier théorise la soumission au Diktat américain au prétexte de protéger son pays d’un cordon de sécurité. Chef d’une formation disposant de la plus forte cohésion idéologique et sociale, bras armé de la stratégie de la contestation de l’hégémonie israélo américaine sur la sphère arabe, Hassan Nasrallah tire sa force de ses exploits, Saad Hariri de son rôle de paravent aux menées israélo américaines. Le moine soldat est un prescripteur essentiel de l’ordre régional, le milliardaire libano saoudien, un prestataire de services pour le compte de ses commanditaires. Autrement dit, le chiite force le destin quand le sunnite le subit.
Le Tribunal spécial sur le Liban se voulait exemplaire à l’effet de dissuader toute récidive. Il se devait de l’être afin d’ancrer dans la conscience du monde la crédibilité de la notion même de justice pénale internationale. Il passera à la postérité comme un cas d’école, le parfait contre exemple d’une bonne administration de la justice. Par ses abus, quelque soit son acte d’accusation, quelque soit son verdict, il porte condamnation du comportement des pays occidentaux, parangon de la démocratie, condamnation du comportement de la magistrature libanaise et du «camp de la liberté au Liban», toutes les composantes de l’hétéroclite coalition occidentale, dont les déviances, porteront, à jamais, les stigmates de leur faillite morale dans une affaire qui avait vocation à faire œuvre de jurisprudence dans le domaine de la justice pénale internationale.
« Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue ». Au vu de ce bilan calamiteux, l’auteur de ce panorama soumet à la sagacité de ses lecteurs cette réflexion d’Albert Einstein à l’effet de relativiser le propre jugement des grands acteurs du jeu moyen oriental, particulièrement les acteurs libanais et arabes, sur leur pertinence dans leur gestion des affaires du monde.
Références
10 – Déposition de Jeffrey D. Feltman, assistant de la secrétaire d’Etat américaine et responsable du bureau des affaires du Proche-Orient, et de Daniel Benjamin, coordinateur du bureau de lutte contre le terrorisme, devant une commission du Sénat américain le 8 juin 2010. CF à ce propos le journal libanais «As Safir», en date du 29 juin 2010, sous la plume de Nabil Haitham, affirmant qu’ «une liste de 700 noms de personnes et d’organisations ayant bénéficié de l’aide américaine circule et que certains ont reçu des sommes comprises entre 100 000 et 2 millions de dollars. Le journaliste s’interroge: «Quelles clauses du code pénal ces groupes ou personnes ont-ils violées ? Est-ce que contacter ou agir avec un Etat étranger, et travailler avec cet Etat en échange d’argent à une campagne visant l’une des composantes de la société libanaise – une campagne qui pourrait avoir déstabilisé la société –, est légal ? » (…) Et Haitham se demande pourquoi Feltman a rendu cette information publique, d’autant qu’elle risque d’embarrasser des alliés des Etats-Unis au Liban. Selon lui, l’ambassade américaine à Beyrouth a rassuré ses alliés en leur affirmant que Feltman voulait simplement montrer au Congrès que les Etats-Unis agissaient au Liban et qu’il n’est pas question qu’ils révèlent des noms». A cette somme se superpose le financement de la campagne électorale de la coalition pro occidentale de juin 2009faisnat l’objet de la note 4 relative à l’information New York Times accusant l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis, dans un article intitulé «élections libanaises: les plus chères au monde», d’ingérence dans le processus électoral des prochaines élections législatives de juin 2009, d’avoir injecté près de 700 millions de dollars pour le financement de candidats opposés au mouvement chiite Hezbollah et au financement du voyage d’expatriés libanais, voire de l’achat du vote collectif de communautés entières en faveur de leurs alliés locaux
11 – Troisième ville du Pakistan, dans la province du Pendjab, Lyallpur a été fondée en 1895. Elle tire son nom de son fondateur Sir Charles James Lyall, Lieutenant gouverneur du Pendjab du temps de l’Empire britannique des Indes. Longtemps désignée comme «Le Manchester du Pakistan» en raison de sa production cotonnière, Lyallpur est célèbre pour son plan de centre ville qui reprend les couleurs du drapeau du Royaume Uni (l’Union Jack). Elle a été débaptisée en 1977 pour prendre le nom de Faisalabad, en hommage à la contribution du défunt Roi d’Arabie, Faysal ben Abdel Aziz, au règlement du contentieux entre le Pakistan et son ancienne province sécessionniste le BenglaDesh.
12 – Le Roi Abdallah d’Arabie, l’ancien vice président syrien Rifa’at al-Assad et le député libanais Nassib Lahoud sont beaux frères. Ils ont épousé trois sœurs de la famille Fustock, le millionnaire syrien propriétaire d’une écurie de course en France. L’épouse du Roi a joué un rôle actif auprès de sa sœur dans la préparation de la campagne présidentielle du député libanais, finalement disqualifié du fait de son échec aux élections législatives.
Pour aller plus loin
• Hassan Nasrallah l’indomptable
http://www.renenaba.com/?p=2685
• Les tribulations de la presse libanaise
1ère partie: http://www.renenaba.com/?p=298
2me partie : http://www.renenaba.com/?p=302
René Naba
Le Tribunal spécial sur le Liban à l'épreuve de la guerre ... 3/3
Le Tribunal spécial sur le Liban à l'épreuve de la guerre ... 2/3
Le Tribunal spécial sur le Liban à l'épreuve de la guerre ... 1/3• Le martyrologe Libanais Tome 1 et 2
1ère partie: http://www.renenaba.com/?p=239
2me partie: http://www.renenaba.com/?p=244
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