06 février 2010

Ban Ki-moon critique "israel"

Ghaza : Ban Ki-moon critique Israël

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Ban Ki-moon doute de la sincérité des Israéliens. Selon lui, l’Etat hébreu ne s’est pas conformé aux exigences d’une résolution des Nations unies adoptée à une large majorité le 5 novembre 2009 : ouverture au plus tard dans trois mois d’une enquête indépendante et crédible sur les allégations de crimes de guerre commis durant l’offensive «Plomb durci», contenues dans le rapport de la Commission d'enquête du juge sud-africain Richard Goldstone.

Dans un rapport de 72 pages transmis à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Ban Ki-moon reconnaît que l’Etat hébreu et l’Autorité palestinienne ont lancé des investigations sur leurs propres soldats ou activistes, sans plus. « Rien ne permet de savoir que ces enquêtes ont été indépendantes, crédibles et conformes aux normes internationales», laisse-t-il croire.
Accusé d’avoir commis des crimes de guerre, Israël assure avoir lancé des investigations sur 150 incidents. Une année après, un soldat a été déclaré coupable d’un vol de carte de crédit et deux officiers ont été blâmés par le procureur général de l’armée israélienne qui pendant «Plomb durci» donnait des conseils juridiques sur le choix des tactiques et des cibles et après l’opération estimait que rien ne justifie l’ouverture d’enquêtes judiciaires.
Hamas qui a chassé Fatah du pouvoir en juin 2007 à Ghaza, estime qu’on ne peut confondre le bourreau et la victime. L’Autorité palestinienne enquête avec ses faibles moyens. Ban Ki-moon qui invite les deux parties à poursuivre le processus d'investigation sur ce conflit qui a provoqué la mort de plus de 1400 Palestiniens, en majorité des civils, et, 13 Israéliens entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, «partout où des accusations crédibles de violations des droits de l'homme ont été émises», n’est pas le seul à être «insatisfait» du rapport fourni par Israël à l’ONU.
«Les enquêtes menées par Israël ne répondent pas aux normes internationales en matière d’indépendance, d’impartialité, de transparence, de rapidité et d’efficacité», affirmait le 2 février dernier Amnesty International. Selon Malcolm Smart, son directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, le document israélien ne fournit pas de réponses crédibles.
«L’armée israélienne enquête sur elle-même, ce qui ne peut absolument pas être un moyen satisfaisant pour rechercher la vérité et garantir que les victimes obtiennent justice», conclut-il. Surtout quand on sait que l’opinion publique mondiale attend des explications des Israéliens sur l’utilisation, par Tsahal, de phosphore blanc dans des zones densément peuplées, les attaques menées contre des bâtiments de l’ONU, les édifices civils et civils palestiniens, notamment le personnel ambulancier.
«Pendant l’opération «Plomb durci», de nombreuses informations dignes de foi ont filtré selon lesquelles les violations du droit international humanitaire commises par les forces israéliennes avaient causé la mort de plusieurs centaines de civils, rendu d’autres à l’état de boucliers humains et détruit ou endommagé des milliers d’habitations et autres infrastructures civiles», affirme Malcolm Smart, demandant à l’ONU d’amener les responsables israéliens qui vantent l’«indépendance et l’impartialité» de leur système judiciaire à «rendre compte de leurs actes» et que «justice soit faite aux victimes» par la Cour pénale internationale.
L'Assemblée générale de l'ONU qui se réunira prochainement pour examiner le rapport de M. Ban Ki-moon, osera-t-elle recommander la saisine de la Cour pénale internationale ? Echaudée par la politique de «deux poids, deux mesures» du conseil de sécurité, la société civile occidentale remet le paquet sur le tribunal Russell en Belgique pour juger Israël qui a été «trop loin» et appelle à des marches.
Comme celle prévue cet après-midi à Paris. Le gouvernement israélien qui redoute les effets du rapport onusien pousse le Proche-Orient vers une nouvelle guerre. «En l’absence d’un règlement avec la Syrie, la situation pourrait dégénérer en une violente confrontation et une guerre totale», déclare Ehud Barak. «Assad ne perdra pas seulement la guerre, mais aussi le pouvoir», renchérit Avigdor Liebermann. Même la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens pourrait se faire mais «indirectement», selon Benjamin Netanyahu.

Horizons-dz.com

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