On ne sera pas étonné d’apprendre qu’un séminaire s’est tenu au Congrès des États-Unis pour dénier l’existence d’Ergenekon et assurer qu’il s’agirait d’un mythe créé par le gouvernement Erdogan pour discréditer le général Mehmet Yaşar Büyükanıt, chef d’état-major, et les officiers pro-US qui l’entourent en vue d’instaurer un État islamique.
Les participants ont souligné que les États-Unis devaient d’urgence intervenir pour stopper le procès, mais qu’ils ne devaient pas le faire ouvertement car cela alimenterait les « théories conspirationistes" selon lesquelles l’OTAN aurait créé en Turquie un « État profond » qui manipulerait ou tenterait de manipuler depuis des décennies les institutions publiques.
Ce séminaire a été organisé par l’ARI Foundation, un discret think-tank chargé de promouvoir les relations entre Washington et Ankara. En réalité, l’ARI Foundation est un faux-nez du lobby israélo-atlantique. Dans la ligne du stratège Robert Strausz-Hupé, il préconise un axe Tel-Aviv-Ankara, sous les auspices de l’OTAN, pour contrôler le Proche-Orient.
L’ARI Foundation a été créée à Washington au lendemain des attentats du 11-Septembre. Depuis deux ans, elle édite une revue de sciences politiques, Turkish Policy Quaterly. Elle entretient des liens privilégiés avec l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) et le JINSA (Jewish Institute for National Security Affairs). Son directeur, Yurter Ozcan, est un salarié du WINEP (Washington Institute for Near East Policy). L’ARI Foundation compterait parmi ses membres les plus actifs Antony Blinken, le conseiller de sécurité nationale du vice-président Joe Biden.
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