09 février 2010

un chercheur accuse israel d'avoir détruit des milliers de livres palestiniens

Un chercheur accuse Israël d’avoir détruit des milliers de livres palestiniens

mardi 9 février 2010

Ynet


Des dizaines de milliers de livres palestiniens ont été détruits après l’instauration d’Israël, selon un chercheur de l’université Ben-Gourion.

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Des manuscrits ont échappé à la rafle israélienne en 1948
et sont actuellement restaurés à Jérusalem-Est (*)


Israël a pillé et détruit des dizaines de milliers de livres dans les années qui ont suivi l’instauration de l’Etat, selon une thèse de doctorat qui sera présentée le mois prochain par un chercheur de l’université Ben-Gourion.

Au cours d’une interview du chercheur, publiée sur le site d’Al-Jazeera jeudi, celui-ci a affirmé qu’Israël avait détruit ces livres palestiniens dans le cadre de son plan visant à « judaïser le pays » et à couper ses habitants arabes de leur nation et de leur culture.

Toujours selon la thèse de doctorat, les autorités israéliennes ont récupéré des milliers de livres arabes à Jérusalem, Jaffa, Haïfa, Safed, et dans d’autres villes où vivaient des Arabes. Les officiels israéliens ont procédé à la distribution d’une moitié des livres et ont détruit la seconde partie des livres qui représentaient une « menace à la sécurité », explique le chercheur.

Lors de son entretien avec Al-Jazeera, le chercheur soutient, en se basant sur les archives israéliennes, que les troupes des FDI (forces de défense israéliennes) ont pillé les livres dans les maisons des Palestiniens expulsés lors de la « Nakba », avant de les remettre aux autorités. L’Etat a entrepris de monter une bibliothèque à Jaffa et dans d’autres villes avec ces livres, dit-il.

« Massacre culturel »

Le chercheur a révélé à Al-Jazeera que selon les documents qu’il a en sa possession, Israël a détruit 27 000 livres en 1958, prétendant qu’ils étaient inutiles et qu’ils menaçaient l’Etat. Les autorités ont vendu ces livres, la plupart étant des manuels scolaires, à une fabrique de papier, précise-t-il.

« Ce fut un massacre culturel opéré d’une manière pire que lors du colonialisme européen, où l’on conservait les objets volés dans des bibliothèques et des musées » accuse le chercheur.

Il ajoute que certains livres ont été vendus à des prix réduits à des écoles arabes, pendant que d’autres étaient transférés à la bibliothèque de l’université hébraïque de Jérusalem.

Le chercheur estime qu’environ 6 000 livres palestiniens sont actuellement disponibles à la Bibliothèque nationale à l’université hébraïque. Cependant, il affirme que beaucoup d’autres livres, de langue arabe, anglaise et française, n’ont pas été enregistrés, et il soutient que la plupart de ceux-ci sont gardés dans des réserves de bibliothèques et ne peuvent être consultés.


(*) Un laboratoire de restauration des manuscrits a ouvert ses portes sur l’Esplanade des Mosquées, à Jérusalem : voir L’Esplanade des Mosquées soigne ses manuscrits - "Ils veulent que nous perdions notre héritage" mais "Si nous sauvons nos documents, nous sauvons la ville", assurent les restaurateurs.

28 janvier 2010 - Ynet - traduction : JPP




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